Pour ne plus Jamais Baisser les Yeux (fr/en/it)

1500-33b12

4000-d0fba

Un appel au rassemblement du 1er mars à Belleville (Paris)

Que ce soit directement ou indirectement, le trio Police-Justice-Prison fait partie de nos vies à tous et toutes. Qui n’a pas goûté de leurs menottes ou de leur procès, qui n’a pas côtoyé la taule ou les centres de rétention de près ou de loin ? Qui n’a pas déjà ressenti leur menace ? Il n’y a pas moyen de nier qu’à la pauvreté s’associe toujours la domination de l’Etat. Dans le Nord-Est et les banlieues Est de Paris comme ailleurs, qui peut ignorer les parades de flics roulant des mécaniques, en civil ou en uniforme, qu’ils se nomment BAC, BST, Correspondants de Nuit ou vigiles des proprios, de la mairie et de la RATP, épiant les faits et gestes de chacun, contrôlant les papiers, avec un regard de défiance, avec la bénédiction et l’appui des juges et des procureurs dont le métier est de nous enfermer ? Il n’y a pas de sous-métier, entend-t-on parfois, mais rien n’est plus faux lorsque des individus choisissent pour gagner leur vie de nous empêcher de vivre la nôtre.

 

Mais la répression, ce n’est pas que des uniformes et des juges, c’est tout une mentalité que l’on finit par intérioriser de la maternelle au cercueil. Le citoyen, cet auxiliaire de police qui choisit nos maîtres à chaque élection, est bien le premier rempart à la révolte des dominés. Et il ne faut pas se leurrer, la paix sociale est une forme sournoise et violente de la guerre qui est menée au quotidien contre les révoltés, elle est à la fois la forme la plus institutionnalisée et la plus déléguée de la domination du pouvoir. Son but est de nous faire subir la guerre sociale plutôt que de la mener contre le pouvoir et ses sbires. Mais c’est une guerre de chaque instant, dont l’aspect psychologique est certainement le plus redoutable. En créant ses catégories de toutes pièces – honnête citoyen contre racaille, avec papier contre sans, innocent et inséré contre coupable et marginal… – le pouvoir a déjà gagné une bataille importante en réussissant à diviser ceux qui, réunis, pourraient venir à bout de son système de mort par la révolte et l’insurrection.

Nos dernières illusions sont certainement celles qui nous livrent le plus à leur broyeuse, qu’il s’agisse des différents replis (communauté, famille, clan, religion) ou de l’intériorisation de son idéologie, produisant balances, sexistes en tous genres, racistes, défenseurs de la propriété, regards suspicieux, défiance envers tout ce qui sort de leurs normes ou coup de fil au 17 plutôt que de régler ses conflits de façon autonome. C’est croire encore que l’on peut vivre libre en déléguant ses responsabilités à des intermédiaires divers, qu’ils soient flics, politiciens ou chefs religieux, ou en détournant simplement les yeux vers le rêve embrumé d’un ailleurs où l’on pourrait guérir d’ici (came, alcool, prière, télévision…).

Mais dans cette guerre sociale, le contrôle n’est pas un concept abstrait, c’est des noms et des adresses, c’est des milliers de caméras, de flics et de magistrats, c’est des entreprises qui font leur beurre sur notre misère (banques, agence immobilières, contrôleurs, huissiers, grande distribution) ou notre enfermement (constructeurs, architectes, humanitaires, gestionnaires), c’est des subventions et des prestations en échange de notre résignation et donc de notre complicité, qu’elle soit active ou passive. Un peu partout, la paix sociale se fissure lorsque des révoltes éclatent, lorsque que des individus relèvent la tête, retrouvant leur dignité face aux oppresseurs. Passer de la fissure à l’explosion ne dépend que de notre volonté de ne plus baisser les yeux, de ne plus rien attendre d’eux et de combattre ce monde de fric et de flics où la véritable violence réside dans le pouvoir de l’argent et de la matraque.

