L’anarchisme antisocial (2008) fr/es

anarquismo-antisocial

Laissant de côté la tiède analyse d’un futur imprévisible qui n’existe pas, et le fardeau d’un passé-fétiche qui est dernière nous, il ne nous reste, en contemplant la situation actuelle, pas d’autre choix qu’affirmer que l’anarchisme, s’il veut garder la possibilité d’atteindre ce qui est censé être son objectif (c’est à dire l’anarchie), doit arrêter d’être social, de prétendre chercher le lien avec le social ; ou ce qui revient au même, il doit être anti-social, ou il court le risque de disparaître voir pire, de se transformer en un vulgaire courant dans le spectre gauchiste ou en une preuve grossière du spectacle folklorique si encourageant pour le système.

Car, chèr-e-s ami-e-s, l’époque à laquelle l’anarchisme était une théorie sociale et cherchait son acceptation dans les masses appartient au passé, et maintenant il ne nous reste plus que la guerre ouverte et directe contre la société, isolé-e-s d’elle, jusqu’à ce que son anéantissement arrive,… ou le nôtre.

Deux raisons fondamentales nous amènent à formuler de façon catégorique une telle affirmation. La première est l’échec absolu d’insertion sociale (ce qu’on appelle souvent « toucher les gens »). La seconde est que, illustres compagnon-ne-s, les gens ont d’autres préoccupations, et ce n’est plus qu’ils font preuves de passéisme plus ou moins voilé qu’autrefois, mais c’est que nous pouvons affirmer sans peur de nous tromper que, en règle générale et sauf d’honorables exceptions et de surprises imprévues, les « gens » s’en foutent éperdument, est que simplement ils sont avec le système, de son côté, sur sa barricade : ce sont, qu’on le veuille ou non, nos ennemis.

L’échec de l’insertion sociale

Ce que généralement les divers courants révolutionnaires et/ou insurgés ont cherché traditionnellement (depuis le marxisme le plus radical jusqu’à certaines tendances nihilistes, en passant par l’anarcho-syndicalisme et toute la large gamme de l’anarchisme, sauf certaines exceptions) a été de s’immerger dans la société, « d’arriver aux gens », d’imprégner son idéologie et son avidité transformatrice ou même destructrice chez les gens. Ainsi, les « gens » ou de nombreux secteurs de ces derniers se sont convertis depuis des temps ancestraux, dans le (soi-disant) sujet actif de cette transformation ou des ces pulsions destructrices, bien en dehors, selon les diverses théories (dont nous devons rappeler qu’elles ne sont rien de plus que des interprétations suffisamment subjectives de comment est le monde), la classe ouvrière dans ses caractérisations les plus bigarrées, le « peuple », les exclu-e-s, le secteur étudiant/intellectuel, les minorités ethniques, les femmes, les homosexuelles/bisexuelles, etc… les précaires, le lumpen, les prisonnièr-e-s, le monde des délinquants et/ou marginaux, ou tous-toutes ensemble.

C’est-à-dire que de manière simple, les « gens » sont les gens normaux et communs, lambdas, qui se mangent toutes les oppressions et l’exploitation quotidienne, en incluant parfois le monde de la marginalité (volontaire ou forcée : mendiant-e-s, put-e-s, fous/folles, prisonnièr-e-s, etc…).

Donc, de manière basique, pour atteindre les « gens » il faut être à leurs côtés, être un-e des leurs, leur parler dans leur langage, être avec eux, souvent penser comme eux (à grands traits),… Absolument rien de tout cela ne se fait, et ça c’est parce que les gens ont pris parti pour le système qui nous détruit la vie à tous/toutes, simplement parce que, malgré des colères momentanées et certaines confusions plus qu’apparentes, ce système leur offre une vie légèrement commode sans avoir à penser à se mouiller, ni faire plus qu’obéir et se taire (chose assez facile, d’autre part), ou bien il leur ruine la vie de telle façon qu’ils ont assez de soucis à se demander si ils vont pouvoir manger ou non pour s’embêter avec des « conneries » (maudit instinct de survie).

À cela il faut rajouter la composition particulière des personnes qui composent l’anarchisme, en règle générale des jeunes qui n’ont pas l’habitude de travailler, qui souvent vivent ou font des activités dans des squats ou simplement se débrouillent avec des bourses, des petites arnaques, des larcins, qui vivent sur le dos de leurs parents, font de la récup’ ou des boulots d’intérim, basant leurs style de vie sur une idéologie concrète, qui fait que même la partie, pas moins importante, d’anarchistes qui mènent une vie stable, travaille comme tout le monde, ne s’adapte pas à l’infamie collective (en dépit de tous-tes hériter de sa misère).

Ainsi, en exagérant un peu volontairement pour illustrer plus concrètement l’exposé, comme quelqu’un de totalement consumé par le système, qui ne pense qu’à travailler (parce que ça le rend digne ou parce que même en étant traité comme de la merde « qu’est-ce tu vas faire sinon »), à aller au centre commercial, à voter (et si il ne vote pas c’est parce qu’il va à la plage ou qu’il y a une coupe européenne), à regarder la télé durant ce maudit temps libre avec ses odieuses drogues, comment diable va-t’-il s’approcher ou discuter avec une bande de négligé-e-s, rêveurs-ses, de naïfs qui n’ont pas les pieds sur terre, qui ne savent pas comment ils sont arrivés là (et cela les gens le pensent et nous aussi), et qui vivent dans des maisons remplies de bordel, de puces et de chiens et qui s’habillent comme des clochards, punks ou racailles et qui en plus de faire des choses immorales et illégales prennent le risque de finir en prison, toujours enfermés dans un ghetto, une bulle totalement éloignée du monde extérieur et avec des conflits plus stupides et infantiles (pas toujours, il y en a aussi des sérieux et pour des raisons graves) que ceux des « gens normaux ».

