Depuis 2013-2014 le groupe fasciste “Sauvons Calais” organise des manifestations anti-squat, tente ou réussi à dégager les habitantEs des maisons occupées et menacent leurs soutiens. Depuis le début de l’année 2015 la défense de la propriété privée et l’expulsion manu militari de squatteurEs ne semblent plus se limiter à Calais.
A Rennes, le 1er mai, c’est le groupe identitaire et nationaliste breton Adsav (« rennaissance ») qui organise une manifestation anti-squat pour déloger les habitantEs d’une maison appartenant à une retraitée du nom de Maryvonne. Au slogan de « Squatteurs hors de nos villes » ils attaquent et stickent la maison. Sur faceboook une page de soutien « je suis Maryvonne » est créée pour dénoncer l’expropriation et le scandale des squatteurEs voleurs de logement. Pourtant, Maryvonne n’était plus propriétaire de cette maison qu’elle avait délaissé depuis une dizaine d’années et avait été avertie par la mairie que sa maison était occupée depuis … 2013 !
A Toulouse, un nouveau groupe, « Ucodel », regroupant des nationalistes, des fascistes et nazis de différentes orgas est monté depuis mars 2015. Concerts et commémoration de Jeanne d’Arc ne leur suffisant pas, ils emboitent le pas et viennent en commando pour virer des squatteurEs d’une maison récemment réquisitionnée début mai. Apparemment ils n’en sont pas à leur coup d’essai puisqu’une rumeur circule sur d’ autres opérations anti squat qui auraient été menées à Castres ainsi qu’à Montpellier …
Défendre la propriété privée et virer les squatteurEs pour se donner une belle image, une nouvelle mode chez les fafs ? Des cas qui resteront isolés (sauf à Calais) ? Dans tous les cas, de Calais à Rennes en passant par Montpellier et Toulouse :
DEFENDONS NOS SQUATS !
A BAS LA PROPRIETE PRIVEE, LES HUISSIER-E-S, LES FLICS ET LES FASCISTES !
LA SOLIDARITE EST NOTRE ARME !
[Publié le 20 mai 2015 sur Iaata.info.]
Face à la répression, l’information est une arme : soutien à IAATA.info
Soupçonné d’être responsable de la publication d’un article sur IAATA.info, site collaboratif et anti-autoritaire toulousain, une personne est poursuivie par la justice. Parce qu’informer face à la répression policière est légitime et nécessaire, voici un communiqué de soutien dénonçant la criminalisation et l’intimidation des médias libres.
Ce jeudi 7 mai, la presse [1] a annoncé qu’un Toulousain était poursuivi par la justice pour « provocation publique à la commission d’un délit ou d’un crime ». Il est soupçonné d’être un « administrateur » de IAATA.info, un site d’information anti-autoritaire basé à Toulouse.
Cette poursuite serait liée à la publication d’un compte-rendu de la manif du 21 février 2015 à Toulouse. Cette manifestation était organisée un an après la manifestation nantaise contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes où trois personnes avaient été éborgnées par des tirs de flashball. Elle avait pour mot d’ordre « Contre les violences policières et en soutien aux ZAD ».
L’article en question propose quelques pistes de résistance contre les techniques de maintien de l’ordre employées par la police. Ce sont ces mêmes techniques qui ont conduit à la mort de Rémi Fraisse le 26 octobre 2014 et qui entraînent la mutilation de nombreuses personnes, dans les manifestations et dans les quartiers populaires.
Rappelons que, suite à la mort de Rémi, rien qu’à Toulouse sur l’ensemble des manifestations de novembre ce sont près de 60 personnes qui ont déjà été poursuivies et quatre sont encore en prison.
Rappelons aussi que la police tue une dizaine de personnes chaque année [2].
En 2014, Amadou Koumé à Paris, Abdelhak Gorafia à Roissy, Pierre Cayet à Saint-Denis, Abdoulaye Camara au Havre, Morad à Marseille, Houcine Bouras à Colmar, Bilal Nzohabonayo à Tours, Rémi Fraisse sur la ZAD des Sivens, Timothée Lake à Toulouse sont morts entre les mains de la police, sans compter les nombreuses et nombreux mutilé-e-s et blessé-e-s par les armes policières.
