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Réflexions critiques sur le mouvement social en France (Hiver 1986-1987)

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Les affrontements de cet hiver marquent-ils une véritable reprise de la lutte des classes en France ou ne sont-ils qu’un beau feu de joie sans lendemain ? Cette question ne peut bien sûr être tranchée que par la lutte. Encore faut-il qu’elle soit posée, et bien posée, par ceux qui luttent. Je n’ai pas de leçons ni d’assurances à donner à quiconque. Je veux simplement comprendre ce mouvement auquel j’ai participé avec des milliers d’autres. La vie est une histoire pleine de bruit et de fureur, faite par des gens comme vous et moi, qui ne sont pas idiots. Et qui cherchent, naturellement, à sortir du bourbier. Pour savoir où nous en sommes aujourd’hui en France, après l’explosion sociale de cet hiver, il n’est pas inutile de jeter un bref regard en arrière : sur la révolution manquée de mai-juin 1968 d’abord, mais aussi et surtout sur la contre-révolution, dans l’ensemble assez bien réussie, qui la suivit. Certes, la contre-révolution ne s’est pas limitée à la France après 1968, et la crise du capital, comme rapport social, a frappé durement les prolétaires de tous les pays. Mais c’est à partir de ce qui s’est passé ou de ce qui ne s’est pas passé ici que l’on peut comprendre ce qui a éclaté ici en décembre 1986.

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[Tract] Lettre de prolétaires aux autres concernant la « loi Travail » et ses inconséquences

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Nous nous adressons ici aux exploités, mais à vrai dire nous nous foutons de votre classe sociale, de votre origine, de votre niveau d’étude atteint ou échoué. Mais nous nous adressons surtout à ceux et celles qui ont le malheur de bosser, qui y sont obligés par leur condition, qui ne touchent pas au RSA ou à la thune de papa toute leur vie.

Dans les tracts, dans les AG, dans les réunions, on nous dit aujourd’hui que l’objectif de ce mouvement en cours, c’est le retrait immédiat de la loi Travail. Certains, s’ils veulent « élargir » un peu le problème, demandent également le retrait de l’état d’urgence ou quelque chose d’autre. Passons sur l’humiliation qui va forcement avec cette mendicité sociale où on nous casse la gueule et où on répond par « s’il vous plaît monsieur… » La question que nous voudrions vous poser ici est autre. La question, c’est la suivante :
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EMISSION PASSE-MURAILLE À MARSEILLE

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“Quelles leçons on nous enseigne ? En prison, on nourrit de beignes. De l’isolement, les mecs en saignent.” Les meufs idem…
(Les Baumettes, 2014)

Les aminches, des deux côtés du mur, si vous voulez vous bagarrez contre la taules ; si vous voulez prendre des nouvelles du placard ; si vous voulez en donner depuis l’intérieur des geôles ; et particulièrement si vous êtes dans le coin de Marseille… écoutez radio galère. Il y a une nouvelle émission anticarcérale. C’est des poteaux, des poteaudes, des proches de prisonniers. Et c’est du bon. Depuis fin 2015, c’est tout les mois autour du 20 que c’est audible. Pis sur le web bien sur. https://passemuraille.noblogs.org/

L’ENVOLÉE N°43 EST SORTI EN FÉVRIER

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L’envolée

Vous pouvez :
– le trouver dans divers lieux (voir la liste ici) pour 2 euros,
– participer vous mêmes à sa diffusion en nous contactant,
– vous abonner en envoyant un chèque de quinze euros (ou plus) à L’Envolée, 43 rue de Stalingrad, 93100 Montreuil,
– L’abonnement est gratuit pour les prisonniers et prisonnières.
Nous avons actuellement besoin d’un peu d’argent pour continuer à imprimer le journal ! À bon entendeur…
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[Publication] Ne nous laissons pas mourir d’impatience, détruisons ce qui nous détruit !

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Loin des soupirs citoyens et des démobilisations cérébrales de la gauche, alors que l’Etat (d’urgence ou non) cherche à dissuader les révoltés the hard way, pendant que certains réclament la justice pour machin et la vérité sur trucmuche, alors que d’autres préfèrent encore œuvrer au synergisme de la convergence-des-luttes afin d’assurer la convergence-des-gauches, pendant que les plus ambitieux réfléchissent déjà à la capitalisation de leur pseudo influence sur le dit « mouvement contre la loi travail », il y en aura pour les vingtenaires comme pour les autres, chacun son cercueil organisationnel, pendant que des politiciens radicaux s’astiquent en se regardant se regarder (…et son monde), alors que des réacs de tout poil veulent réinstaurer la race comme grille d’analyse du monde, alors que d’autres nous expliquent d’assemblées en assemblées qu’il ne faut rien faire et attendre notre heure sur leurs horloges cassées, que ce n’est pas le moment, d’autres encore nous bassinent de leurs exhortations à l’action pour finir par de piteux blocages symboliques d’une heure ou par le #retweet contre ce monde et son monde (…et son monde), alors que le déploiement contre-insurrectionnel de l’Etat se développe dans tous ses volets, législatifs, judiciaires, policiers, économiques et psychologiques,
Les révoltés ne palabrent plus…
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CONTRE LE TRAVAIL ET SES APÔTRES

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Dans ce renforcement somme toute récent du culte populaire du travail, de nombreuses charognes politiques ont une bonne part de responsabilité, syndicats, partis et organisations dites « radicales » en tête. Car l’ouvriérisme n’est pas pour rien dans la démocratisation de ce culte : les batailles pour le droit au travail (ça résonne comme un échos à la vieille rengaine « Mais il y a des gens qui sont morts pour que tu aies le droit de vote ! ») ont commencé avec la constitution de ce qui s’appelle encore aujourd’hui le Mouvement Social, lui-même ayant pris part à l’enterrement des mouvements insurrectionnels caractérisés par le cassage en règle de machines et d’usines. Aussi, après la “mort” de l’exploité révolté, surgit une autre « figure », avec la bonne imagerie du prolo musclé, qui sue courbé sur sa machine, plein de ténacité face à l’adversité et la douleur, les parades d’ouvriers pour le premier mai avec force banderoles « sauvez nos emplois et nos salaires », « sauvez notre profession », « l’industrie automobile doit survivre », ou encore « pour la défense de la métallurgie en Lorraine », « 3000 euros par mois dès maintenant c’est possible ! » et autres hymnes bien puants incitant à être fier de sa condition. Une imagerie où la faucille ne sert plus à égorger le contre-maître, ni le marteau à défoncer le métier à tisser, mais à représenter le travail dans toute sa splendeur.

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