Lettre ouverte à quelques anarchistes italiens (fr/it/en)

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Suite à la « Lettre ouverte aux camarades français. A propos des arrestations de Tarnac et pas seulement » parue sur différents sites (dont les Indymedia) le 27 février 2009 et signée par « Quelques anarchistes italiens », nous avons souhaité poursuivre le débat.

 

Nous venons de finir de lire la lettre que vous nous avez adressée, ainsi qu’à tous les camarades français. Nous l’avons lue avec plaisir, y retrouvant de nombreux points dans lesquels nous nous reconnaissons. Nous l’avons lue avec attention, parce qu’elle provient de ceux qui ont malheureusement dû affronter avant nous et plus que nous la répression. Mais disons-le tout net, elle nous a aussi laissé un goût amer et provoqué une certaine gêne. On a envie de vous demander : à qui est-ce que vous parlez ? De quoi est-ce que vous êtes en train de parler ? Comme votre lettre s’adresse aux camarades français et formule des critiques précises contre la dérive “ innocentiste ” qu’a pris la mobilisation en faveur des arrêtés de Tarnac, nous ne voudrions pas qu’on pense en Italie que “ les camarades français ” sont tous occupés à recueillir des signatures en compagnie d’intellectuels de gauche poussifs, en vue de remettre aux autorités compétentes autant de certificats de bonne conduite.

S’il est exact que certains camarades ont décidé de transformer ce qui, à notre et à votre avis, devrait être une lutte contre la répression en une lutte de défense de certains réprimés, il est aussi vrai qu’il s’agit de leur choix, et qu’il n’est pas partagé par l’ensemble du mouvement français.

En France, la répression avait malheureusement auparavant déjà frappé d’autres camarades, et n’a donc pas débuté le 11 novembre dernier. Heureusement, les sabotages ont continué après cette date ; ils n’ont pas été arrêtés. Tarnac n’est pas le centre de la France, pas pour l’Etat, et encore moins pour l’insurrection. Ce n’est qu’un épisode, et il risque de prendre des accents toujours plus pathétiques. Comme vous le faites à juste titre observer, les “ mauvaises intentions ” sont le véritable objectif de la répression. Ne réussissant pas à prévenir les attaques, elle cherche à arrêter la diffusion de discours qui revendiquent publiquement la nécessité et la possibilité d’une insurrection (des discours qui alimentent et sont alimentés par l’action, en un jeu continu de vases communiquants).

Ce qui est grave avec les arrestations de Tarnac, ce n’est pas tant le comportement de l’Etat qui, pour les raisons que vous avez clairement exposées, vient frapper parmi nous. Au fond, les juges et les flics ne font que leur sale boulot. Ce qui est grave, c’est que face à cela, on renie publiquement ces “ mauvaises intentions ” et ces discours, qu’ils soient banalisés en passant pour de la simple “ passion pour l’histoire ” d’un “ épicier ”. Ou encore qu’on accepte jusqu’au bout d’endosser le rôle de “ braves garçons ” (au blason doré et aux références adéquates, mais aussi disposés à dialoguer avec les journalistes et les politiciens, en somme leur place n’est pas en cellule), à ne pas confondre avec de “ méchants voyous ” (qui n’ont pas de saint patron, qui restent muets face à leur ennemi, en somme méritant de pourrir en prison). Cela, vous pouvez en être sûrs, nous fait beaucoup plus mal que la séparation physique momentanée de certains camarades.

Beaucoup d’anarchistes italiens étant connus pour leur intransigeance, nous avons été étonnés et aussi un peu frappés par l’empressement et la prudence avec lesquels vous nous formulez vos remarques (les Alpes sont-elles vraiment si hautes pour que vous vous cantonniez à adresser un blâme en France à ce que vous mépriseriez en Italie ?). Vous en arrivez même à nous mettre bénévolement en garde contre des “ erreurs ”. Quelles erreurs ? Désolé, nous avons bien peur que vous vous mépreniez : il n’y a eu aucune erreur dans la mobilisation en faveur des arrêtés de Tarnac. Elle a précisément choisi son camp.

De ce point de vue, votre invitation à “ savoir lire ” la répression, liée à la citation de Victor Serge, est un authentique lapsus. C’est justement parce qu’ils ont bien lu Victor Serge (lui qui, inculpé dans le procès des illégalistes connus sous le nom de bande à Bonnot se défendait en se définissant comme un intellectuel qui n’avait rien à voir avec de vulgaires criminels) que certains camarades français ont suivi le chemin de la défense ad personam. Ils n’ont fait que mettre en pratique l’idée répandue selon laquelle il faut s’organiser à partir de situations, que dans chaque situation on peut faire des alliances, que dans la guerre contre l’Etat il ne faut pas avoir de scrupules moraux ou s’encombrer d’une éthique, et qu’il y a uniquement des stratégies à appliquer. Est bon ce qui fait sortir les camarades de prison, est mauvais ce qui les fait y rester. Point barre.

