VILLABONA [SPAGNA]: RIFLESSIONI SULL’ANARCHISMO DI FRANCISCO SOLAR DOMNGUEZ – it/fr

1905

Ho pensato e ripensato sulla questione della coerenza e dell’anarchismo, per capire in maniera definitiva ciò che ci spinge a dichiararci anarchici e non altro, quello che ci porta a vivere una vita in cui i temi più ricorrenti sono la polizia, i pedinamenti e la prigionia.

Temi che, ovviamente, non piacciono a nessuno ma che segnano sempre la nostra vita quotidiana. Penso che l’antiautoritarismo è centrale in questo senso, è quello che unito alla voglia di libertà ci rende diversi politicamente dalle altre correnti politiche e anche all’interno dello stesso anarchismo. E l’antiautoritarismo implica una rottura con tutto quello che è stato stabilito e le idee che lo sostengono, tra cui il paradigma “giudaico cristiana” di progresso che è radicato nella maggior parte del pensiero occidentale, sia rivoluzionario che non.

Quindi, è necessario rompere con la tradizione del pensiero giudaico-cristiana?

Ovviamente.

Se l’anarchismo pretende rompere con l’esistente non può far parte della riproduzione di uno dei pilastri dell’oppressione: il pensiero sacro.

E’ vero che gran parte della corrente anarchica pensa che grazie alla rivoluzione sociale si arriverà ad uno stato di completa armonia, che per la scienza si arriverà alla pienezza.

Questo lo riscontriamo nella maggior parte della letteratura anarchica del XIX e all’inizio del XX secolo, che era influenzata dall’illuminismo e la conseguente esaltazione della ragione. Pertanto, il pensiero resta sacro, non è in discussione, perché una vera e propria rottura non si genera con l’esistente. L’anarchismo diventa sacro nella stessa maniera che lo è il cristianesimo.

Tuttavia, ci sono posizioni che non seguono un tal gioco come lo sono le idee di Bakunin e Stirner. Il primo che indica qualsiasi distruzione come una creazione si allontana dal pensiero illuminato ed ci apre nuove porte.

Distruzione e creazione sono inseparabili, non costituiranno fasi diverse, ma con la fine dell’esistente si aprirà una vasta gamma di possibilità incentrate sulla rivolta totale.

Nel frattempo, Stirner afferma chiaramente: “il sacro non viene eliminato facilmente come molti, che rifiutano questa parola impropria, credono. Quel “qualcosa di sacro” è, inoltre, così tanto umano che l’umano stesso non toglie nulla al suo carattere, tanto che il sacro ultraterreno diventa un sacro terreno. Divino per la salute umana”. (Stirner. P44 2007)

L’illuminismo sostituiscequest’oggetto sacro: lo Stato, frutto ed espressione della ragione, prende il posto di Dio acquisendo le stesse caratteristiche, che garantisce un dominio assoluto.

Questo “trasferimento di potere” riflette la continuazione di una certa struttura del pensiero che si manifesta nella gran parte dei movimenti rivoluzionari in Occidente.

Il paradigma di oppressione viene riprodotto.

A tal proposito, è essenziale generare una frattura con il “sacro” in qualsiasi forma, che sia scienza o dottrina politica. In questo modo l’interrogativo di noi stessi e chi ci circonda tenta di eliminare ogni espressione sacra dei nostri rapporti che, praticamente, è la manifestazione di autorità.

Noi siamo iconoclasti.

Pertanto, ritengo che in questa ricerca dobbiamo essere coerenti; non siamo i salvatori di niente e di nessuno, se affrontiamo il potere è perché lo vogliamo eliminare dalla nostra vita e non perché ci aspettiamo che dalle sue rovine nasca un paradiso. Quello che ci appartiene è la negazione completa dell’esistente e in cosa si potrebbe trasformare è un enigma. Questo è ciò che ci motiva.