Voila pourquoi, sur ces quelques bases, nous ressentons le besoin de se retrouver autour du désir commun de permettre à cette rage de s’exprimer publiquement, comme chacun l’entend, comme un moment parmi tant d’autres.

Dans le Nord-est de Paris comme ailleurs,
Pour en finir avec l’occupation policière de nos vi(ll)es

Rassemblement le 1er mars 2014 à 15h au Métro Belleville

[Affiches trouvées sur les murs de Paris, début 2014.]

Pour se procurer des exemplaires de ces deux affiches pour les coller, écrire à baisselesyeux@riseup.net.

titre documents joints

http://www.non-fides.fr/?Affiche-Pour-ne-plus-jamais
=========================================================

To never bow our heads ever again

Whether it is directly or indirectly, the Police-Justice-Prison trio is part of our lives. Who has never tasted their handcuffs or their trials, who has never dealt with prison or detention centers? Who has never felt their threatening presence? There is no way to deny that poverty always associate with state domination. In the North-East of Paris and in the Parisian Eastern suburbs just like anywhere else, who can ignore the parades of cops swaying their shoulders, in plain clothes or in uniforms, whatever their names (BAC, BST, Correspondants de Nuit or security guards for landlords, for the city council, for the public transportation company), scrutinizing the actions of everyone, checking IDs, with a mistrusting gaze, with the blessing and support of judges and prosecutors whose job is to lock us up? No job is below any other, we can hear sometimes. But nothing is further from the truth when some individuals chose, to earn their lives, to stop us from living ours.

 

But repression is not only uniforms and judges. It’s a whole way of thinking that we have come to internalize, from the nursery to the grave. The citizen, this police assistant who chooses our masters at each election, is the first barrier against the revolt of the dominated. And let’s not be mistaken: social peace is an insidious and violent form of the war that is conducted each day against the revolted. It is at the same time the most institutionalized and the most delegated form of the power’s domination. It’s aim is to subject us to social war instead of conducting it against the power and its minions. But it’s a war of every moment and its psychological aspect is probably the most dreadful. By creating its own categories – honest citizen against racailles, legals against illegals, innocent and included against guilty and excluded… – the power has already won an important battle by managing to divide those who, united, could take down its system of death through revolt and insurrection.

Our last illusions are probably those who send us the most to their grinder, whether they are our different comfort zones (community, family, clan, religion) or the internalization of its ideology, which produce snitches, sexists of all kinds, racists, defenders of property rights, suspicious looks, mistrust towards everything that does not fit into their standards or phone calls to the cops instead of dealing autonomously with problems. All of this because some believe it is still possible to live free while delegating our responsibilities to intermediaries, whether they are cops, politicians, religious leaders, or simply while looking the other way towards a foggy dream of an elsewhere where it would be possible to recover from here (drugs, alcohol, prayers, television…).

But in this social war, control is not an abstract concept. It is many names and addresses, thousands of cameras, cops and judges. It is companies who make profit out of our misery (banks, real estate agencies, controllers, bailiffs, supermarkets) or our seclusion (builders, architects, humanitarians, managers). It is social welfare in exchange for our resignation and thus our complicity, active or passive. In many places, social peace crumbles when revolts break out, when individuals stand up and regain their dignity against oppressors. Going from crumbles to explosion solely depends on our will to never bow down again, to never expect anything from them and to fight this world of domination where the true violence lays in the power of the money and the police stick.

This is why, on these few basis, we feel the need to meet around the shared desire to let this rage express itself publicly, as it pleases each and everyone, as a moment among many other.

