Que fleurissent les occupations!
Le Centre Social Attiéké a obtenu un report du procès jusqu’au 17 mars 2014.
Nous sommes avec ou sans papiers, avec ou sans logis, travailleur-euse-s, chômeur-euse-s, étudiant-e-s, et beaucoup d’autres choses, de Seine-Saint-Denis et d’ailleurs.
Depuis le 28 octobre 2013, nous avons réquisitionné un bâtiment vide au 31 boulevard Marcel Sembat, pour y ouvrir le Centre Social Attiéké. Cet ancien bâtiment de l’Assurance Maladie a été racheté en décembre 2012 par la Fédération française de Triathlon, et laissé vide depuis.
Face à une rénovation urbaine cynique et brutale à Saint-Denis, menée entre autres par la mairie, la communauté d’agglomération Plaine Commune, l’Etat et les grosses entreprises du BTP sur le dos des plus pauvres et souvent immigré-e-s, du centre-ville à la Plaine en passant par plusieurs cités.
Face aux hausses des loyers et aux expulsions,
Face au froid et à la pluie,
Face aux marchands de sommeil et à l’insalubrité,
Face aux listes d’attente HLM et aux critères souvent inaccessibles des locations privées,
Face à l’individualisme et à l’isolement,
Nous agissons ensemble par nos propres moyens.
D’abord, se loger de manière un tant soit peu pérenne. Quand rien ni personne ne veut ou ne peut le faire à notre place (surtout si on est sans papiers, célibataire, et sans enfant, la mairie nous fait bien sentir qu’on ferait mieux de disparaître). Nous ne pouvons pas nous tuer avec le froid en dormant dans la rue devant tout le monde. On a besoin de ce lieu pour s’en sortir. C’est notre maison. C’est un espace d’habitation, où la vie est commune, basée sur le respect mutuel, malgré les parcours différents de chacun-e. C’est pas un hôtel où tu rentres et tu sors quand tu veux. C’est pas n’importe quel squat. Nous sommes responsables les un-e-s envers les autres, on lutte, on doit être vigilant-e. Certain-e-s se lèvent à 5h ou 6h pour partir bosser, elles/ils rentrent et se couchent. Elles/ils ont leur famille derrière elles/eux, au pays. On habite ensemble ici, c’est collectif, c’est pour tout le monde pareil, noir, blanc, jaune, fille, gars, on est égaux.
Ensuite, s’approprier un espace vacant pour nous permettre la rencontre, l’entraide et la contre-attaque. L’autonomie ça fait du bien. Pour organiser une solidarité directe et locale, à notre mesure, sans politicien-nes ou paternalisme, face aux problèmes de logement et de papiers, entre autre. Ce lieu est donc un espace d’organisation d’activités publiques : repas de quartier, permanence logement, permanence pour les personnes sans papiers, écrivain public, réunion ouverte sur les luttes à Saint-Denis et ailleurs, musique…
Après un premier passage devant le tribunal ce lundi 9 décembre, nous avons obtenu un report du procès au 17 mars. Au tribunal ce matin-là, nous n’étions pas les seul-e-s concerné-e-s. Toutes les personnes convoquées avaient des galères de logement : charges en retard, impayés, menace d’expulsion… En face de nous, il y avait des propriétaires privés mais aussi des bailleurs sociaux comme Plaine Commune Habitat. C’est une offensive immobilière agressive qui conduit à expulser hors de Saint-Denis les personnes les plus précaires.
Le Centre Social Attiéké est un lieu ouvert pour s’organiser et résister ensemble. Nous appelons tou-te-s les habitant-e-s de Saint Denis et d’ailleurs à venir nous rencontrer et à soutenir le Centre Social Attiéké et ses habitant-e-s.
Signé: Le Centre Social Attiéké
[Publié le 11 décembre 2013 sur le site de L’Autre-Ment.]
Que fleurissent les occupations! Le Centre Social Attiéké a obtenu un report du procès jusqu'au 17 mars 2014. Nous sommes avec ou sans papiers, avec ou sans logis, travailleur-euse-s, chômeur-euse-s, étudiant-e-s, et beaucoup d'autres choses, de Seine-Saint-Denis et d'ailleurs. Depuis le 28 octobre 2013, nous avons réquisitionné un bâtiment vide au 31 boulevard Marcel Sembat, pour y ouvrir le Centre Social Attiéké. Cet ancien bâtiment de l'Assurance Maladie a été racheté en décembre 2012 par la Fédération française de Triathlon, et laissé vide depuis. Face à une rénovation urbaine cynique et brutale à Saint Denis, menée entre autres par la mairie, la communauté d'agglomération Plaine Commune, l'Etat et les grosses entreprises du BTP sur le dos des plus pauvres et souvent immigré-e-s, du centre ville à la Plaine en passant par plusieurs cités. Face aux hausses des loyers et aux expulsions, Face au froid et à la pluie, Face aux marchands de sommeil et à l'insalubrité Face aux listes d'attente HLM et aux critères souvent inaccessibles des locations privées, Face à l'individualisme et à l'isolement, Nous agissons ensemble par nos propres moyens. D'abord, se loger de manière un tant soit peu pérenne. Quand rien ni personne ne veut ou ne peut le faire à notre place (surtout si on est sans papiers, célibataire, et sans enfant, la mairie nous fait bien sentir qu'on ferait mieux de disparaître). Nous ne pouvons pas nous tuer avec le froid en dormant dans la rue devant tout le monde. On a besoin de ce lieu pour s'en sortir. C'est notre maison. C'est un espace d'habitation, où la vie est commune, basée sur le respect mutuel, malgré les parcours différents de chacun-e. C'est pas un hôtel où tu rentres et tu sors quand tu veux. C'est pas n'importe quel squat. Nous sommes responsables les un-e-s envers les autres, on lutte, on doit être vigilant-e. Certain-e-s se lèvent à 5h ou 6h pour partir bosser, elles/ils rentrent et se couchent. Elles/ils ont leur famille derrière elles/eux, au pays. On habite ensemble ici, c'est collectif, c'est pour tout le monde pareil, noir, blanc, jaune, fille, gars, on est égaux. Ensuite, s'approprier un espace vacant pour nous permettre la rencontre, l'entraide et la contre attaque. L'autonomie ça fait du bien. Pour organiser une solidarité directe et locale, à notre mesure, sans politicien-nes ou paternalisme, face aux problèmes de logement et de papiers, entre autre. Ce lieu est donc un espace d'organisation d'activités publiques : repas de quartier, permanence logement, permanence pour les personnes sans papiers, écrivain public, réunion ouverte sur les luttes à Saint Denis et ailleurs, musique... Après un premier passage devant le tribunal ce lundi 9 décembre, nous avons obtenu un report du procès au 17 mars. Au tribunal ce matin là, nous n'étions pas les seul-e-s concerné-e-s. Toutes les personnes convoquées avaient des galères de logement : charges en retard, impayés, menace d'expulsion...En face de nous, il y avait des propriétaires privés mais aussi des bailleurs sociaux comme Plaine Commune Habitat. C'est une offensive immobilière agressive qui conduit à expulser hors de Saint-Denis les personnes les plus précaires. Le Centre Social Attiéké est un lieu ouvert pour s'organiser et résister ensemble. Nous appelons tou-te-s les habitant-e-s de Saint Denis et d'ailleurs à venir nous rencontrer et à soutenir le Centre Social Attiéké et ses habitant-e-s.