Agosto 2014

Tradotto da RadioAzione

fonte

https://radioazione.org/2014/08/villabona-spagna-riflessioni-sullanarchismo-di-francisco-solar-domnguez/

Réflexions autour de l’anarchisme

Texte du compagnon Francisco Solar Dominguez depuis la prison de Villabona (Asturies)

J’ai tourné et retourné la question de la cohérence et de la consistance de l’anarchisme, pour déterminer ce qui en définitif nous motive à nous déclarer anarchistes et pas autre chose, ce qui nous mène à vivre une vie marquée par les thèmes récurrents de la police, des filatures et la prison, autant de thèmes qui évidemment ne plaisent à personne, mais qui sont toujours présents en ce qu’ils imprègnent notre quotidien. Je pense que dans ce sens, l’antiautoritarisme est central, car c’est, avec la tentative de liberté, ce qui nous différencie politiquement des autres courants politiques et même fait la différence à l’intérieur de l’anarchisme lui-même. En effet, l’antiautoritarisme implique une rupture avec ce tout qui est établi et avec les idées qui le nourrissent, entre autres le paradigme “judéo-chrétien” du progrès enkysté dans la majeure partie de la pensée occidentale, révolutionnaire ou pas.

Alors, est-il nécessaire de rompre avec la tradition de pensée judéo-chrétienne ? Évidemment. Si l’anarchisme prétend rompre avec l’ordre établi, il ne peut participer à la reproduction de l’un des piliers de oppression : la pensée sacrée. Il est certain qu’une grande partie du courant acrate part du postulat que grâce à la révolution sociale on obtiendra un état d’harmonie complète, que par la science on parviendra à la plénitude. Nous trouvons cela dans la plupart de la littérature anarchiste du XIXe et des débuts du XXe siècle, imprégnée par le siècle des Lumières et par l’apologie de la raison qui en découle. Par conséquent, la pensée sacrée se maintient, n’est pas remise en question, dans la mesure où ne se produit pas de rupture avec ce qui est imposé. L’anarchisme se fait sacré de la même manière que l’est le christianisme.

Certaines positions ne suivent pourtant pas ce jeu, comme par exemple les approches de Bakounine et Stirner. En notant que toute destruction est à la fois création, le premier s’écarte de la pensée du siècle des Lumières et nous ouvre de nouvelles portes. La destruction et la création seraient inséparables, ne constitueraient pas des phases séparées, c’est le fait d’en finir avec l’existant qui ouvrira un large éventail de possibilités marquées par la révolte constante. Pour sa part, Stirner affirme clairement : “le sacré ne se supprime pas aussi facilement que semblent le croire beaucoup qui continuent à rejeter ce mot impropre. Que ce “sacré” soit d’ailleurs aussi humain qu’on le veuille, qu’il soit l’humain même ne lui enlève en rien son caractère, au mieux le sacré supraterrestre devient sacré terrestre. Il passe de divin à humain”.

Le siècle des Lumières remplace cet objet sacré : l’Etat, résultat et expression de la raison, prend la place de Dieu, tout en acquérant les mêmes caractéristiques, ce qui lui assure une domination absolue. Cette “passation de pouvoirs” reflète la continuité d’une structure de pensée particulière qui se manifeste dans une grande partie des mouvements révolutionnaires d’occident. Le paradigme de l’oppression se reproduit. En ce sens, il devient indispensable de provoquer une fracture avec “le sacré” dans chacune de ses formes, que ce soit la science ou quelque doctrine politique. C’est de cette manière que le questionnement de nous-mêmes comme de notre environnement tente d’éliminer de nos relations toute expression sacrée, qui est en définitive la manifestation de l’autorité.

Nous sommes iconoclastes. Je pense donc que nous devons être conséquents dans cette recherche ; nous ne sommes les sauveurs de rien ni de personne. Si nous affrontons le pouvoir, c’est parce que nous voulons l’éliminer de nos vies, et pas parce que nous espérons que de ses ruines surgisse un paradis. Nous aspirons à la négation totale de tout ce qui est établi et ce que cela nous réserve est une énigme. Voilà ce qui nous motive.

Août 2014

[Traduit de l’Espagnol de Indy Barcelone par Brèves de désordre, 02 ago 2014]

http://www.non-fides.fr/?Reflexions-autour-de-l-anarchisme