Pour achever le tableau il y a aussi des compagnon-ne-s qui travaillent et vivent comme des gens normaux et qui en faisant parti de la masse se trouvent face à l’ostracisme et prêchent dans le désert, arrivant même à modérer leur discours subversif, à quémander quatre balles en plus au boulot ou deux jours de repos (nous n’allons pas cracher sur les améliorations partielles, mais il y aurait tant à faire qu’au final au lieu de détruire le monde on le repeindrait en rose), lorsque à l’évidence les « gens » même si ils veulent tout ça et beaucoup plus, ne sont presque jamais prêts à bouger le petit doigt en dehors des Institutions Officielles de Plainte et c’est souvent même pas le cas) parce qu’ils sont alignés avec le système. Et ils le sont parce qu’ils ne veulent pas avoir de problèmes, ils veulent une vie tranquille, sans surprises et sans avoir à réfléchir, obéissant, parce qu’être protagoniste de sa vie c’est très difficile et il faut prendre des décisions qui vont au-delà du choix de la marque du téléphone ou de si j’aime les blond-e-s ou brun-e-s.

Pour rajouter une difficulté à notre affaire, on doit aussi prendre en compte les propres misères de l’anarchisme : idéologisation extrême, manque de sens commun, stupidité, puérilité (dans le pire sens du mot), pause et préoccupation pour le qu’en-dira-t-on, dogmatisme, envie d’être mieux que les autres et d’avoir toujours raison, apathie, inefficacité, disputes, et la contamination logique (en dehors des effets déjà mentionnés, desquels beaucoup sont aussi comptés dans cette contamination) du monde que nous vivons dans nos actes et dans nos relations sociales et même émotionnelles, etc…

Et donc, que reste-t-il, car lorsque nous ne convertissons pas sans gêne le loisir (dont nous rappelons qu’il est toujours capitaliste et aliénant quand bien même il se ferait passer pour être « alternatif ») en « lutte contre le système » à partir de fêtes et concerts, en plus de ça pas très imaginatifs et pas exempts d’être à la remorque de modes insipides et stupides, nous faisons étalage contre nos principes de l’appel à la chefferie et à la délégation : c’est à dire que nous collons quatre affiches « répandant quelque chose » ou en disant à d’autres ce qu’ils doivent faire pour qu’ensuite ce sujet subversif, comprendre « les gens » (ou le prolétariat, les femmes, les immigrants, les bandits, les noirs, les verts, les colorés ou joueurs de foot à la retraite) le fassent ; et c’est que cela, c’est ce qui doit convertir quelqu’un d’autre en protagoniste et ne doit pas l’être directement soi-même, qui doit agir avec conséquence et d’elle/de lui on attend quelque chose (qui évidemment, pour rien au monde ne se fera parce que est-ce qu’on lui a demandé son opinion ?).

Pour finir, que lui offrons-nous à ce sujet subversif/révolutionnaire : efforts, déceptions, qu’il soit acteur de sa vie, nous le chargeons avec le poids d’une révolte violente (telle est notre propagande souvent : du riot-porn [1]), et par dessus ça nous ne proposons pas un modèle de vie mais seulement des consignes vides et des formules ambiguës, déphasées et mal posées, qui non seulement ne rentrent pas dans la tête mais dégouttent.

Pour terminer sur ce point nous voulons préciser que l’absence de certitude, d’alternatives et d’offres nous paraît bien : nous ne sommes pas une agence de voyage, nous n’avons rien à offrir, ni un modèle de vie ni un système ni rien ; nous n’allons rien améliorer ni idéologiser, ni théoriser, nous aimons le rock’n’roll, nous aimons le chaos et nous nous sentons à l’aise dans l’improvisation et la destruction et si ça ne plaît pas aux « gens » qu’ils dégagent… mais ami-e-s qui préconisez l’insertion dans le social, un peu de cohérence, ni vous, ni nous, ni l’anarchisme n’ont rien à offrir aux gens ou bien ce qui s’offre ne comble pas le besoin de « gens » abattus, domestiqués, infantilisés,… même le lumpen le plus délinquant, illégaliste et faucheur vit dans les paramètres de la mentalité autoritaire et capitaliste, et si il viole la loi et ne respecte pas les règles du jeu c’est parce qu’il n’a pas eu l’opportunité de réussir à les suivre et/ou parce qu’il veut imposer les siennes (la pègre est pleine de mouchards, traîtres, aspirants chefs de la mafia, et autres ordures, qui malgré le fait que bien souvent ils aient plus de sang dans les veines que nous, nous qui écrivons cela et nous les anarchistes, ils ne sont pas vraiment un exemple à suivre par leur comportement, attitudes, etc…)

C’est ainsi, ami-e-s, l’anarchisme est vraisemblablement incapable « d’arriver aux gens », pour deux raisons : parce que les gens sont avec le système (alors c’est tant mieux que nous en soyons incapables) et parce que nous ne sommes ni avec eux ni avec l’anarchisme, mais dans une limbe, sur un métissage à mi-chemin entre les gens normaux (pour les merdes que nous avons dans la tête) et dans l’utopie et la marginalité volontaire (pour notre façon de penser, pour ne pas employer ici le terme péjoratif d’idéologie), en étant pour autant méprisé-e-s par tous-toutes et étant condamné-e-s à ne trouver notre place nulle part… et nous (ceux qui écrivons cela) nous en sommes content-e-s.

Les gens ont d’autres soucis

À ce moment historique concret, les « gens » ont du prendre parti : ou la lutte incessante contre le système ou le classique « si tu ne peux pas vaincre ton ennemi allie-toi à lui » (en négociant avant les minables conditions de sa reddition). Ce moment historique, pas seulement dans cette cage de terre qu’on appelle Espagne, mais presque partout dans le monde, a été la période qui va de 1968 à 1982 (en étant très généreux on pourrait même dire que ça va de 67 à 85, mais nous ne voulons pas jouer les intellos ni les pinailleurs). À ce moment-là, la sévère défaite infligée par le système, à cause de celui-ci et à cause de la misère de ses opposants, ajoutée à son perfectionnement inexorable a fait que la majorité des gens a pris parti pour ceux qui l’ont vaincus. Ils n’ont pas seulement perdu, mais ils ont accepté la défaite et l’ont négocié.