 

In the North-East of Paris as anywhere else,
To put an end to the police occupation of our lives

Saturday March 1 2014 at 3pm
Belleville metro – North-East of Paris

http://www.non-fides.fr/?To-never-bow-our-heads-ever-again

========================================================

Per non abbassare mai più gli occhi

Per farla finita con l’occupazione poliziesca delle nostre vite

Direttamente od indirettamente, il trio polizia-giustizia-prigione fa parte delle vite di tutti e tutte noi. Chi non ha mai assaporato le loro manette o i loro processi, chi non ha mai frequentato, da vicino o da lontano, la prigione o i CIE? Chi non ha ancora sentito la loro minaccia? Non si può negare il fatto che alla povertà si accompagna sempre il dominio dello Stato. Nei quartieri nord-est di Parigi e nelle banlieues orientali, così come altrove, chi può ignorare le sfilate di sbirri in divisa o in borghese che fanno i cow-boy, come la BAC, la BST, i Correspondants de nuit  [1] o i vigilantes dei proprietari immobiliari, del Comune o dell’azienda dei trasporti pubblici? Spiano vita, morte e miracoli di ciascuno, controllano i documenti con uno sguardo diffidente, con la benedizione e l’appoggio di giudici e procuratori il cui mestiere consiste nell’imprigionarci. A volte si sente dire che non ci sono lavori che valgono meno di altri, ma nulla è più falso quando alcuni individui, per guadagnarsi da vivere, scelgono di impedirci di vivere la nostra, di vita.

 

Ma la repressione non è fatta solo di divise e giudici, si tratta di tutta una mentalità che finiamo per interiorizzare, dall’asilo alla tomba. Il cittadino, quell’ausiliare di polizia che ad ogni elezione sceglie i nostri padroni, è il primo ostacolo alla rivolta dei dominati. Non dobbiamo illuderci: la pace sociale è una forma subdola e violenta della guerra che ogni giorno viene condotta contro i rivoltosi; essa è allo stesso tempo la forma più istituzionalizzata e più delegata del dominio. Lo scopo della pace sociale è quello di farci subire la guerra sociale piuttosto che combatterla, contro il potere ed i suoi sgherri. Ma si tratta di una guerra che va avanti in ogni istante e il cui aspetto più temibile è certamente quello psicologico. Creando dal nulla le sue categorie – onesto cittadino contro delinquente, persona con i documenti in regola contro clandestino, innocente ed inserito nella società contro colpevole e marginale… – il potere ha già vinto un’importante battaglia, riuscendo a dividere quelli che, uniti, potrebbero aver ragione del suo sistema di morte, attraverso la rivolta e l’insurrezione

Le nostre ultime illusioni sono certo quelle che più ci danno in pasto alla loro macchina frantumatrice, che si tratti dei diversi ripieghi (comunità, famiglia, clan, religione) oppure dell’interiorizzazione della sua ideologia che produce infami, sessisti di ogni genere, razzisti, difensori della proprietà, sguardi sospettosi, diffidenza verso tutto ciò che esce dalle loro norme, oppure l’abitudine a chiamare il 113 piuttosto che risolvere i propri conflitti in maniera autonoma. È credere ancora di poter vivere liberi delegando le proprie responsabilità a diversi intermediari, quali sbirri, politici o guide religiose, oppure semplicemente volgendo lo sguardo verso il sogno nebbioso di un altrove dove potremmo guarire dal qui (droga, alcool, preghiera, televisione…).

Ma in questa guerra sociale il controllo non è un concetto astratto: sono nomi ed indirizzi, sono migliaia di telecamere, di sbirri e di magistrati, sono delle aziende che si ingrassano sulla nostra miseria (banche, agenzie immobiliari, controllori, ufficiali giudiziari, grande distribuzione) o sulla nostra reclusione (costruttori, architetti, associazioni umanitarie, gestori [di luoghi di reclusione, NdT]), sono sovvenzioni e prestazioni sociali in cambio della nostra rassegnazione e quindi della nostra complicità, attiva o passiva. Un po’ dovunque, la pace sociale si screpola quando scoppiano delle rivolte, quando degli individui alzano la testa, ritrovano la loro dignità di fronte agli oppressori. Passare dalla crepa all’esplosione dipende solo dalla nostra volontà di non abbassare più gli occhi, di non attendere più nulla da loro e di combattere questo mondo di soldi e di sbirri in cui la vera violenza risiede nel potere del denaro e del manganello.