Là où l’éthique implique la totalité de l’existence humaine, la politique agit sur certains de ses fragments singuliers. L’opportunisme est une de ses constantes parce qu’elle intervient en fonction des circonstances. Lorsque ces dernières sont favorables, on peut bien être cohérent. Mais lorsqu’elles sont défavorables… C’est pourquoi l’opportunisme se manifeste surtout en situation de crises ou d’urgence. Le camarade qui rencontre un fonctionnaire d’Etat (par exemple une ex-ministre), poussé par l’urgence d’une procédure judiciaire (il faut sortir de prison), n’est pas si différent du camarade qui rencontre un fonctionnaire d’Etat (par exemple un maire), poussé par l’urgence d’une lutte sociale (il faut arrêter une nuisance), et tous deux sont fils du camarade qui est devenu fonctionnaire d’Etat (par exemple ministre de la Justice), poussé par l’urgence de la guerre (il faut faire la révolution). Dans ces trois cas, on fait le contraire de ce qu’on dit en se prévalant de bonnes raisons (ô combien pratiques ! ô combien concrètes !) et des meilleures intentions du monde. L’urgence brise le déroulement normal des événements, bouleverse tout point de référence, suspend l’éthique et ouvre grand la porte aux contortionismes de la politique.

Tout cela est évident, c’est quasi banal, mais uniquement pour ceux qui pensent que les idées et les valeurs ne font pas partie intégrantes de l’être humain, et lui sont extérieures, comme de purs instruments à utiliser en fonction des occasions. En revanche, si on pense que les circonstances auxquelles la réalité nous confronte peuvent aussi s’avérer différentes et contradictoires, mais que nos pensées, nos rêves et nos désirs sont uniques, il devient difficile de nier que c’est justement dans les moments de crise ou d’urgence qu’il faut tenter de rester soi-même. Une partie toujours ouverte, pleine d’imprévus et d’obstacles, dans laquelle il est malheureusement facile de trébucher et de tomber. Et dans ce cas-là, que fait-on ? On se relève en essayant d’apprendre de ses faux pas, ou on commence à ramper en se vantant de son habileté tactique ?

En fin de compte, l’insurrection en tant que telle n’est qu’une situation exceptionnelle. Cela n’a aucun sens de se comporter en chevalier de l’Idée hors des moments de rupture si, dès qu’ils ont lieu, on se rend compte à l’improviste n’être que des placiers de la Convenance. Ce serait comme proclamer être à couteaux tirés avec l’existant pour arborer ensuite un crochet avec lequel broder des rapports avec ses défenseurs et ses faux critiques. En somme, ou bien on pense que les fins et les moyens forment un tout (c’est l’interprétation éthique de la lutte) ou bien on pense que les fins et les moyens sont séparés (c’est l’interprétation politique de la lutte). Laissons les voies du milieu, comme celles qui proposent des moyens sans fin, aux fumisteries philosophiques.

Chacun est clairement libre de choisir la manière qu’il préfère pour s’en sortir (sans prétendre pour autant qu’on lui doive le respect, ni que l’amitié demeure inchangée). Malgré tout, nous pensons qu’il est plus que jamais nécessaire d’endiguer cet opportunisme politique assumé – qui est présent en France, mais certainement aussi en Italie et dans le reste du monde. Il sera peut-être en mesure d’ouvrir plus rapidement les portes des prisons ou de capter l’attention de beaucoup de braves gens, mais il ne nous rendra que l’ombre des camarades que nous avons pu apprécier. Contre cet opportunisme, mieux vaut la furie iconoclaste d’un Renzo Novatore que les conseils astucieux de l’anarchiste individualiste repenti Victor Serge.

Des créatures du marécage.

http://www.non-fides.fr/?Lettre-ouverte-a-quelques

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Lettera aperta ad alcuni anarchici italiani

Abbiamo appena finito di leggere la lettera che ci avete indirizzato, a noi come a tutti i compagni francesi. L’abbiamo letta con piacere, ritrovandovi molte considerazioni in cui ci riconosciamo. L’abbiamo letta con attenzione, giacché essa proviene da chi, purtroppo, ha dovuto fare i conti con la repressione assai prima e più di noi. Ma, a dirla tutta, ci ha lasciato l’amaro in bocca e provocato un certo fastidio.