Un grand nombre de personnes se battent depuis plusieurs années contre la police et sa violence. Les médias libres, les collectifs militants, les associations et les familles des victimes relaient régulièrement sur internet, par voie de tracts et d’affiches, des guides d’auto-défense juridique, des conseils pour se protéger pendant les manifestations et des conseils pour sécuriser nos communications sur internet ou par téléphone. Les pratiques d’automédia sont d’autant plus importantes aujourd’hui que la police continue à mutiler et à tuer dans l’impunité. Il est inacceptable d’être poursuivi-e et arrêté-e pour « provocation publique à la commission d’un délit ou d’un crime », lorsqu’on appelle à se défendre face aux violences policières.
Depuis toujours, les mouvements sociaux et les personnes en lutte se réapproprient des médias pour permettre la diffusion de l’information alternative, la coordination dans les luttes, l’émergence d’une voix autre que celle des médias dominants. IAATA.info en est un exemple parmi d’autres.
IAATA est un site ouvert à la participation de tous et toutes, qui garantit l’anonymat des contributeur-ices et qui représente l’émanation collective d’une ville.
La police cherche à identifier un-e responsable auquel-le faire porter le chapeau, à l’isoler en individualisant les poursuites. Il n’y a pourtant nulle responsabilité éditoriale individuelle à trouver puisque ce site s’appuie comme d’autres sur un fonctionnement collectif, participatif, sans hiérarchie, dans la continuité d’une ligne anti-autoritaire.
A l’heure où l’État vote de nouvelles lois antiterroristes et la loi sur le renseignement, à l’heure où la liberté d’expression paraît n’appartenir qu’à certain-e-s, à l’heure où la justice relance l’affaire de Tarnac, à l’heure où les tribunaux poursuivent Le Jura Libertaire, il faut avoir une position claire.
L’armada sécuritaire du gouvernement nous concerne tou-te-s ! Montrons-leur notre détermination. Nous continuerons à soutenir et diffuser tous contenus relatifs à l’autodéfense face à la police et à la justice ! Nous continuerons à porter des projets de médias indépendants et anti-autoritaires face aux intimidations de l’État !
Attaquer l’un d’entre nous, c’est nous attaquer tou-te-s ! Solidarité avec les médias libres et avec tou-te-s les réprimé-e-s !
Le 9 mai 2015.
Premiers signataires :
Les collectifs d’animation et de modération de Rebellyon, Paris-Luttes.info, IAATA, Brest-Info, Renverse.ch, la Rotative, Reims médias libres, Rennes Info, le Jura libertaire, Article 11, Soyons sauvages, Espoir Chiapas, Collectif Bon pied bon oeil, Atelier médias libres, Courant Alternatif, Editions Acratie, Panthères enragées, Primitivi, éditions Albache, Jef Klak, Le Numéro Zéro, La Brique, La Lettre à Lulu, Révolte numérique, Radio Zinzine, zad.nadir.org, Contre-faits, collectif Ciné 2000, l’Actu des luttes (FPP), Journal Résister (Nancy), Revue Lutopik, Le collectif Contre Les Abus Policiers – C.L.A.P33, L’Orchestre Poétique d’Avant-guerre O.P.A., L’Envolée, Lundi Matin, Radio Canut, Lignes de force, Demain le Grand Soir, Archyves, Revue Z, Le Canard sauvage, Indymedia Nantes, Hors Sol, Confusionnisme.info, Mille Babords, Iacam, La Gazette de Gouzy, Le Monde libertaire, Regarde à Vue, radio Canal Sud, La Horde, radio La Locale (Ariège), le collectif de Infoaut, éditions Entremonde, éditions Libertalia…
Par ailleurs, cet appel a déjà été traduit et diffusé en grec (sur Provo.gr et Indymedia Athènes) ainsi qu’en portugais.
Notes:
[1] Cf. notamment ici et là.
[2] Cf. bastamag.net.
Si vous souhaitez ajouter la signature de votre site, journal ou collectif, écrivez à paris-luttes-infos chez riseup.net.