Contre le pouvoir…
Dans la nuit du jeudi 11 au vendredi 12 novembre, l’air passe dans les permanence PS des Lilas et du XXème (rue de la Cour-des-Noues). La nuit du 30 novembre c’est au tour de celle du Pré-Saint-Gervais. Normal : leurs vitrines, plaques et digicodes ont été défoncées par quelques ennemis de l’État.
…Ses larbins et ses collabos !
Toujours début décembre c’est une voiture d’EDF-GDF (qui entre autres nous tue avec le nucléaire), qui part en fumée, à Belleville. Quelques jours après c’est le tour de trois véhicules de constructeurs et fournisseurs de prison (Vinci, Sodexo, Onet), entre Paris, Ivry, Kremlin-Bicêtre et Gentilly. En même temps, 5 distributeurs de billets et la vitrine d’une agence immobilière se prennent des coups de masse. Fin janvier, en pleine paranoïa Vigipirate, c’est le poste de police des Lilas qui perd ses vitres, tandis que pas loin, au Pré-Saint-Gervais, le DAB de la Poste s’enflamme et emporte avec lui la poste elle-même, fermée depuis !Un totem de la sainte technologie incendié !
Une belle manière de festoyer : à Meilleray (Seine-et-Marne) le 31 décembre dans la soirée, le feu a été mis à un pylône SFR après que les auteurs aient forcé les entrées pour pénétrer sur le site. Toute l’installation a été détruite et les travaux de réparations sont estimés à au moins 3 semaines si ce n’est plus, tandis que les dégâts montent à 100 000€. Enfin une bonne année souhaitée avec des actes concrets, pas un vulgaire SMS.
Soirée cocktail pour la BAC
La nuit du 4 au 5 janvier à Saint-Denis (93), dans le quartier du Franc-Moisin, la voiture sérigraphiée du logo de la police avec laquelle circulait une patrouille de la BAC a reçu un cocktail Molotov, qui n’a malheureusement pas fait de dégâts. Malgré leurs recherches, les flics n’ont arrêté personne, mais ont trouvé quatre autres cocktails Molotov, six boules de pétanque et deux tubes de mortier dans les parages : dommage que la fête ait fini si vite, il y avait de quoi tenir !
C’est quoi la solidarité ?
Le 26 janvier, quatre flics ont entrepris de contrôler un jeune de 17 ans à la gare de Saint-Germain-en-Laye (78) mais, au moment de la palpation, ce dernier s’est rebellé et a retourné une violence plus ostensible à ces malotrus. Un deuxième jeune est arrivé et lui a prêté main forte, résultat : les quatre flics ont écopé de 3 à 5 jours d’ITT pour diverses blessures. Malheureusement, les deux insoumis ont fini en garde à vue pour outrage, rébellion et violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique. Mais tout de même, quelle belle solidarité !
Élu par le feu
Le matin du 20 décembre, un élu FN au conseil municipal de Chaumes-en-Brie (77) a retrouvé sa voiture calcinée par un feu. Une réponse appropriée aux idées nauséabondes qu’il défend, de surcroît par son travail de politicien impliqué dans la gestion de la commune.
Nouvel an illuminé
Cette année la nuit du nouvel an, 940 voitures ont été brûlées en France (d’après Manuel Valls), une belle fête, même si c’est moins que les années passées. Mais on dénombre aussi des centaines d’arrestations car la surveillance policière est massive le soir du réveillon, alors prenons garde !
Le même soir, quelques groupes de gens sont allés exprimer leur solidarité avec les prisonnier-e-s et autres déténu-e-s en criant des slogans hostiles à l’enfermement, en parlant avec les prisonnier-e-s aux fenêtres et en lançant des feux d’artifice, aux abords des prisons de Fresnes, Versailles, Bois d’Arcy et Nanterre, et du centre de rétention administrative de Vincennes.
Les bleus attirés dans un guet-apens
Le 22 janvier vers 22h dans le quartier du Chemin-de-l’Ile à Nanterre (92), une voiture est incendiée. À leur arrivée à la suite des pompiers, les flics se font copieusement insulter et reçoivent une bonne quantité de projectiles divers suivis d’une dizaine de cocktails Molotov. Dommage, aucun des flics n’est touché, et ces derniers réussissent, aidés de leurs flash-balls, à arrêter trois jeunes parmi le groupe d’assaillants pour les mettre en garde à vue. Une tentative audacieuse contre ces chiens de garde du pouvoir !
Plan Vigipoukave ?
Le plan vigipirate a au moins un avantage : c’est plus facile de foutre la pagaille chez les condés, pour leur faire peur et les occuper un moment. Le 26 janvier à Meudon (92), un homme a garé sa voiture juste devant le commissariat et, aux ordres des policiers de la sortir du périmètre de sécurité, a rétorqué qu’il s’en foutait et que sa voiture contenait « 500 kilos d’explosifs et des bonbonnes de gaz », ajoutant qu’il n’avait « pas une tête de Vigipirate ». Ni une ni deux, le commissariat a été évacué durant 1h15 le temps que les services de déminage n’inspectent la voiture après en avoir brisé une vitre pour constater que rien ne s’y trouvait !
Le lendemain à Vincennes (94), c’est un simple coup de téléphone qui a provoqué la même crainte au commissariat : quelqu’un a appelé et a dit qu’il allait tirer sur des policiers de la BAC et mettre des bombes sous les voitures des flics. Là aussi, le poulailler a été évacué tout de suite pour être inspecté.
Lucioles n°21 / février 2015