[Paris] Programme de février à ‘La Discordia’

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PDF imprimable du programme en version affiche A3

Télécharger le programme de La Discordia (4p – A5) – février 2016.

https://ladiscordia.noblogs.org/

La bibliothèque est ouverte tous les lundis de 16h à 20h.

On trouvera toutes les suggestions de lecture des discussions à la bibliothèque en version papier. Pour être tenus au courant par mail des activités de La Discordia envoyez « Liste de diffusion »  à ladiscordia[at]riseup.net

Un communiqué suite à quelques “dégradations” contre la bibliothèque est à lire ici.

Le témoignage de solidarité d’un compagnon ici.

Le communiqué de soutien des rédacteurs du journal de rue Paris Sous Tension ici.


Apéritif de soutien aux inculpé.e.s de « l’affaire de Labège » et à La Discordia

Lundi 15 février 2016 – 19h

La permanence hebdomadaire de la Discordia se prolongera le soir, autour d’un verre et de quelques choses à grignoter (ramenez-en aussi). Cet apéritif est un moyen pour la Discordia de se financer. Soyez donc présents et généreux si vous voulez qu’elle survive et perdure. Cette fois-ci, la moitié du soutien ira aux inculpé.e.s de « l’affaire de Labège » (voir Affaire de Labège : Clap de fin…). Pour en finir avec les EPM, pour en finir avec toutes les taules !


Cycle « Nique la France » : Retour sur des révoltes et des luttes d’un passé récent, pour nous préparer à celles du futur

Première partie : La révolte de novembre 2005

Jeudi 25 février – 19h

Novembre 2005 : la nouvelle de la mort de deux jeunes à cause de la police à Clichy-sous-Bois se répand comme une étincelle qui met le feu à une société où déjà couvaient les braises. Pendant des semaines des personnes s’affrontent avec les flics, crament véhicules et établissements publics, avec la rage produite par un monde de misère et d’exploitation. Les appels au calme des politiciens de tous les bords, des syndicalistes, des grands frères associatifs, des businessman légaux comme illégaux, ou des autorités religieuses n’y feront rien, l’État ira jusqu’à évoquer la possibilité de déployer l’armée pour maîtriser cette révolte incontrôlable, car sans chefs et sans revendications immédiates.

Dix ans plus tard, le tableau s’est obscurcit : la peur et l’endoctrinement religieux se répandent parmi les exploités, l’État voudrait se présenter comme seul barrage au terrorisme islamiste, et des réactionnaires identitaires cherchent à récupérer la mémoire de la révolte de novembre 2005. Comment utiliser cette expérience-là pour préparer dés aujourd’hui les subversions du futur ? De quelle façon la pacification sociale limite-t-elle des possibilités de ce type et comment faire sauter ces verrous ?

Quel pourrait être le rôle des révolutionnaires dans des situations de ce type ? Comment mettre le feu aux poudres, sans se poser en avant-gardes politiques, mais comme minorités agissantes de révoltés parmi d’autres ? Comment tisser des liens de complicité en vue des prochaines révoltes ? Comment empêcher le retour à la normale ?

(la deuxième partie de ce cycle s’intéressera au mouvement contre la loi CPE du printemps 2006, elle aura lieu dans les prochains mois)

Suggestions de lecture :


Polyamour, couple, amour « libre » : Quelques pistes pour sortir des normes affectives et relationnelles

Mercredi 2 mars 2016 – 19h

Depuis la publication en 2013 du texte « Papillons, amour libre et idéologie – Lettre sur l’inconséquence », de nombreuses discussions (ou polémiques) ont eu lieu ici et là, sur les questions posées par ce texte. En sont ressortis de nombreuses réflexions, véritablement diverses et stimulantes. Lorsque nous critiquons les religions du couple et du mariage, sommes nous assez prudents pour ne pas, face à une société normative, créer des contre-normes qui ne seraient que le miroir des relations autoritaires qui nous sont inculquées depuis l’enfance ? Est-il possible d’inventer des relations « libérées » dans un monde qui ne l’est pas ? Essayons de trouver des pistes pour combattre les normes affectives et relationnelles dominantes sans reproduire nous-mêmes les schémas autoritaires de la domination à l’envers, comme l’ont fait jusqu’à maintenant la plupart des tentatives anciennes comme (post)modernes (polyamour, amour libre, phalanstères, communautés etc.).

Suggestions de lecture :

 

[Paris] Communiqué de la Discordia après des “dégradations”

Des « tags » sur la bibliothèque anarchiste La Discordia

32Comme prévu de longue date, mardi 26 janvier, s’est tenu à La Discordia le débat intitulé « Islamophobie : du racket conceptuel au racket politique ». Nous voulions nous confronter avec d’autres sur un sujet qui est au carrefour de la confusion actuellement répandue entre condamnation du racisme et défense de la religion. Les réflexions communes ont été intéressantes, et la soixantaine de camarades et compagnons qui sont venus (promis, la prochaine fois on louera un lieu plus grand, et avec plus de chaises !) a démontré que pas mal de monde se retrouve dans cette nécessité de la critique révolutionnaire des religions, toutes les religions, même l’islam, que d’autres voudraient nous refourguer comme la « religion des opprimés ».

