Depuis le mercredi 19 novembre, nous occupons nuit et jour le campus du Mirail. Cette occupation se construit sur les ententes et le respect mutuel des occupant-e-s, elle vise à se réapproprier ce lieu d’étude afin de créer une université vivante, accessible à tou-te-s et dans laquelle la transmission du savoir est repensée.
Pourquoi nous occupons ?
Si nous occupons le campus c’est parce que nous aspirons à une réappropriation de l’Université. C’est-à-dire que, bien au-delà des cours auxquels nous pouvons assister, nous y mangeons, nous y dormons, nous y discutons, nous y élaborons des réflexions, nous y organisons une vie collective et y expérimentons l’auto-gestion.
Nous sommes inscrit-e-s ou non inscrit-e-s à l’université mais tou-te-s étudiant-e-s de la vie et de l’expérience collective.
Considérant que la marchandisation du savoir qui est en cours engendre un inégal accès à celui-ci, mais aussi une « sélection » et une diffusion de celui-ci en fonction de l’utilité économique qu’il pourrait avoir dans un modèle de société qui nous révulse,
Considérant également que nous manquons cruellement de savoirs théoriques et pratiques qui pourrait nous permettre de nous en émanciper et de créer de nouvelles formes de vie collective,
Considérant par ailleurs que l’université est devenue un lieu peuplé d’inconnu-e-s passi-ves-fs uniquement présent-e-s pour consommer du savoir, ne faisant que passer ici et se croiser sans même prendre le temps d’échanger quelques mots,
Nous avons décidé d’occuper l’université et d’y mettre en place des ateliers, projections, débats, etc. ouverts à tou-te-s afin que tou-te-s puissent avoir accès à d’autres formes de savoirs, afin que l’université redevienne un lieu de vie et de convivialité, afin de rompre avec l’isolement qui nous divise, afin que le savoir soit autre chose qu’un produit qui se vend, se consomme et se fait valoir sur le marché du travail, afin qu’il s’échange librement comme un bien commun, afin d’expérimenter une vie collective ancrée dans la lutte pour une autre existence.
Nous invitons, d’une part, tout un chacun-e à venir vivre, manger, dormir, discuter, participer ou animer des ateliers et groupes de transmission de savoirs sur la ZIC.
Nous appelons, d’autre part, à une mobilisation et à une occupation de toutes les autres universités françaises, mais également de nos espaces de travail et de production, ainsi qu’à une réappropriation de nos moyens de communications afin de renouer les liens nécessaires à la mise en place d’une société alternative basée sur de nouveaux rapports sociaux plus humains.
Le Collectif UndéfiZIC
[Publié le 4 décembre 2014 sur iaata.info.]