La preuve de cela c’est qu’alors qu’à d’autres époque les gens ont perdu mais gardaient un certain esprit, une haine pour l’oppresseur, élevant leurs enfants dans cette haine (la génération 68 est fille de celle de 36), à cette époque de 68 jusqu’à 82 les gens ont succombé et se sont vendus, sans même inculquer à leurs enfants cette haine, ce ressentiment de ceux qui perdent devant les vainqueurs. La génération suivante (à grands traits nous tous-tes) nous avons grandi sans haine, et nous avons commencé à nous bouger grosso modo à travers l’idéalisme progressiste de la démocratie, aussi nécessaire pour le capital et l’État. Ainsi avec une légère idéologisation dans les mains de la social-démocratie (l’instrument politique triomphant de cette époque), il a suffit de contempler les contradictions du système envers notre idéalisme tiède pour faire quelque chose à ce sujet, s’opposer à ce même système. Mais, est-ce que nos mères/pères ont fait quelque chose à part voter à gauche et nous dire de ne pas nous attirer des ennuis ?

Notre génération est celle de la frustration, et maintenant les gens sont soi abattus et l’acceptent, ou sont du sang neuf qui n’est pas très au courant et s’abandonne au confort relatif d’un système qui l’étouffe et l’écrase. Les « gens », ceux que l’anarchisme prétend toucher, ne se bougent (lorsqu’ils se bougent) que face à des situations inacceptables conjoncturelles, et par inaptitude du système qui ne sait pas donner de réponse pacifique et ordonnée à cette plainte (ce qu’ils appellent « mauvais gouvernants »), et lorsque la situation inacceptable se résout les « gens » retournent à leurs affaires. Ça ne va pas plus loin et les choses ne débordent pas, pas parce que nous ne savons pas « radicaliser des conflits » (ce que nous ne savons sûrement pas faire, parce que nous l’avons dit avant, nous tombons des nues) mais parce que les gens ne veulent pas de débordement, ils veulent juste résoudre leur foutu problème parce qu’ils ne veulent pas avoir de problèmes.

Ça crève les yeux qu’ils n’en n’ont rien à cirer de tout ce qui ne concerne pas leur prétendu bien-être, dû à leur soumission volontaire à la soumission obligatoire que le système nous impose, duquel on obtient une contre-prestation parce que mentalement ils nous ont tous dominé, y compris matériellement. On peut coller toutes les affiches qu’on veut mais les gens s’en torchent de la grève de la faim de tel ou tel prisonnier, de tel ou tel licenciement, de telle ou telle expulsion, ou de telle ou telle pollution. Pour que quelqu’un écoute il faut d’abord être dans des conditions (basiquement qu’ils doivent t’entendre), et ensuite ils doivent aussi vouloir t’écouter. Et les gens non seulement n’ont pas les conditions nécessaires pour écouter mais ne le veulent pas.

Oui, ami-e-s, les « gens », ceux que vous voulons atteindre, sont nos ennemis, parce que ce sont des esclaves satisfaits, une prostituée qui se vend au plus offrant. Bien sûr il y a des exceptions, des nuances, des variantes, du gris dans le noir et blanc, etc… mais actuellement et comme il est dit dans un film d’Hollywood connu : « Tant que les gens ne sont pas libérés ce sont nos ennemis ». Et c’est que le civisme, la quintessence de la démocratie, la forme la plus parfaite de civilisation, l’expression politique de la société, fait des ravages (et la télé et les drogues aussi).

C’est ainsi, il faut l’assumer et nous préparer pour ce qui viendra, qui sera plus dur que jamais.

Et avec tout ça ce que nous voulons dire c’est …

Si tu rentres dans une discothèque et prétend t’adresser aux gens qui sont à l’intérieur avec la prétention qu’ils t’écoutent, tout d’abord tu devras éteindre la musique (et il y a des videurs et des DJ pour t’empêcher de le faire), que ce soit par la ruse ou par la force. Donc, une fois que les gens t’entendent tu pourras enfin leur parler (qu’ils t’écoutent c’est une autre affaire) parce qu’un silence ce sera fait et une attente. Si tu ne fais que crier ou distribuer des tracts dans la discothèque alors que tout le monde danse sur du reggaeton, peut-être qu’une ou deux personnes te verront et peut-être même que quelqu’un ne t’enverra pas à la pêche. Ça peut même arriver que tu convainques quelqu’un et qu’il/elle se joigne à ta cause, mais si personne ne t’entend ça commence mal.
Ensuite… ensuite on met la charrue avant les bœufs.

Ce qu’on veut montrer avec cet exemple, c’est que nos efforts ne doivent pas se concentrer pour toucher les gens, mais directement pour l’attaque directe du système, afin d’en plus de l’affaiblir, de créer les conditions pour que les gens susceptibles de vouloir écouter aient la possibilité de le faire. De nos jours le système dépend totalement des technologies. Qu’on laisse une ville sans électricité pendant trois jours et bientôt une minorité d’énervés vont commencer à piller et ça peut s’étendre comme de la poudre et de là, on décrète l’état de siège et les gouvernants retiennent leur respiration. C’est ça le bon moment pour faire de la propagande, celle par le fait, et pas dans l’autre sens. La propagande vulgaire qui est souvent sortie (affiches, autocollants, discussions et autres) devrait s’envisager comme une guerre psychologique contre un ennemi hostile, pour obtenir son découragement et même sa fuite. Dans la guerre mondiale, des avions des deux côtés jetaient des tracts de propagande (du genre « vous êtes finis » ou « ici on mange mieux ») à certains moments clés sur les tranchées ennemies pour provoquer des désertions ou simplement démoraliser.