Cependant, en arrivant mardi après-midi, on a vu que la devanture de la Discordia avait été taguée, probablement dans la nuit. Des A cerclés (merci !) et des invectives (« fafs » et « racistes ») particulièrement mal écrites et pensées à la bombe de peinture noire. Le tout accompagné d’un feuillet de « revendication », affirmant que nous véhiculerions « des théories racistes et islamophobes » et que nous serions « la courroie de transmission des idéologies du pouvoir », etc. Enfin, on ne va pas vous recopier toutes leurs âneries, qui ont bien fait rire tout le monde. Si vous voulez les lire, passez rire un coup (ou nous attaquer nous-mêmes plutôt que des murs)  à la bibli, lors de nos permanences et discussions.
La réponse à ces insultes à été le succès de la discussion du mardi 26, mais aussi de toutes les autres. Pour la faire courte, les tags insultants (et difficilement lisibles) ont été effacés en cinq minutes (niveau pratique, c’est pas encore ça les minots !), les A cerclés resteront ! Nos voisins aussi ont bien rit de vos conneries, comme quoi, vos exploits n’ont strictement aucune incidence sur rien ni personne, hormis contre vous-mêmes et votre rance crèmerie.
Au passage, encore une petite remarque pour les courageux tagueurs/humoristes : si vous n’avez pas été filmés par la DGSI c’est parce que nous avions pris et détruit la caméra qui nous surveillait (bien avant la promulgation de l’état d’urgence). Chacun pourra apprécier la différence entre ceux qui s’en prennent (pathétiquement) à une bibliothèque anarchiste déjà menacée par la répression, et ceux qui sont en proie à des problématiques plus sérieuses.

Aucun autre tag n’a été relevé dans le quartier, ni sur des banques, ni sur des commissariats, ni des écoles travaillant avec la DGSI, ni sur des églises, synagogues ou mosquées. Une grande attaque révolutionnaire, donc, contre des anarchistes, donc. Si nous nous attendions à des « attentions » de ce type (nous pensions à quelque chose d’un peu plus « conséquent »), cela ne nous freinera aucunement dans la tentative d’élaborer, partager et diffuser des discours révolutionnaires clairs, sans complaisance avec aucune forme de pouvoir, y compris la religion, et sans remords dans la critique des compromis politicards de certaines franges du « milieu », au contraire !

Une pensée pour ces « fafs » d’incroyants, qui, de Téhéran à Saint-Denis, sont aujourd’hui traités d’« islamophobes » tant par de redoutables puissances, que par la petite bourgeoisie universitaire arriviste française qui ne connaît du racisme que celui de sa propre classe, et qui n’a montré pour seule pratique, en une dizaine d’année, que la capacité à écrire un tag illisible sur la façade d’une bibliothèque anarchiste et de s’organiser avec des autorités religieuses pour… organiser des conférences. Une pratique à la hauteur d’un discours.

De toute évidence, si on constate froidement le traitement que l’État réserve à des révolutionnaires athées d’un coté, et à la gauche racialiste/théocompatible de l’autre, on comprend rapidement qui peut réellement être qualifié de « courroie de transmission des idéologies du pouvoir » : ceux qu’il réprime habituellement ? Ou plutôt ceux à qui il offre des chaires dans ses universités et des postes d’encadrement dans ses institutions (en effet, cette galaxie est principalement composée d’universitaires et de cadres de la moyenne et haute bourgeoisie, immigrée ou non).
Pas étonnant donc, que leur cœur de cible politique n’ait ni respect ni oreille pour cette maison close post-moderne, comme l’ont prouvé tous les soulèvements récents, qui n’ont eu cure des raisonnements alambiqués de nos pieux universitaires, du Bahrein à Baltimore, en passant par Durban.

Pour finir, merci à toutes celles et ceux qui se sont pointés et qui se pointeront encore. Merci également à toute personne possédant des informations sur nos artistes engagés mais quelque peu pleutres, car incapables d’assumer leurs propos en face.

Nous appelons celles et ceux pour qui comptent les idées et pratiques révolutionnaires, qu’ils soient anarchistes ou non, à redoubler l’offensive contre cette nouvelle réaction, et à exprimer leur solidarité avec ceux qui se retrouvent dans le viseur de ces New Born réactionnaires, en prenant leur part de la critique, et du peu de courage qu’elle nécessite. Et en coupant court aux tentatives d’isolement des révolutionnaires anti-religion (n’est-ce donc plus un pléonasme?).

Contre toute forme de pouvoir, contre toute religion et tout racisme,
vive la révolution et vive l’anarchie !

Le 29/01/2016,
Quelques bibliothécaires de la discorde.

ladiscordia.noblogs.org
ladiscordia@riseup.net