Ci viene infatti da chiedervi: a chi state parlando? Di cosa state parlando? Siccome la vostra lettera è rivolta ai compagni francesi e formula precise critiche alla deriva “innocentista” che ha preso la mobilitazione in favore degli arrestati di Tarnac, non vorremmo che in Italia si pensasse che “i compagni francesi” sono tutti dediti a raccogliere firme, in compagnia di bolsi intellettuali di sinistra, da consegnare alle autorità competenti come attestato di buona condotta.

Se è vero che alcuni compagni hanno deciso di trasformare quella che, a nostro e vostro avviso, dovrebbe essere una lotta contro la repressione in una lotta in difesa di alcuni repressi, è altresì vero che si tratta di una loro scelta che non è affatto condivisa dall’intero movimento francese.

Sfortunatamente la repressione in Francia non è iniziata lo scorso 11 novembre, avendo già colpito in precedenza altri compagni. Fortunatamente i sabotaggi sono proseguiti anche dopo quella data, inarrestabili. Tarnac non è il centro della Francia, né per lo Stato né tanto meno per l’insurrezione. È solo un episodio, che rischia di assumere connotati sempre più patetici. Come giustamente fate osservare, sono le “cattive intenzioni” il vero obiettivo della repressione, la quale, non riuscendo a prevenire gli attacchi, cerca di fermare il diffondersi di discorsi che rivendicano pubblicamente la necessità e la possibilità di una insurrezione (discorsi che alimentano e sono alimentati dall’azione, in un continuo gioco di vasi comunicanti).

Ciò che è grave, con gli arresti di Tarnac, non è tanto il comportamento dello Stato che, per le ragioni da voi chiaramente espresse, colpisce le nostre fila. In fondo, giudici e poliziotti non fanno che il loro sporco mestiere. Ciò che è grave è che, a fronte di ciò, si rinneghino pubblicamente quelle “cattive intenzioni” e quei discorsi, che li si banalizzi facendoli passare per la semplice “passione storica” di un “droghiere”. Oppure che si accetti fino in fondo di ricoprire il ruolo di “bravi ragazzi” (dall’illustre blasone e con adeguate referenze, nonché disponibili al dialogo con giornalisti e politici, quindi fuori posto in una cella) da non confondere con le “cattive canaglie” (senza santi in paradiso, muti di fronte ai loro nemici, quindi meritevoli di marcire in galera). Questo, siatene certi, è per noi molto più doloroso della momentanea separazione fisica da alcuni compagni.

Essendo molti gli anarchici italiani noti per la loro intransigenza, ci ha stupito e anche un po’ colpito la premura e la cautela con cui ci rivolgete le vostre osservazioni (le Alpi sono davvero così alte, se vi limitate a biasimare in Francia ciò che disprezzereste in Italia?). Arrivate perfino a metterci benevolmente in guardia contro gli “errori”. Quali errori? Siamo desolati, ma temiamo che stiate fraintendendo: non è stato commesso nessun errore nella mobilitazione in favore degli arrestati di Tarnac. Si è trattata di una precisa scelta di campo.

Da questo punto di vista, il vostro invito a “saper leggere” la repressione accompagnato dalla citazione di Victor Serge è un autentico lapsus. È proprio perché hanno letto bene Victor Serge (quello che, imputato nel processo contro gli illegalisti noti come Banda Bonnot, si difendeva definendosi un intellettuale che nulla aveva a che spartire con volgari criminali) che alcuni compagni francesi hanno imboccato la strada della difesa ad personam. Non fanno che mettere in pratica la diffusa idea secondo cui bisogna organizzarsi a partire dalla situazione, che in ogni situazione si possono fare alleanze, che nella guerra contro lo Stato non bisogna avere scrupoli morali o impacci etici, ma solo strategie da applicare. Buono è ciò che fa uscire i compagni dalla galera, cattivo è ciò che li fa rimanere. Punto e basta.

Là dove l’etica coinvolge la totalità dell’esistenza umana, la politica agisce su alcuni suoi singoli frammenti. Per questo l’opportunismo ne è una costante, perché interviene a seconda delle circostanze. Quando queste sono favorevoli, si può ben essere coerenti. Ma quando sono sfavorevoli… Ecco perché esso si manifesta soprattutto nelle situazioni di crisi o di urgenza.