Ecco perché, a partire da queste basi, sentiamo il bisogno di trovarci intorno al desiderio comune di permettere a questa rabbia di esprimersi pubblicamente, nel modo in cui ciascuno ritiene opportuno, come un momento fra molti altri.

 

Nel nord-est di Parigi come altrove, per farla finita con l’occupazione poliziesca delle nostre vite.

 

 

Note

[1BAC (Brigade anti-criminalité) : sbirri in borghese ; BST (Brigades spécialisées de terrain), sbirri “di quartiere” che occupano militarmente le “zone sensibili” (es. Belleville ed altri quartieri popolari a Parigi), reprimendo i poveri ; Correspondants de nuit: mezzi vigilantes, mezzi “mediatori sociali”, sbirri mancati ed infami, prezzolati dal comune, passeggiano nei quartieri poveri la sera per sorvegliare la gente e dirimere piccole storie; NdT.

http://www.non-fides.fr/?Per-non-abbassare-mai-piu-gli
=======================================================

Quelle vérité, quelle justice ?

15-2-8648a

Les « bavures » policières… les flics qui rackettent, insultent, tabassent, mutilent, violent, assassinent… Les serviteurs de l’État en parlent comme s’il s’agissait de faits rares et isolés, conséquences de circonstances malheureuses ou, dans le pire des cas, dus à quelques « fruits pourris ». Cela revient à dire que, dans leur ensemble, les forces de l’ordre seraient de preux chevaliers au service du bien. Et de toute façon leur travail serait indispensable pour la société… Il suffit pourtant d’ouvrir un peu les yeux pour se rendre compte que la violence est l’essence même du pouvoir. Une violence qui est souvent cachée ou considérée comme « normale », comme si exploiter, violenter, enfermer, assassiner quelqu’un pouvait être normal.


Trop souvent, face aux violences des flics, les victimes et/ou leurs proches ne condamnent que le comportement policier dans le cas précis qui les concerne. L’existence de l’institution policière et du pouvoir qu’elle sert n’est presque jamais remise en question. Machin se fait buter par les keufs ? Ses proches font des démarches légales, des marches silencieuses, étouffent leur propre colère et essaient de calmer la rage de ceux et celles qui crient vengeance. Ils dénoncent les dérives racistes, fascistes, antidémocratiques de certaines parties des forces de l’ordre. Ils font appel à la loi, cette loi qui existe précisément pour défendre la domination et l’exploitation.

Combien de fois entend-on réclamer « vérité et justice » ? Vérité : que le comportement « criminel » de quelque flic soit reconnu (et, du coup, que le comportement « correct » soit rétabli). Justice : que les responsables soient punis (pour que le système reste le même). Et à qui les réclame-t-on ? A la Justice, celle des tribunaux, bien sûr ! Cette Justice pour laquelle les flics travaillent et qui n’existerait pas sans police. Quelle vérité et quelle justice, donc ? Celles que la Justice, instrument du pouvoir politique, économique et moral, voudra bien nous accorder. Cela revient à cautionner le pouvoir lui-même et ses serviteurs. Il s’agit d’un cercle vicieux d’où on ne sait plus sortir.

Le pouvoir peut parfois trouver utile de châtier (presque toujours de façon symbolique, mais le problème n’est pas là) un comportement de ses gros bras perçu comme excessif. On est en démocratie, ne l’oublions pas ! Et les « doléances » des sujets, si elles ne remettent en cause que des détails du système, pas son ensemble, lui sont utiles. Tout en faisant mine d’être à l’écoute de ses sujets, le pouvoir peut corriger ses failles et ses excès. Cela le renforce : il élimine des frictions dans son fonctionnement.

