Salut à tous(tes),
Merci de ne pas m’avoir fait le même reproche que certain-e-s: celui d’avoir, lors de ma gréve de la faim, fait des concessions avec l’Etat et le gouvernement français dans le seul but de venir en aide à ma cherie. Ici, je ne peux pas poser du C4 (explosif militaire) au partir avec mon AK organiser une évasion… ça, je le faisais à l’exterieur…
Alors, pour préciser, Noelia s’est encore faite agressé par les surveillants et elle passe encore au jugement le 21 mai pour s’être défendu. Ces bourreaux l’ont envoyé dans les quartiers d’isolement des hommes, sans télé, sans ses affaires. Noelia a déjà subit des abus sexuels en 2012 par un surveillant. Ce coup-ci, je l’annonce à l’avance: le prochain qui lui fait subir ça, je lui colle une balle dans la tête.
Cette lettre est lue par les services de renseignements et j’en ai rien à foutre. En sortant de ce trou pourris je repartrais en clandestinité pour libérer tous les notres anarchistes :
“Porque et dever de todo Anarquista es: combatir al Estado y al capital de todas las formas posibles – liberar a las camaradas de las garras del Estado cuando son detenidos, y vengas la memoria de lxs camaradas torturados o asesinados por el Estado.” – Noelia le 27/04/2014
Le CP dans lequel je suis détenu est le CP le plus sécurisé de la france, c’est de la putain de haute sécurité et je suis classé DPS (déténu particulièrement surveillé) pour risque d’évasion. Ils viennent constament matter en cellule, la nuit aussi. Impossible de dormir plus d’une heure d’afilé.
Une bonne partie de mon courrier est bloqué: la derniere lettre de Francisco Solar de lxs 5 a mise 2 mois avant d’arriver, Monica Caballero bloqué, Noelia bloqué, Marina (presa a Fleury Merogis) bloqué, Christine Ribally (presa à Rennes) bloqué… Et bien d’autres encore… Bien sûr, j’ai la permission de rien: ni sport, ni les cours (même par correspondance, refus de Paris), une heure de promenade dans une cour miniscule et, évidemment, histoire que je sois complétement dépendant de l’extèrieur, pas de travail.
A la fin de ma gréve de la faim (15 jours) j’avais perdu 10 kg et je pissais du sang, j’ai failli perdre mon rein parce que les 5 derniers jours, je ne buvais plus d’eau. Mon hospitalisation a été repoussé puis abandonné encore une fois pour risque d’évasoi. Mon transfert s’est décidé dans l’heure, en urgence toujours à cause du risque d’évasion. Ce sont les plus hauts gradés de la MA de Pau, qui l’ont faits.
Voiture blindé avec sirêne à balle, blocage de la circulation, gilets parre balle (pour eux, pas pour moi), armes de guerre, moi j’étais encadré, ménoté et entravé, … Malgrés leur putain de démonstration de force, ce fut un plaisir d’apercevoir leurs regards apeurés dans leur putain de cercueil roulant.
Ils ont profité de mon transfer pour me voler des affaires: vêtements, papiers, articles de presse, revues, courriers… Et jusqu’aux photos de Noah que j’avais !!! Ce qui ne m’a pas été volé m’a retiré pour “apologie du terrorisme”. Les lettres de mes avocats, bien que confidentielles, sont ouvertes.
¿Que mas da?
Ma soeur a été mise sous surveillance par la DCRI, elle ne l’a pas supporté et elle a fait une fausse couche. Je concidère la mort de mon futur neveux comme un assassinat d’Etat ! Et je réclame vengeance! Au moment ou je vous écris, il y a 2 avions de chasse qui tournent dans le ciel, zone aérienne protégé par une base millitaire… Comprenez que dans ces conditions je ne peux rien faire par moi-même…
La spécialité ici, c’est la camisole chimique, les psychotrophes sont distribués à tour de bras. Etant donné que je les refuse, ils me font du chantageaux RPS : “Si tu as un suivit psychiatrique (comprenez si tu te gave de cachets), tu obtiendras des remises de peine”.
Ce à quoi je reponds :
“Allez vous faire enculer vous et vos RPS.
La liberté ne se mendie pas, elle se prends!
La liberté ne s’achête pas! La liberté ne souffre d’aucune condition!”
“La liberté d’autrui, loin d’être une limite ou la négation de ma propre liberté, en est au contraire la necessaire condition.” Appliquez donc cette citation de Bakounine à vous-même, tas de cons !
Les grâces sont pour les curés ! Les remises de peine sont pour les lâches et les traitres ! Je les refuse en bloc et je vous emmerde !
Il faut avoir été DPS (FIES) dans leurs putains de centres d’extermination fascistes pour comprendre ce que l’ont vit ici. Comme il suffit d’avoir vécu la torture pour arreter d’en parler … Dans mon aile il y a des compagnons en lutte qui a du par deux fois se couper le doigt avec un couteau qui coupe autant qu’une cuillère pour prouver sa détermination afin d’obtenir un parloir avec sa femme. Qui osera me dire que ce “droit commun” n’est pas lui aussi un preso politique ? Il est actuellement amputé d’un doigt car la 2éme fois ils ne lui ont pas recollé avec une broche. Et son parloir, il ne l’a toujours pas !
Nous sommes tous des putain de presos politiques pour la simple et bonne raison que sans ce putain de capitalisme, sans ces putains d’Etats de merde qui ne sont là que pour assurer la protection de la classe dominante, aucun d’entre nous ne serait sequestré ici. 99% des presxs le sont par necessité économique. Et notre revendication de détruire les prisons, on nous réponds encore et toujours: “oui, mais les 1% restant, les violeurs?” toujoursla même justification à la con pour maintenir ce système de merde en place. Surtout quand on sait que les plus gros violeurs sont tranquilles en liberté pour être nos représentants politiques, nos chefs d’entreprises et violent en toute impunité les femmes, les enfants et tous ceux qu’ils ne peuvent pas acheter.
L’État lui même viole les presas ici-même, derrière les murs des prisons. Ces mêmes États qui trouvent la justification de ces mêmes prisons dans la protection contre le viol les utilise pour assouvir les bas instincs des putains de fachos qui nous séquestrent.
Elle est là la réalité des MA, des CP, des centrales et de tous leurs centres de torture à la con. Parle nous de sécurité et nous vous parlerons d’oppression !
Ser Anarquista, no se proba con palabras, se proba par el hecho !
Damien Camélio et Noelia Cotelo Riveiro