Il compagno che si incontra con un funzionario di Stato (ad esempio un ex ministro) spinto dall’emergenza di un procedimento giudiziario (bisogna uscire dal carcere) non è tanto diverso dal compagno che si incontra con un funzionario di Stato (ad esempio un sindaco) spinto dall’urgenza di una lotta sociale (bisogna fermare una nocività), ed entrambi sono eredi del compagno che diventa funzionario di Stato (ad esempio ministro della giustizia) spinto dall’emergenza della guerra (bisogna fare la rivoluzione). In tutti e tre i casi si fa il contrario di quel che si dice, avvalendosi di buone ragioni (e quanto pratiche! quanto concrete!) e delle migliori intenzioni. L’emergenza spezza il normale svolgimento degli avvenimenti, travolge ogni punto di riferimento, sospende l’etica e spalanca la via ai contorsionismi della politica.

Tutto ciò è ovvio, è quasi banale, ma solo per chi pensa che idee e valori non siano parte integrante dell’essere umano, ma gli siano esterni, come puri strumenti da usare a seconda dell’occasione. Se invece si ritiene che le circostanze cui pone di fronte la realtà possono anche essere diverse e contraddittorie, ma unici sono i propri pensieri, i propri sogni, i propri desideri, allora è difficile negare che è giustamente nei momenti di crisi o di urgenza che bisogna cercare di rimanere se stessi. Una partita sempre aperta, piena d’imprevisti ed ostacoli, in cui è purtroppo facile inciampare e cadere. E allora, che si fa? Ci si rialza, cercando di imparare dai passi falsi, o si inizia a strisciare vantandosi della propria abilità tattica?

Dopo tutto, l’insurrezione è in sé una situazione eccezionale. Non ha senso atteggiarsi a cavalieri dell’Idea fuori dai momenti di rottura, per poi scoprirsi all’improvviso piazzisti della Convenienza non appena questi si verificano. Sarebbe come proclamarsi ai ferri corti con l’esistente per poi sfoderare un uncinetto con cui ricamare rapporti con i suoi sostenitori e i suoi falsi critici. Insomma, o si pensa che fini e mezzi siano un tutt’uno (interpretazione etica della lotta), oppure si pensa che fini e mezzi siano separati tra loro (interpretazione politica della lotta). Le vie di mezzo, come quelle che propongono dei mezzi senza fini, lasciamole alle fumisterie filosofiche.

Ciascuno è ovviamente libero di scegliere la maniera che più preferisce per cavarsi dai guai (senza pretendere per questo un rispetto dovuto, né un’amicizia immutata). Ciò detto, pensiamo sia quanto mai necessario arginare questo opportunismo politico dichiarato — presente in Francia, ma siamo certi anche in Italia e nel resto del mondo. Esso sarà magari in grado di spalancare più velocemente le porte delle prigioni o di calamitare l’attenzione di tante brave persone, ma ci restituirà solo l’ombra dei compagni che abbiamo potuto apprezzare. Contro questo opportunismo, è meglio la furia iconoclasta di un Renzo Novatore degli astuti consigli dell’anarchico individualista ravveduto Victor Serge.

Creature della palude

http://www.non-fides.fr/?Lettera-aperta-ad-alcuni-anarchici

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Open letter to some Italian anarchists

We just finished reading your letter, that you wrote to us and all the French comrades. We read it with pleasure, finding in it multiple points we recognize ourselves in. We read it attentively, because it comes from the people who unfortunately have to face, before us and more than us, the repression. However, we must say that it also left a bitter taste and provoked a kind of discomfort.


We want to ask you: who are you talking to? What are you talking about? As your letter is addressed to the French comrades and formulates a precise critique against the “innocent” line of defence of the Tarnac arrestees, we wouldn’t like that in Italy you think “the French comrades” are all busy to collect signatures in the company of leftist wheezy intellectuals, in order to hand over certificates of good behaviour to the competent authorities.

Even though it’s true to say that some comrades decided to transform what should, in our minds as in yours, be a fight against the repression into a fight for the defence of some repressed, it’s also true that it’s their choice to do so, and that it’s not the chosen way of the whole French movement.

In France, the repression had unfortunately already hit other comrades, and didn‘t start on November 11th. Fortunately, the sabotages continued to take place after this date; they haven’t stopped. Tarnac is not the centre of France, not for the State, and even less for the insurrection. It’s only an episode, and there is always the risk that more pathetic ones will follow. As you remark quite rightly, the “bad intentions” are the real aim of the repression. Failing to prevent the attacks, it attempts to stop the diffusion of the ideas, that promote openly the necessity and possibility of an insurrection (ideas that feed and are fed by action, a mutually vital relationship).