Tant qu’il y aura de la police, il y aura des violences policières, par erreur ou bien à dessein, quand le pouvoir décide d’avoir recours à cette force que d’habitude il garde de côté. Mais dans des situations ordinaires, les forces de l’ordre sont bien plus efficaces si elles paraissent attentives aux droits des citoyens. Le conte de fées de la démocratie et des droits de l’homme peut ainsi continuer…

Qui croit au flic gentil ? C’est toujours un flic et il fait sont sale boulot mieux (avec moins de résistances et frictions) que le flic brutal. Mais imaginons un instant que ça soit possible une police tout à fait « gentille », « démocratique » et respectueuse de nos supposés « droits ». Qu’est-ce que ça voudrait dire ? Que de l’autre côté la population serait docile et « gentille » elle aussi. Un pouvoir qui se couvre du masque de la démocratie, ce mensonge colossal, trouverait son intérêt dans une police qui ne ferait presque pas, voire pas du tout, usage de la force. Cela signifierait que de l’autre côté il y aurait des sujets qui obéissent sans faute. Le bon chien de berger est doux car les moutons sont bien obéissants… Vouloir une police qui fasse « bien » son travail, revient donc à souhaiter sa propre soumission la plus complète. Il n’y aurait plus besoin de matraque parce que chacun et chacune aurait déjà un flic, le plus puissant de tous, dans sa tête.

Le problème fondamental est ailleurs que dans la violence ponctuelle des bleus. Il est dans l’existence même de la police, dans l’existence même de l’État qu’elle sert, dans l’existence même d’une société fondée sur l’autorité et la servitude. C’est pour ça que nous ne voulons pas de police, même pas la plus démocratique, surtout pas la plus démocratique. Pas seulement parce que les flics sont des assassins. Mais parce que le système qu’ils défendent et imposent, le monde qui a besoin de la police, est lui-même, toujours, mortifère. Parce que nous ne voulons plus d’autorité. Parce que nous voulons être libres.

Et comment elle marcherait la société, sans police ? Cette société-là ne marcherait peut-être pas, ou difficilement sans elle. Mais, nous l’avons dit, le problème de fond est bien ce monde. Et le désir de liberté porte avec lui la semence d’un autre monde, qui poussera sur les ruines de celui-ci.

[Extrait de Lucioles n°15, Bulletin anarchiste de Paris et sa région, février 2014.]

=========================================================================

Quale verità, quale giustizia ?

Gli “abusi” della polizia… gli sbirri che taglieggiano, insultano, picchiano, mutilano, stuprano, assassinano… I servitori dello Stato ne parlano come se si trattasse di episodi rari ed isolati, conseguenze di circostanze sfortunate o, nel peggiore dei casi, dovuti a qualche “mela marcia”. Ciò significa dire che, nel loro insieme, le forze dell’ordine sarebbero dei prodi cavalieri al servizio del bene. E ad ogni modo, il loro lavoro sarebbe indispensabile per la società… Eppure, basta aprire un po’ gli occhi per accorgersi che la violenza è l’essenza stessa del potere. Una violenza spesso nascosta o considerata “normale”, come se sfruttare, aggredire, rinchiudere, assassinare qualcuno possa essere normale.