C’est pour ça que nous pensons qu’actuellement la méthode de lutte anarchiste est erronée. Pour commencer nous n’éprouvons pas de haine, simplement nous nous bougeons sans trop de conviction pour une idéologisation extrême et défectueuse due à un processus de sur-socialisation, qui ne nous mène pas à la guerre parce que nous éprouvons de la haine ou que nous sommes vraiment foutus, mais simplement à un activisme politique inoffensif (parfois plus incendiaire et destructeur, parfois non) qui n’est pas plus qu’une simple activité de substitution devant le vide existentielle dont nous souffrons (qui n’est pas conscientisé, mais qui se fait pour passer le temps, comme on pourrait faire du foot de salle dans l’équipe de la paroisse, ou jouer aux échecs ou à la playstation), ce qui fait que nous risquons pas grand chose pour ne pas finir avec des sérieux problèmes et que cette activité politique indistincte, sauf par quelques nuances et détails, de la gauche se canalise dans une opposition pseudo-intellectuelle à penchant culturel : c’est à dire que nous déléguons une fois de plus aux gens ce qui doit se faire (pardon, « offrant au sujet révolutionnaire les armes théoriques pour qu’il radicalise sa pratique »), au lieu de le faire nous-même parce que « nous n’avons pas la force suffisante » (on appelle ça du quantitatisme, et que les anarcho-syndicalistes le soutiennent on s’en fout parce que leur doctrine – totalement confuse à l’évidence – se base sur ça, mais que la supposée radicalité anarchiste le soutienne, ça c’est fort de café). Et cela arrive lorsqu’on ne confond pas grossièrement la guerre sociale avec la fête dans le squat (bien sûr toujours pour financer les divers événements et pour « attaquer » la propriété privée et dénoncer la spéculation de façon ludique et amusante), qui est plus « divertissante » et moins « problématique», bien qu’ensuite les gens, ceux dont on se souvient, veulent s’en aller, se plaignent du bruit ou de la pisse sur le portail, ou le truc typique de s’enfermer dans le local de chacun (en supposant qu’ils en aient) ignorant le reste de l’univers anarchiste parce qu’ils ont raison et qu’ils sont plus cools que les autres [2].

Alors qu’est-ce qu’on fait ? Déjà nous pouvons esquisser plus ou moins modestement notre légère (et selon certain-e-s confuse) idée de ce qu’il faut faire et ensuite chacun-e verra ce qu’il/elle fait de sa vie,… ou ce qu’on lui laisse faire.

Nous pensons que l’anarchisme doit être, au moins ici et maintenant, anti-social, c’est-à-dire, renoncer à « toucher les gens », étant donné que la société est notre ennemie. L’anarchisme est une attitude individuelle devant la vie, et pas une théorie sociale ni une idéologie politique. Chaque individu avance par ses expériences et influences et celui/celle qui tombe du côté anarchiste (on peut l’aider un peu, mais quand il s’en approche, pas quand il est un ennemi manifeste) finira avec nous. C’est pour cela que nous devrions suivre deux chemins :

1 – une guerre psychologique contre l’ennemi ; c’est de la propagande dans le sens classique du terme (écrite, parlée, peinte, etc…), mais pas de façon systématique comme on le fait maintenant, mais sélective et à certains moments, pour provoquer la démoralisation et essayer de faire déserter les gens. Rappeler à nos ennemis que leur vie et une sacrée merde, que nous vivons relativement bien en marge de leur monde nauséabond duquel (même si c’est pas vrai) nous nous passons très bien.

2 – attaque directe au système, pour l’affaiblir et provoquer des situations où l’on peut nous entendre (on verra ensuite si on nous écoute), dans le vieux style « je laisse une ville sans électricité et ensuite je la pille » ou « je paralyse le trafic »,… on va pas s’étendre sur ça, des exemple il y en a à foison, et avec leur différences et nuances nous recommandons vivement la lecture des livres (une BD et l’autre un roman) V for Vendetta et Fight Club, qu’on peut trouver facilement, où l’ont peut trouver des idées édifiantes.

Les gens sont foutus et ils le savent, mais ce sont nos ennemis pour leur mentalité servile. La seule chose à faire c’est de les vaincre, à eux et leur société, les démoraliser et créer des situations qui ouvrent les portes au chaos, à l’imprévisible, à l’attaque. S’il y a un futur (en espérant que ce soit sans la comédie et le sarcasme qui nous caractérise) il se trouvera dans la destruction. La destruction doit tout précéder, le reste vient ensuite. Et c’est là une autre des graves erreurs de l’anarchisme, au lieu de donner la priorité à la destruction accompagnée ponctuellement de propagande, diffusion, etc. (parce que comme nous le savons bien, les « gens » ne choisirons pas notre bulletin, soyons cohérents, refusons le délégationnisme et l’illuminisme chrétien dont souffre malheureusement l’anarchisme) et de créer des situations, nous le faisons à l’envers, avant toute autre chose les petits papiers (qui disent des conneries la majorité du temps, bien que le fond soit justifié) et ensuite on pourra jeter quatre œufs de peinture sur le siège d’un parti ou bien on mettra trois affiches quelque part, on fera cinq photos et on les collera sur youtube ou indymerdia avec une revendication super-spectaculaire dans le vieux style Brigate Rosse (parce que ça oui, militaires – et souvenons-nous que le militarisme c’est, comme le véganisme, une attitude, ne pas utiliser d’armes à un moment déterminé – et spectaculaires, les anarchistes nous le sommes beaucoup). Inverser les termes c’est ce dont nous avons besoin, faire tout à l’envers de nos habitudes et supprimer cette dynamique tièdeuse de pose, de manque de sincérité, de spectacle et des fiestites (autrefois c’était la manif-mania, mais l’anarchisme ne sert même plus à ça et on observe qu’on ne défend pas les manifestations systématiquement et encore moins les processions qu’elles représentent/représentaient). Le reste viendra ensuite.

L’anarchisme est fort avec le conflit. Avec l’inaction on se casse la gueule, et la mentalité actuelle qu’il y a en son sein n’aide pas à avoir de la tension ou du conflit. Nous devons transformer notre activisme politique tiède et gauchiste en une guerre contre le système. Mener la guerre dans la maison du système lui-même, jusque dans la cuisine et être toujours imprévisibles et irréductibles. Un monde de possibilité s’ouvre devant nous si nous savons en profiter, et nos possibilités si nous le voulons sont énormes. Une minorité agissante et implacable, auxquelles se rajoutent de nouveaux/nouvelles inadapté-e-s peut aujourd’hui faire plus de dégât qu’une masse grégaire et banale (sans sous-estimer l’énorme potentiel d’une foule en furie). Nous sommes Uniques, nous sommes puissants, nous pouvons être imparables, nous ne nous abandonnons pas à l’attente de la masse, nous sortons du troupeau et nous agissons,… la contamination viendra avec le temps et c’est toujours bien de parler négativement de quelque chose qu’on déteste que positivement de quelque chose qu’on aime (dans une émeute, lorsque quelqu’un commence à tout péter si le reste est suffisamment énervé ils le joindront ; en règle générale, des gens nous joignent lorsqu’on fait un jardin urbain ?)