What is worrying about the Tarnac arrests, is not so much the behaviour of the state, which, for reasons you have clearly demonstrated, arbitrarily strike out at us. After all, the cops and the judges just do their dirty job. What is really worrying is these “bad intentions” that the state accused the Tarnac 9 of having, were publicly denied by the accused; the ideas become banal-[an incriminating book in the accused’s library is explained away as evidence of] a “grocer’s” simple “passion for history”. Also of concern, is that one accepts to adopt the role of “brave guys” (wearing the gold badge, with respectable references, and well-disposed to talk to the journalists and politicians, to conclude in sum, that their place is not in prison), not to be confused with mean roughnecks ( who are not little saints, who stay mute in front of their enemy, to conclude, do deserve to rot in prison). This, you can be sure, hurts much more than the forced physical separation from some comrades.

A lot of Italian anarchists were known for their resoluteness; we’ve been surprised and some what amazed at the eagerness and the caution with which you formulate your comments ( are the Alps truly so high that you reduce yourselves to criticising something in France, which you already hate in Italy?). You even go so far as to voluntarily ask us to be careful with some “mistakes”. What mistakes? We’re afraid to say it, but you are confused: there was no mistake in the Tarnac defence mobilisation. It chose its camp carefully.

With this point of view, your invitation to “know how to read repression”, linked to the Victor Serge citation, is a real slip-up. It’s precisely because they have well read Victor Serge ( he who, when accused in ‘the illegals’ trial of The Band of Bonnot, made his defence by presenting himself as an intellectual, who had nothing to do with vulgar criminals) that some French comrades followed the ad personam defence. They have merely adopted the common idea that you should organize to each situation accordingly, that in each situation you can make alliances, that in each war against the state you shouldn’t have any moral scruples or to burden oneself with an ethic – there are only strategies to apply. What ever it takes to get your friends out of prison is “good” , whatever keeps them inside is “bad”. That’s all.

Where ethic implicates the totality of human existence, politics acts on some of its singular fragments. Opportunism is a constant in politics, because it steps in according to the circumstances. When these are favourable, you can be coherent. But when they are not favourable… That’s why opportunism appears during crisis or urgent situations.
The comrade who meets a civil servant (for example an ex-minister), pushed by the urgency of a judicial procedure ( you have to get out of prison), is not so different from the comrade who meets a civil servant ( for example a mayor), pushed by the urgency of a social mobilisation ( you have to stop a mass redundancy, for example), and both of them are the son of the comrade who became a civil servant ( for example Minster of Justice), pushed by the urgency of the war ( you have accomplish the revolution). In these three cases, you do the contrary of what you say, finding good reasons (Oh! So practical! Oh! So concrete!), and the best intentions in the world. Urgency breaks the normal course of events, shatters all points of reference, suspends the ethic and open flings open the door to the contortionists of politics.

All this is evidence, it’s almost banal, but only to those who think that the ideas and values aren’t a whole part of the human being; and are exterior to it, as impartial tools to use- depending on the occasion. Nevertheless, if we think that the circumstances to which reality confronts us can also turn out to be different and contrary, but our thoughts, dreams and desires are unique, it becomes then hard to deny that it’s especially in crisis moments that you must try to stay yourself. A perpetually open trap, in which it’s easy to stumble and to fall. And in this case, what do we do?
Either we can stand up, trying to learn from our mistakes, or we can start to crawl, boasting our tactical ability.

Ultimately, the insurrection in itself, is just an exceptional situation. There’s no sense to behave like the hero of ‘the Idea’ outside of moments of rupture, if when they come, we suddenly position ourselves outside of them. It’s like proclaiming to be at ‚daggers drawn with the Existing‘ but then proceed to enter into relations with its defenders and false critics. To conclude, either we think that the means and the end are one and the same ( the ethical interpretation of the struggle), or we think that the means and the end are separate ( the interpretation of politics). We leave the middle paths – those that propose means without ends – to the philosophical frauds.

Each one is clearly free to choose the way he prefers to shape up ( not pretending however that we must respect him, neither that the friendship will remain unchanged). Despite of all, we think it’s more necessary than ever to abandon this assumed political opportunism-which is present in France, but certainly also in Italy and the rest of the world. Maybe this opportunism would endow us with the capacity to better open the doors of the prisons and catch the attention of a lot of people, but we would be reunited with a mere shadow of the comrades that we previously knew and loved. In opposition to this opportunism, better the iconoclast fury of Renzo Novatore than the cunning advice of the repentant individualist anarchist Victor Serge.

Creatures of the marsh.

(published the March 5th on Indymedia Lille)

http://www.non-fides.fr/?Open-letter-to-some-Italian