Manifestation à Turin des « No TAV », des militants qui protestent contre la construction de la ligne à grande vitesse Lyon-Turin, en février 2012.
Quatre opposants italiens à la ligne à grande vitesse (LGV) Lyon-Turin ont été condamnés, mercredi 17 décembre 2014 , à trois ans et demi de prison pour avoir attaqué un chantier du TGV en mai 2013, rapportent les médias italiens.
La cour d’assises de Turin a jugé les quatre hommes coupables de « détention d’armes de guerre », des cocktails Molotov, et d’avoir causé des « dégâts suivis d’un incendie », précise le quotidien La Stampa. Elle a en revanche refusé de suivre le réquisitoire du parquet qui accusait les prévenus de terrorisme et réclamait neuf ans et demi de prison.
ATTAQUE DU CHANTIER
En mai 2013, une trentaine de personnes encagoulées avaient attaqué de nuit le chantier d’une galerie de reconnaissance pour le tunnel destiné au TGV, située à Chiomonte, dans le val de Suse, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Turin.
Certains avaient coupé le grillage protégeant le chantier, d’autres avaient bloqué avec des chaînes des accès secondaires utilisés par les forces de l’ordre tandis que d’autres encore avaient lancé des cocktails Molotov et des engins explosifs artisanaux.
Deux des cocktails Molotov avaient visé les forces de l’ordre, sans faire de victime, tandis que les dégâts sur le chantier étaient restés limités, selon la société gestionnaire LTF.
ACCUSATION DE TERRORISME « INFONDÉE »
« L’accusation de terrorisme était de toute évidence infondée. C’est une victoire sur toute la ligne. C’est le verdict que nous souhaitions. J’avais dit à mes clients qu’en dessous de quatre ans (de peine de prison) c’était une victoire », s’est réjoui Me Claudio Novaro, un des avocats de la défense, cité par La Stampa.
Me Novaro a également indiqué qu’il demanderait que ses clients soient assignés à résidence plutôt qu’incarcérés. Projet stratégique pour le réseau européen, la LGV Lyon-Turin devrait permettre de supprimer le passage d’un million de camions par an et de raccourcir le trajet Paris-Milan à un peu plus de quatre heures, contre sept actuellement.
Le projet a été lancé en 1991, mais il a été ajourné tant de fois que la ligne ne devrait entrer en service qu’en 2028-2029. Les opposants à ce projet, principalement italiens, le jugent néfaste pour l’environnement et d’un coût exorbitant, et manifestent régulièrement dans le val de Suse.