Le 16 décembre 2014 les services anti- «terroristes » espagnols lancent l’opération Pandora : différents domiciles, squats et athénées anarchistes sont perquisitionnés en Catalogne et à Madrid. Onze compagnon-nes sont arrêté-es, quatre sont placé-es sous contrôle judiciaire, et les 7 autres sont directement incarcéré-es en préventive. Tou-tes sont accusé-es de «constitution, promotion, direction et appartenance à une organisation terroriste», en l’occurrence les GAC (groupes anarchistes coordonnés), qui ont publié en 2014 un livre contre la démocratie et que les flics qualifient de « point de rencontre des anarchistes violents ».
De plus, le juge Bermudez en charge de l’instruction refuse jusqu’à présent de préciser ses accusations à propos de quelconques faits spécifiques (les journaflics parlent d’attaques incendiaires ou explosives contre des banques depuis 2012). Il y a plus d’un an, les GAC avait déjà été mentionnés lors de l’incarcération de deux compagnon-nes chilien-nes, accusé-es de l’attaque explosive du 2 octobre 2013 contre la cathédrale de Saragosse, et toujours en détention préventive à Brieva et Villabona.
Pour nous, la question n’est pas celle de l’innocence ou de la culpabilité des compagnons, car nous laissons volontiers ces catégories aux charognes en toge et à leurs souteneurs. Le crime de ces anarchistes, celui qui contient tous les autres, est de lutter pour une liberté démesurée pour toutes et tous, et donc contre l’Etat et contre le capital. La question ne peut pas non plus se réduire à dénoncer les constructions juridiques du terrorisme l’Etat au nom d’on ne sait quelle carotte démocratique, mais à affirmer qu’un abîme séparera toujours la violence révolutionnaire vers un monde sans maîtres ni esclaves de la terreur de masse que font régner quotidiennement tous les Etats et leurs concurrents à travers l’exploitation et la domination.
En présence d’une compagnonne qui revient d’Espagne, nous pourrons à la fois faire un point sur l’opération Pandora et discuter de comment continuer à développer idées et pratiques offensives dans un contexte où l’Etat resserre la vis à tous les niveaux, là-bas comme ici…
Bibliothèque Libertad – 19 rue Burnouf 75019 Paris
(M° Belleville ou Colonel Fabien)
Mercredi 28 janvier 2015, 19h