Pour la liquidation sociale, pour le chaos, pour l’anarchie, soyons anti-sociaux, entre le communisme ou la barbarie nous choisissons la barbarie (nous avons vu où nous a mené le communisme). Abandonnons-nous à l’implacable et jouissive tâche de la destruction, le reste suivra (si il doit venir).

Notes :

[1] Nous précisons que nous aimons le riot-porn.

[2] Nous nous en foutons, nous n’avons pas de raison de marcher tous ensemble main dans la main, vu ce qu’on en voit… mais la guerre serait plus efficace si les gens du « même camp » étaient plus « unis ». En plus nous ne sommes pas les défenseurs de l’anarchisme social, comme le dit le proverbe “chacun chez soi et les cochons seront bien gardés”.

FIJL-BARCELONA, Octobre 2008

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El anarquismo antisocial

FIJL-Barcelona

antisistema octubre 2008

 

Dejando a un lado el tedioso análisis de un futuro impredecible que no existe, y el lastre de un pasado-fetiche que ya fue, no nos queda, contemplando la situación actual, más opción que afirmar que el anarquismo, si quiere seguir teniendo una posibilidad de alcanzar la que se supone su meta (es decir, la anarquía) ha de dejar de ser social, de pretender buscar la ligazón con lo social; o lo que es lo mismo, ha de ser anti-social o corre el riesgo de desaparecer o aún peor, de transformarse en una burda corriente más dentro del espectro izquierdista o en una chabacana muestra más del espectáculo folclórico tan alentador para el sistema.

     Y es que, queridos/as amigos/as, los tiempos en los que el anarquismo era una teoría social y buscaba su aceptación entre las masas han pasado, y ya no nos queda más que la guerra abierta y directa contra la sociedad, aislados/as de ella, hasta que se produzca su aniquilación,… o la nuestra.

     Dos motivos fundamentales nos llevan a formular con tanta rotundidad tal afirmación. La primera es el fracaso absoluto de inserción social (lo que se suele denominar “llegar a la gente”). La segunda es que, ilustres compañeros/as, la gente está en otra, y ya no es que demuestre su pasotismo más o menos velado de antaño, es que podemos afirmar sin temor a equivocarnos que, por regla general y salvo honrosas excepciones y pequeñas e imprevistas sorpresas, la “gente” no pasa de todo, es que sencillamente está con el sistema, de su lado, en su barricada: es, lo queramos o no, nuestra enemiga.

      El fracaso de la inserción social

     Lo que generalmente las distintas corrientes revolucionarias y/o insurgentes han buscado tradicionalmente (desde el marxismo más radical hasta algunas tendencias nihilistas, pasando por el anarcosindicalismo y toda la amplia gama del anarquismo, salvo algunas excepciones) ha sido calar en la sociedad, “llegar a la gente”, impregnar su ideario y sus ansias transformadoras o incluso destructivas en la gente. Así, la “gente” o amplios sectores de la misma, han pasado desde tiempos ancestrales a convertirse en el (pretendidamente) sujeto activo de esa transformación o de esas pulsiones destructivas, bien fuera, según las diversas teorías (que hemos de recordar, no son más que interpretaciones bastante subjetivas de cómo es el mundo), la clase obrera en sus más variopintas caracterizaciones, el “pueblo”, los/as excluidos/as, el sector estudiantil-intelectual, las minorías étnicas, las mujeres, los/as homosexuales/bisexuales, etc…, el precariado, el lumpen, los/as presos/as, el mundo delincuencial y/o marginal, o todos/as juntos/as.

     Es decir que básicamente la “gente” es la gente normal y corriente, de a pie, que se come todas las opresiones y la explotación diaria y cotidiana, incluyendo a veces el mundo de la marginación (voluntaria o forzosa: mendigas/os, putas/os, locas/os, presas/os,… etc).

     Pues bien, básicamente, para llegar a la “gente” hay que estar a su lado, ser uno/a más, hablarles en su idioma, estar junto a ella, muchas veces pensar como ella (a grandes rasgos),… Absolutamente nada de esto se hace, y esto es porque la gente ha tomado partido por el sistema que a todos/as nos destroza la vida, sencillamente porque, pese a enfados momentáneos y a ciertas disfunciones más que aparentes, ese sistema les ofrece una vida ligeramente cómoda sin tener que pensar ni que mojarse, ni hacer nada más que obedecer y callar (cosa bastante fácil, por otra parte) o bien le arruina la vida de tal manera que bastante tiene con saber si va a comer o no como para andar con “tonterías” (maldito instinto de supervivencia).

     A esto hay que añadir la peculiar composición de las personas que integran el anarquismo, por regla general jóvenes que no suelen trabajar, que muchas veces viven o realizan su actividad en okupaciones o simplemente se buscan la vida con becas, pequeñas estafas, robos modestos, vivir de sus viejos/as, rebuscar en la basura o con ciertos trabajos temporales, basando su estilo de vida en una ideología bien concreta, que hace que incluso la parte, no menos importante, de anarquistas que lleva una vida estable, trabajando habitualmente como uno/a más, no se adapte a la infamia colectiva (pese a heredar todos/as su miseria).

     Entonces, exagerando un poco a propósito para ilustrar más gráficamente la exposición, cómo alguien totalmente consumido por el sistema, que no piensa más que en trabajar (porque dignifica o porque aun siendo una mierda “qué le vas a hacer si no”), en irse al centro comercial, en votar (y si no vota es porque se va a la playa o hay una eurocopa) , en ver la tele y en el maldito ocio con sus odiosas drogas, cómo demonios se va a acercar o a discutir con una panda de zarrapastrosos/as, soñadores, ilusos/as que no tienen los pies en el suelo, que no saben de qué guindo se han caído (y eso lo piensa la gente y lo pensamos nosotros/as), y que viven en casas llenas de trastos, pulgas y perros, y visten como pordioseros/as, punkis o quinquis y que además de hacer cosas inmorales e ilegales corren el riesgo de ir a parar a la puta cárcel, enquistados/as siempre en un guetto, una burbuja totalmente alejada del mundo exterior y con disputas más estúpidas e infantiles (no siempre, también las hay serias y por motivos graves) que las de la propia “gente normal”.