Troppo spesso, di fronte alle violenze degli sbirri, le vittime e/o i loro cari condannano il comportamento poliziesco soltanto per quanto riguarda il caso specifico che li vede coinvolti. L’esistenza dell’istituzione poliziesca e del potere che essa serve non sono quasi mai rimessi in questione. La polizia ha ammazzato Tizio? I suoi cari sporgono denuncia, fanno delle marce silenziose, soffocano la propria collera e cercano di calmare la rabbia di quelli e quelle che gridano vendetta. Denunciano le derive razziste, fasciste, antidemocratiche di alcune parti delle forze dell’ordine. Fanno appello alla legge, quella legge che esiste proprio per difendere il dominio e lo sfruttamento.
Quante volte sentiamo chiedere “verità e giustizia”? Verità: che il comportamento “criminale” di qualche sbirro venga riconosciuto (e quindi il comportamento “corretto” ristabilito). Giustizia: che i responsabili vengano puniti (in modo che il sistema resti lo stesso). E a chi vengono chieste? Alla Giustizia, quella dei tribunali, ma sicuro! Quella Giustizia per la quale gli sbirri lavorano e che non esisterebbe senza polizia. Quale verità e quale giustizia, quindi? Quelle che la Giustizia, strumento del potere politico, economico e morale, vorrà accordarci. Tutto ciò significa avallare il potere ed i suoi servitori. Si tratta di un circolo vizioso da cui non si ha più la possibilità di uscire.
Il potere può a volte trovare utile castigare (quasi sempre in modo simbolico, ma non è questo il problema) un comportamento dei suoi scagnozzi che viene percepito come eccessivo. Siamo in democrazia, non dimentichiamolo! E le “lamentele” dei sudditi, se rimettono in causa solo alcuni dettagli del sistema, non il suo complesso, gli sono utili. Il potere
può correggere le proprie lacune ed i propri eccessi, dando allo stesso tempo l’impressione di essere all’ascolto dei propri sudditi. Ciò lo rende più forte: elimina delle frizioni all’interno del suo funzionamento.
Finché ci sarà la polizia, ci saranno delle violenze poliziesche, per errore oppure di proposito, quando il potere decide di fare ricorso a quella forza che di solito tiene da parte. Ma in situazioni ordinarie, le forze dell’ordine sono ben più efficaci se appaiono attente ai diritti dei cittadini. La favola della democrazia e dei diritti umani può continuare…

Chi crede allo sbirro gentile? È sempre uno sbirro e fa il proprio sporco lavoro meglio (con meno resistenze e frizioni) dello sbirro brutale. Ma immaginiamo per un attimo che sia possibile una polizia perfettamente “gentile”, “democratica” e rispettosa dei nostri supposti “diritti”. Cosa significherebbe? Che, dall’altra parte, la popolazione sarebbe “gentile” pure lei. Un potere che si copre della maschera della democrazia, questa colossale menzogna, avrebbe tutto il suo interesse in una polizia che non facesse quasi più, o più del tutto, uso della forza. Ciò significherebbe che dall’altra parte ci sarebbero dei sudditi che obbediscono senza sgarrare. Il buon cane da pastore è mansueto perché le pecore sono obbedienti… Volere una polizia che faccia “bene” il proprio lavoro significa quindi augurarsi la propria sottomissione più completa. Non ci sarebbe più bisogno del manganello, perché ciascuno e ciascuna avrebbe già uno sbirro, il più potente di tutti, nella propria testa.

Il problema fondamentale è altrove che nella violenza puntuale delle guardie. Esso sta nell’esistenza stessa della polizia, nell’esistenza stessa dello Stato che essa serve, nell’esistenza stessa di una società fondata sull’autorità e la servitù. È per questo che non vogliamo nessuna polizia, nemmeno la più democratica, soprattutto la più democratica. Non solo perché gli sbirri sono degli assassini. Ma perché il sistema che difendono ed impongono, il mondo che ha bisogno della polizia, è esso stesso, sempre, mortifero. Perché non vogliamo più alcuna autorità. Perché vogliamo essere liberi.

E come funzionerebbe, la società, senza polizia? Questa società qui forse non funzionerebbe, o difficilmente, senza di essa. Ma, lo abbiamo già detto, il problema di fondo è appunto questo mondo. Ed il desiderio di libertà porta con sé i semi di una altro mondo, che germoglierà sulle rovine di questo.

[tratto da : Lucioles, bulletin anarchiste de Paris et sa région, n. 15, février 2014]

http://www.non-fides.fr/?Quale-verita-quale-giustizia