Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah lue le 24 octobre aux meetings organisés par Coup Pour Coup 31 à Toulouse et par leCollectif 69 de soutien à la libération de Georges Abdallah à Lyon.
Cher«e»s camarades, Cher«e»s ami«e»s,
Vous savoir réunis ce soir m’apporte beaucoup de force et me réchauffe le cœur et surtout me conforte dans la conviction que c’est toujours ensemble dans la diversité de l’expression solidaire que l’on peut faire avancer la mobilisation en assumant toujours plus le terrain de la lutte anticapitaliste anti-impérialiste.
Comme vous voyez Camarades, par delà les barbelés et les miradors qui nous séparent physiquement, nous voici ce soir toujours ensemble, résolument débout face à cette nouvelle année de captivité, la 31e année.
Certes des années, de très longues années derrière ces abominables murs, ce n’est pas vraiment la joie, c’est humainement presque insupportable ; il n’en demeure pas moins camarades, grâce à la solidité de votre engagement, c’est toujours ici la même émotion et surtout la même détermination en écho à votre mobilisation solidaire.
Certainement Camarades, vous n’êtes pas sans savoir quelle force et quel enthousiasme votre initiative solidaire, ce soir tout particulièrement, m’apporte ici dans ce sinistre lieu.
Bien entendu, camarades, nous n’ignorons nullement que ma situation est loin d’être un cas à part, isolé ou quelque peu exceptionnel. Elle répond en tous points aux critères de la politique d’anéantissement dont font l’objet les protagonistes révolutionnaires incarcérés aussi bien ici, dans les centres du système impérialiste que là-bas dans ses périphéries. Encore faut-il préciser camarades, que l’acharnement judiciaire en vue de la destruction et l’anéantissement des protagonistes révolutionnaires incarcérés n’est ni fortuit ni gratuit, il s’inscrit d’emblée et d’une manière systématique dans la dynamique globale de la contre-révolution préventive… (La contre-révolution préventive telle qu’elle se dessine à l’échelle mondiale du système capitaliste en putréfaction et ses exigences nationales et régionales.) Des geôles sionistes à celles du Maroc, des cellules d’isolement en Turquie à celles encore plus sombres en Grèce et ailleurs en Europe et de par le monde, c’est toujours le même constat : l’acharnement judiciaire n’est qu’un élément d’une large panoplie mise à disposition de la contre-révolution préventive. Bien entendu cette panoplie des mesures et des lois ne cesse de s’étoffer toujours plus Camarades, en ces temps de crise générale qui ébranle les piliers du système au niveau mondial.Certainement, camarades, la mobilisation solidaire tout au long de ces années passées et les multiples initiatives que vous avez su développer avec les autres collectifs et comités, ont participé efficacement à démasquer l’acharnement judiciaire et sa fonction réelle intégrée au sein de la contre-révolution préventive loin des arguties judiciaires des tribunaux …
C’est pourquoi Camarades, de nos jours, il est évident que le temps passé derrière les barreaux n’est jamais plus la raison principale de la libération de tel ou tel prisonnier révolutionnaire… En effet, on libère le prisonnier révolutionnaire quand la mobilisation en faveur de sa libération commence à peser réellement dans le processus de la lutte globale contre la répression et l’exploitation.
Il faut savoir que seulement quand le maintien en détention commence à peser plus lourd que les possibles menaces inhérentes à l’élargissement de ce militant incarcéré, l’ordre de sa mise en liberté ne trouvera plus alors d’opposition au niveau des instances concernées. C’est pourquoi la solidarité la plus appropriée que l’on peut apporter à un prisonnier politique c’est de s’engager toujours plus sur le terrain de la lutte contre le système d’exploitation et de domination. C’est toujours à la lumière de ce constat que l’on doit lire les diverses mesures et lois adoptées un peu partout ce dernier temps concernant les prisonniers politiques et cela est aussi vrai au niveau des diverses pays européens qu’ailleurs de par le monde…
Camarades, vous n’êtes pas sans savoir qu’en ces de temps de crises et tout au long de ces dernières années plus que jamais votre mobilisation ainsi que les multiples initiatives solidaires, ont fortifié et conforté toujours plus la détermination et la résolution des prisonniers révolutionnaires derrière les abominables murs… Mais aussi il faut le signaler avec force, ces tant d’années de mobilisation ont enrichi votre expérience et consolidé vos structures solidaires dans la diversité de leurs expressions, et par là même elles ont taillé en pièces toutes les tentatives de mettre à genoux vos camarades prisonniers. Et ce soir à la veille de cette 31e année de captivité vous êtes toujours là camarades… et c’est surtout parce que vous avez su assumer la solidarité avec les prisonniers révolutionnaires sur le terrain de la lutte anticapitaliste/ anti-impérialiste. Ceux qui misaient sur l’essoufflement de votre élan solidaire en sont pour leurs frais.
Que fleurissent les initiatives solidaires du Maroc à la Turquie, de la Palestine à la Grèce et ailleurs en Europe et de par le monde…
À bas l’impérialisme et ses chiens de garde sionistes et autres réactionnaires arabes !
Honneur aux Martyrs et aux masses populaires en lutte !
La solidarité, toute la solidarité avec la lutte du peuple palestinien et ses résistants incarcérés !
Honneurs aux valeureux camarades Kurdes du PKK !
Ensemble camarades et ce n’est qu’ensemble que nous vaincrons !
À vous tous Camarades mes plus chaleureuses salutations rouges.
Votre Camarade Georges Abdallah.
vendredi 24 octobre 2014