     Por si fuera poco luego tenemos a compañeros/as, que trabajan y viven como gente normal y que siendo como uno/a más de ella, se encuentran con el ostracismo y predican en el desierto, llegando incluso a rebajar su discurso subversivo a pedir cuatro duros más en el trabajo o dos días de descanso (no renegaremos de mejoras parciales, pero habría tantas por hacer que al final en lugar de destruir el mundo, lo maquillaríamos), cuando obviamente la “gente” aunque quiere todo eso y mucho más, no está dispuesta casi nunca a mover un dedo al margen de las Instituciones Oficiales de la Queja (y muchas veces ni siquiera) porque está alineada con el sistema. Y lo está porque no quiere problemas, quiere una vida tranquila, sin sobresaltos y sin pensar mucho, obedeciendo, porque ser protagonista de sus vidas es muy difícil y hay que tomar decisiones más allá de la marca de móvil a elegir o de si me gustan rubios/as o morenas/os.

     Para añadir aun más dificultad al asunto, hemos de sumar las propias miserias del anarquismo: ideologización extrema, falta de sentido común, estupidez, infantilismo (en el peor sentido de la palabra), pose y preocupación por el qué dirán, dogmatismos, ganas de ser más que los demás y de tener siempre razón, apatía, ineficiencia, disputas, y la lógica contaminación (a parte de los defectos ya mencionados, de los cuales muchos son también por esa misma contaminación) del mundo que vivimos en nuestro hacer y en nuestras relaciones sociales y hasta emocionales, etc.

     Y entonces, qué queda, pues que cuando no convertimos descaradamente el ocio (que recordemos, siempre es capitalista y alienante por mucho que se disfrace de alternativo) en “lucha contra el sistema” a base de fiestas y conciertos, además poco imaginativos y no exentos de ir a remolque de modas insulsas e imbéciles, hacemos gala en contra de nuestros principios de la llamada al liderazgo y a la delegación: es decir pegamos cuatro carteles “difundiendo algo” o diciéndoles a otros/as lo que han de hacer para que luego ese sujeto subversivo, léase la “gente” (o el proletariado, las mujeres, inmigrantes, bandidos, negros, verdes, coloradas o jugadores de baloncesto retirados) lo haga; y es que eso es lo que tiene en convertir a otro en protagonista y no serlo directamente uno/a mismo/a, que tiene que actuar en consecuencia y de él se espera algo (que evidentísimamente, ni para atrás va a cumplir porque ¿acaso se le ha pedido opinión?).

     Para rematar qué le ofrecemos a ese sujeto subversivo/revolucionario: esfuerzo, decepciones, que sea protagonista, le cargamos con el peso de una revuelta violenta (tal es nuestra propaganda muchas veces: una orgiástica sangría post-adolescente1), y encima no le proponemos un modelo de vida sino tan sólo vacías consignas y ambiguas fórmulas desfasadas y mal planteadas, que no sólo no le entran en la cabeza sino que además le repugnan.

     Para terminar este punto vamos a comentar que a nosotros/as nos parece bien la ausencia de certezas, de alternativas y de ofrecimientos: no somos una agencia de viajes, no tenemos nada que ofertar, ni un modelo de vida ni un sistema ni nada; no vamos a mejorar nada ni a ideologizar, ni teorizar, nos va el rock n’ roll, nos gusta el caos y nos encontramos cómodos en la improvisación y en la destrucción y si a la “gente” no le gusta, aire… pero amigos/as que preconizáis la inserción en lo social, un poco de coherencia, ni vosotros/as, ni nosotros/as ni el anarquismo tiene nada que ofrecer a la gente (nosotros/as  ni queremos) o lo que se ofrece no colma las ansias de una “gente” derrotada, domesticada, infantilizada,… hasta el lumpen más delincuencial, ilegalista y choricero se mueve bajo los parámetros de la mentalidad autoritaria y capitalista, y si se salta la ley y rompe las reglas del juego es porque no ha tenido oportunidad de seguirlas con éxito y/o porque quiere imponer las suyas (el hampa está llena de chivatos/as, traidores/as, aspirantes a jefes de la mafia marsellesa y basura, que aunque las más de las veces tengan más sangre en las venas que nosotros/as (nosotros/as quienes escribimos esto y nosotros/as los/as anarquistas) no son precisamente un ejemplo a seguir por su comportamiento, actitudes, etc…).

     Es así, amigos/as, el anarquismo es manifiestamente incapaz de “llegar a la gente”, por dos motivos: porque la gente está con el sistema (entonces menos mal que somos incapaces) y porque no estamos ni con ella ni con la anarquía, sino en un limbo, en un mestizaje a medio camino entre la gente normal (por las mierdas que tenemos en la cabeza) y en la utopía o en la marginalidad voluntaria (por nuestra forma de pensar, por no emplear aquí el despectivo término ideología), siendo por lo tanto despreciados/as por todos/as y estando condenados/as a no encontrar nuestro sitio en ninguna parte,… y nosotros/as (quienes escriben esto) contentos/as.

     La gente está en otra

     En un momento histórico concreto, la “gente” tuvo que tomar partido: o la lucha incesante contra el sistema o el clásico “si no puedes con tu enemigo únete a él” (negociando antes las endebles condiciones de su rendición). Este momento histórico, no sólo en esa jaula de tierra a la que llaman España, sino en casi todo el mundo, fue el periodo que va de 1968 a 1982 (siendo muy generosos incluso se podría decir que va del 67 al 85, pero no nos queremos poner ni muy intelectualillos/as ni muy tiquismiquis). En ese momento la severa derrota infligida por el sistema, por meritos suyos y por miserias de sus oponentes, sumado a su perfeccionamiento inexorable hizo que la mayoría de la gente tomara partido por su vencedor. No sólo se la derrotó, sino que la gente aceptó su derrota y la negoció.

