Clermont-Ferrand: tentative d’ouverture de squat sous état d’urgence

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On a voulu faire un retour d’expérience sur une ouverture de squat à Clermont-Ferrand, non pas que l’action en elle-même soit extraordinaire, mais apparemment les circonstances, elles, le sont : ETAT D’URGENCE !

Ce lundi 23 novembre, alors que nous occupions une maison depuis peu de temps (la procédure n’avait pas commencé) mais avec toutes les dispositions légales d’usage, les flics ont débarqué. Contrairement aux fois précédentes, ce n’était pas pour constater l’occupation mais bien pour la briser le plus rapidement possible. En effet, fusils, pistolets, tasers et flashballs, en civil ou en uniforme, sont venus encercler le bâtiment et vociférer à notre porte.

Une charmante joute verbale s’en est suivi :
– KEUF : Ouvrez la porte !
– SQUATTEUR : On peut parler à travers ! (note mentale 1 : préférer parler à la fenêtre, on a une meilleure idée de la situation à l’extérieur, ça évite de fantasmer)
– KEUF : Soit vous ouvrez soit on défonce !
– SQUATTEUR : Non mais c’est notre domicile (art. 102, 48h, blabla) on a le droit à une procédure…
– KEUF : Non c’est l’état d’urgence, la loi ça n’existe plus. T’as pas vu les infos mon p’tit gars ?
– KEUF 2 : Si t’ouvres pas on éclate la porte et on défonce tout !
etc., etc.

N’étant pas assez fortifé-e-s face à un tel assaut, nous avons ouvert (note mentale 2 : ne jamais lésiner sur les barricades !). On était réuni-e-s dans une pièce, illes sont rentré-e-s en nous braquant et en nous sommant de mettre les mains en l’air. Illes ont rapidement baissé leurs armes. Le reste s’est déroulé de manière plus classique avec une prise d’identité, une fouille du bâtiment, des sacs et des personnes avec palpation. Après quelques coups de fil à leur hiérarchie, un des keufs nous a demandé : « si on vous laisse partir, vous vous opposerez pas ? ». Illes avaient l’air de vouloir régler ça rapidement sans se faire chier (pour manger un kebab, d’après ce qu’on a entendu). On a fait nos clics et nos clacs et on s’est barré-e-s.

C’est pas tant l’expulsion en soit qu’on souhaite partager mais le discours qui nous a été tenu pendant celle-ci. L’état d’urgence a été invoqué tout le long, que ce soit pour légitimer leur intervention (expulsion illégale, moyens mis en oeuvre, armement) ou pour se foutre de notre gueule (« on a d’autres choses à foutre que de virer des parasites comme vous en ce moment »). L’inhabituelle disproportion du dispositif pour une ville comme Clermont-Ferrand nous laisse à penser que l’état d’urgence qui vient de nous être révélé est pour les flics tout à fait naturel.

A vous de tirer les conclusions qui vous semblent opportunes par rapport à cette petite histoire d’une ville provinciale. La nôtre, c’est que Manuel Valls a réussi là où nous avons échoué : il a détruit la loi.

On a voulu faire un retour d’expérience sur une ouverture de squat à Clermont-Ferrand, non pas que l’action en elle-même soit extraordinaire, mais apparemment les circonstances, elles, le sont : ETAT D’URGENCE !

Ce lundi 23 novembre, alors que nous occupions une maison depuis peu de temps (la procédure n’avait pas commencé) mais avec toutes les dispositions légales d’usage, les flics ont débarqué. Contrairement aux fois précédentes, ce n’était pas pour constater l’occupation mais bien pour la briser le plus rapidement possible. En effet, fusils, pistolets, tasers et flashballs, en civil ou en uniforme, sont venus encercler le bâtiment et vociférer à notre porte.

Une charmante joute verbale s’en est suivi :
– KEUF : Ouvrez la porte !
– SQUATTEUR : On peut parler à travers ! (note mentale 1 : préférer parler à la fenêtre, on a une meilleure idée de la situation à l’extérieur, ça évite de fantasmer)
– KEUF : Soit vous ouvrez soit on défonce !
– SQUATTEUR : Non mais c’est notre domicile (art. 102, 48h, blabla) on a le droit à une procédure…
– KEUF : Non c’est l’état d’urgence, la loi ça n’existe plus. T’as pas vu les infos mon p’tit gars ?
– KEUF 2 : Si t’ouvres pas on éclate la porte et on défonce tout !
etc., etc.

N’étant pas assez fortifé-e-s face à un tel assaut, nous avons ouvert (note mentale 2 : ne jamais lésiner sur les barricades !). On était réuni-e-s dans une pièce, illes sont rentré-e-s en nous braquant et en nous sommant de mettre les mains en l’air. Illes ont rapidement baissé leurs armes. Le reste s’est déroulé de manière plus classique avec une prise d’identité, une fouille du bâtiment, des sacs et des personnes avec palpation. Après quelques coups de fil à leur hiérarchie, un des keufs nous a demandé : « si on vous laisse partir, vous vous opposerez pas ? ». Illes avaient l’air de vouloir régler ça rapidement sans se faire chier (pour manger un kebab, d’après ce qu’on a entendu). On a fait nos clics et nos clacs et on s’est barré-e-s.

C’est pas tant l’expulsion en soit qu’on souhaite partager mais le discours qui nous a été tenu pendant celle-ci. L’état d’urgence a été invoqué tout le long, que ce soit pour légitimer leur intervention (expulsion illégale, moyens mis en oeuvre, armement) ou pour se foutre de notre gueule (« on a d’autres choses à foutre que de virer des parasites comme vous en ce moment »). L’inhabituelle disproportion du dispositif pour une ville comme Clermont-Ferrand nous laisse à penser que l’état d’urgence qui vient de nous être révélé est pour les flics tout à fait naturel.

A vous de tirer les conclusions qui vous semblent opportunes par rapport à cette petite histoire d’une ville provinciale. La nôtre, c’est que Manuel Valls a réussi là où nous avons échoué : il a détruit la loi.

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