     Prueba de esto es que mientras en otras épocas la gente fue derrotada pero seguía teniendo un cierto espíritu, un odio a su opresor, educando a sus hijos/as en ese odio (la generación del 68 es hija de la del 36), en este periodo del 68 al 82, la gente sucumbió y se vendió, sin tan siquiera inculcar a sus hijos/as ese odio, ese resentimiento de quien pierde hacia su vencedor. La siguiente generación (a grandes rasgos todos/as nosotros/as) crecimos sin odio, y nos empezamos a mover grosso modo por el tibio idealismo progre de la democracia, tan necesario para el capital y el Estado. Así pues con una leve ideologización a manos de la socialdemocracia (el instrumento político triunfador de esta época), sólo bastó contemplar las contradicciones del sistema para con nuestro tibio idealismo hacer algo al respecto, oponiéndonos a ese mismo sistema. Pero ¿acaso nuestros/as padres/madres hicieron algo a parte de votar a la izquierda y decirnos que no nos metiéramos en problemas?

     Nuestra generación es la de la frustración, y ahora la gente o está derrotada y lo acepta o es savia nueva que de poco se entera y se entrega a las relativas comodidades de un sistema que le ahoga y exprime. La “gente”, esa a la que el anarquismo pretende llegar sólo salta ya (y cuando salta) ante situaciones inaceptables coyunturales, y cuando salta es por ineptitud del sistema que no sabe dar salida pacífica y ordenada a esa queja (lo que llaman “malos gobernantes”), y en cuanto se subsana la “gente” vuelve a sus asuntos. No va más allá y la cosa no se desborda no porque no sepamos “radicalizar conflictos” (que ciertamente no sabemos, porque como hemos dicho antes nos acabamos de caer de un guindo), sino porque la gente no quiere que se desborde, sólo quiere subsanar su puto problema porque no quiere tener problemas.

     A ver si queda claro que a la peña le importa un pimiento todo lo que no sea su pretendido bienestar, debido a su voluntario sometimiento al sometimiento obligatorio que el sistema nos impone, del cual se obtiene contraprestación porque mentalmente ya nos han dominado a todo/as antes incluso que materialmente (o como mínimo a la par). Se pueden pegar todos los carteles que se quieran que a la gente le va a chupar las pelotas la huelga de hambre de tal o cual preso, tal o cual despido, tal o cual desalojo, tal o cual contaminación. Para que alguien escuche primero se tienen que dar unas condiciones (o sea, que te tiene que oír, vamos), y luego además te tiene que querer escuchar. Y la gente, la sociedad no sólo no goza de las condiciones necesarias para escuchar sino que además no quiere.

     Sí, amigos/as, la “gente”, esa a la que se quiere llegar, es nuestra enemiga, porque es una esclava satisfecha, una ramera que se vende al mejor postor. Por supuesto siempre hay excepciones, matices, variantes, grises dentro del blanco o negro, etc… pero actualmente y como dicen en una conocida peli de Hollywood: “hasta que la gente no sea liberada es nuestra enemiga”. Y es que el civismo, la quintaesencia de la democracia, la forma más perfecta de civilización, la expresión política de la sociedad, hace estragos (y la tele y las drogas, también).

     Así son las cosas, es mejor asumirlo y prepararnos para lo que viene, que va a ser más duro que la mierda seca.

Y con todo esto lo que queremos decir es…

     Si entras en una discoteca y pretendes dirigirte a la gente que en ella se halla con la pretensión de que te escuchen, para empezar tendrás que apagar la música (y para que no hagas eso están los porteros y el DJ), sea con alguna artimaña o a hostias. Luego, una vez que la gente te oiga, entonces sí les podrás hablar (otra cosa es que te escuchen) porque se habrá creado un silencio y una expectación. Si lo que haces es chillar o repartir octavillas dentro de la disco mientras todo el mundo baila reguetón, tal vez te hagan caso un par o tres y puede que hasta haya alguien que no te envíe a freír espárragos (alimento sano y nutritivo por otra parte). Incluso hasta puede que a alguien convenzas y se una a tu causa, pero si nadie te oye vamos mal. Luego… luego empezamos la casa por el tejado.

     Con este ejemplo lo que se quiere exponer es que nuestros esfuerzos no deben ir encaminados a llegar a la gente, sino directamente al ataque directo al sistema para además de conseguir un cierto debilitamiento en él, crear las condiciones para que la gente susceptible de poder querer escuchar, tenga la posibilidad de hacerlo. Hoy en día el sistema depende totalmente del sistema tecnológico. Deja una ciudad sin luz 3 días y que una minoría cabreada comience con saqueos y eso se puede extender como la pólvora y ahí se decreta el estado de sitio y los gobernantes contienen la respiración. Ese es el momento de la propaganda, la de los hechos, y no al revés. La propaganda vulgar que se saca a menudo (carteles, pegatinas, charlas y demás) debería plantearse como guerra psicológica contra un enemigo hostil, para conseguir su desánimo e incluso su deserción. En la guerra mundial, aviones de ambos bandos lanzaban octavillas propagandísticas (del tipo “estáis acabados” o “aquí se come mejor”) en ciertos momentos claves sobre las trincheras enemigas para provocar deserciones o simplemente desmoralizar (¿no gusta tanto citar a Von Clawsevitz en los panfletos?, pues hale, hale, coherencia y práctica).

     Es por esto que pensamos que actualmente todo el método de lucha anárquica está equivocado. Para empezar no sentimos odio, simplemente nos movemos sin demasiada convicción por una ideologización extrema y defectuosa debido a un proceso de sobresocialización, que no nos lleva a la guerra por que sintamos odio o estemos jodidos/as de verdad, sino simplemente a un inocuo activismo político (a veces más incendiario y destrozón, a veces menos) que no es más que una mera actividad substitutiva ante el vacío existencial que padecemos (que no nos lo creemos vaya, sino que es por pasar el rato, lo mismo que podríamos estar en el equipo de futbito de los escolapios o jugando al ajedrez o a la playstation), lo que hace que arriesguemos poco para no acabar con serios problemas y que esa actividad política indistinguible salvo por matices y detalles de la izquierdista se canalice hacia una oposición pseudointelectualoide de cariz más cultural: o sea, que delegamos una vez más diciéndole a la gente lo que ha de hacer (perdón, “ofreciéndole al sujeto revolucionario las armas teóricas para que radicalice su práctica”), en lugar de hacerlo nosotros/as mismas/os porque “no tenemos la fuerza suficiente” (en nuestro pueblo eso se llama cuantitativismo, y que los sostengan los/as anarcosindicalistas, vaya y pase, porque su doctrina – tremendamente equivocada, por cierto – se basa en eso, pero que lo sostenga la presunta radicalidad anárquica, tiene, con perdón de la expresión, cojones). Y eso ocurre cuando no se confunde burdamente guerra social con fiestón en la okupa (por supuesto siempre para financiar movidas y para “atacar” la propiedad privada y denunciar la especulación de manera lúdica y divertida), que es más “entretenido” y menos “marronero”, aunque luego la gente , a la que recordemos, se quiere llegar, proteste por el ruido o por las meadas en el portal, o el típico encerrarse en el local de cada cual (suponiendo que lo tenga) pasando del resto del universo anárquico porque se tiene la razón y se mola más que el resto2.

     Así pues, qué hacemos entonces. Bueno, nosotros/as podemos esbozar más o menos modestamente nuestra ligera (y según algunos/as confusa) idea de qué hacer y luego cada cual verá qué hace de su vida,… o que le dejan hacer.

     Pensamos que el anarquismo debe ser, al menos aquí y ahora, anti-social, es decir, renunciar a “llegar a la gente”, dado que la sociedad es nuestra enemiga. El anarquismo, pensamos nosotros/as, es una actitud individual ante la vida y no una teoría social ni una ideología política. Cada individuo se va haciendo por sus experiencias e influencias y quien caiga del lado anárquico (se le puede dar una pequeña ayudita, pero cuando “esté a puntito” no cuando sea un enemigo manifiesto) acabará con nosotros/as. Es por ello que deberíamos seguir dos vías:

     (1).- guerra psicológica contra el enemigo; esto es propaganda en el sentido clásico del término (escrita, hablada, pintada,..etc), pero no de manera sistemática como se hace ahora, sino selectiva y en momentos puntuales, para provocar desmoralización y tratar de conseguir deserciones. Recordarle a nuestros enemigos que su vida es una puta mierda, que vivimos relativamente que te cagas al margen de su apestoso mundo al cual (aunque no sea cierto) no necesitamos para nada.

     (2).- ataque directo al sistema, para debilitarlo y provocar situaciones donde se nos pueda oir (ya veremos si luego se nos escucha), del viejo estilo “dejo una ciudad sin luz y luego la saqueo” o “colapso el tráfico”,… no nos vamos a extender, ejemplos hay muchos y con sus lógicas modificaciones y matizaciones recomendamos encarecidamente leer las novelas (una gráfica, la otra literaria) V de vendetta y El club de la lucha, de las que se pueden obtener edificante ideas.

     La gente está puteada y lo sabe, pero es nuestra enemiga por su mentalidad servil3, lo que hay que conseguir es derrotarla,  a ella y a su sociedad, desmoralizarla y crear situaciones que abran las puertas al caos, a lo imprevisible, al desmadre, a la par de atacar. Si hay un futuro (cielos, esperemos que no con el histrionismo y el sarcasmo que nos caracteriza) se halla en la destrucción. La destrucción ha de preceder a todo, el resto viene después. Y ese es otro de los graves errores del anarquismo, en lugar de priorizar la destrucción acompañada puntualmente con propaganda, difusión, etc (porque como bien sabemos la “gente” no nos va a salvar la papeleta, seamos coherentes y rechacemos el delegacionismo y el iluminismo cristiano del que lamentablemente adolece el anarquismo) y de crear situaciones, lo hacemos al revés, primero y ante todo los papelitos (diciendo tonterías las más de las veces aunque el fondo esté justificado) y luego si eso ya tiraremos cuatro huevos de pintura a una sede de un partido o pondremos tres cartelitos en algún sitio, haremos cinco fotos y lo colgaremos en el youtube o en indymierda con una reivindicación super-espectacular al viejo estilo de las Brigate Rosse (porque eso sí, militaristas – y recordamos que el militarismo es, como el veganismo, una actitud, no usar armas en un momento determinado – y espectaculares, los/as anarquistas somos un rato largo). Invertir los términos es lo que necesitamos, hacer todo al revés de cómo lo hacemos y suprimir esas tediosas dinámicas de pose, falta de sinceridad, espectáculo y fiestitis (antaño era la mani-manía, pero el anarquismo ya no sirve ni para eso, y conste que no defendemos las manifestaciones por sistema y menos las procesiones que son/eran). Lo demás ya vendrá.

     El anarquismo es fuerte en el conflicto, con la inacción se nos va al garete, y la actual mentalidad en su seno no ayuda a la tensión ni al conflicto. Hemos de transformar nuestro tibio e izquierdista activismo político en una guerra contra el sistema. Llevar la guerra a casa del propio sistema, hasta la cocina y ser siempre imprevisibles e irreductibles. Un mundo de posibilidades se abre ante nosotros/as si sabemos aprovecharlo, y nuestra potencialidad si queremos puede ser enorme. Una minoría actuante e implacable, a la que se sumen nuevos/as inadaptados/as puede hoy en día, hacer más daño que una masa borrega y adocenada (sin menospreciar el enorme potencial de una turba cabreada). Somos Únicos, somos potentes, podemos ser imparables, no nos entretengamos a esperar a la masa, salgamos de la manada y actuemos,… el contagio llegará con el tiempo y siempre es mejor hablar en negativo de algo que se odia que en positivo de lo que se quiere (en un disturbio, cuando alguien empieza a destrozar si el resto está lo suficientemente cabreado siempre se le sumará,¿por regla general, alguien se nos suma cuando iniciamos un huerto urbano?).

     Por la liquidación social, por el caos, por la anarquía, seamos anti-sociales, entre el comunismo o la barbarie, elijamos la barbarie (ya vemos a dónde nos lleva el comunismo). Entreguémonos a la implacable y placentera tarea de la destrucción, el resto ya vendrá después (si ha de venir).

http://www.alasbarricadas.org/noticias/node/8919