Nota de Refractario: Este escrito nos llego desde la prisión y lo publicamos en el numero 5 de Refractario . Ante la reciente detención de Hans, decidimos volver a publicarlo para su difusión animando a todos quienes asumen y asumieron el difícil camino de la clandestinidad. A los compañeros que actualmente se encuentran en prisión tras ser detenido luego de sus desconocidos pasos o quienes felizmente pueden estar con sus seres queridos luego de largos periodos escapando. Pero también a aquellos que aun transitan los anónimos senderos impuestos por una orden de captura aun pendiente.
“Cuando los adjetivos calificativos descalifican el nombre propio deja de serlo
Volamos para la libertad….”
Entro en la clandestinidad como quien entra en una cascada de agua.
Un buen día había despertado con un nombre y una historia -identidad le llaman-, el problema era el futuro.
Era la cárcel su próxima morada. Cuando se termino ese mismo día nada de eso le era propio.
Lo que le había constituido era un equipaje, una información que portaba fuera de las fronteras de su piel, iba con el como una sombra. Se había extendido una grieta profunda entre él y su futuro previsto.
Los primeros días se hicieron cortos. La adrenalina no le daba entrada al aburrimiento o la nostalgia, repasaba una y otra vez el pequeño trozo de papel , ya ajado, que tenia los datos básicos del nuevo yo. Si habían cosas fáciles, los nombres, el oficio eran cosas conocidas con estrecha relación a su vida propia; a la inmediatez de la realidad. Pero habían algunas muy difíciles; los números siempre le habían sido esquivos, recordó lo acertado de su decisión: La carrera era la humanista. EL rut tenía ¡Una multitud de números! ¡En un orden irreproducible!
Iba a ser largo; esperaba que la grieta que le separaba del futuro oscuro, de la cárcel y su humedad, su frio perenne, sus ruidos sordos. Quedaran lejos al otro lado del abismo donde pretendía arrojar sus temores profundos. Podía así derrotar la derrota.
Esos pensamientos le provocaban una risa nerviosa, se dibujaba en la boca la medialuna de su sonrisa, que dejaban ver sus dientes blanquitos. Debía contenerla; no vaya a traslucir su libertad a los seres oscuros de la Ciudad.
Pasaron algunos días, y el tiempo no era tiempo; la carcajada ya no era tan fácil, había menos éxtasis y más raciocinio, la sombra de su identidad seguía pegada a sus pies pensaba en los niños de Peter pan, que buscaban su sombra ¿Y si la perdiera? Le angustiaba la idea. Aun ese futuro oscuro que era parte de esa sombra le parecía parte de si mismo.
Pero bueno, sacudir la chaqueta y desembarazarse de la nostalgia. Los hijos van a crecer bien. La compa es fuerte y cariñosa. Le había regalado un beso sempiterno, fuerte y sentido; con toda la piel, volvía permanentemente sobre esa imágenes. Le reconfortaban y también le hacían sentir su grande y cruda soledad.
Mas vale volver al sentimiento de victoria; la derrota de la derrota…es un alimento. Llena los pulmones, era un hombre feliz, nadie podía discutirlo. La vida viva se presentaba en el horizonte. Habría tiempo, cada decisión del poder sobre su cuerpo había dado de plano en el suelo.
Volvían las risas- y no era soledad; sabia de las risas de sus cercanos, de sus compañeros y de los otros, sabia que iba de la mano de las peores intenciones, y de los mas creativos tumultos de gente viva y muerte.
Observarse, viajar, fluir, cambiar, desarrollar esas otras habilidades, conocerse un poco mas. Amarse mucho, y todavía un poco más. EL miedo de escudo, la idea en la palma de las manos, volar y volar para la libertad…
Saludos estrechos y calurosos a las mujeres y hombres que compuestos de amor, alzan vuelo con alas propias.
-Libertad Estrella.-
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Chili : histoire de clandestinité
Écrit depuis une prison de cette société carcérale
“Lorsque les adjectifs qualificatifs disqualifient, le nom propre cesse d’en être un…
Nous volons pour la liberté…”
Il est entré en la clandestinité comme on rentre dans une cascade d’eau.
Un beau jour il s’était réveillé avec un nom et une histoire – qu’on appelle identité –, le problème était le futur.
Sa prochaine demeure, c’était la prison. À la fin de ce même jour rien de tout cela n’était à lui.
Ce qui composait sa personne c’était des bagages, une information qu’il portait en dehors des frontières de sa peau, il allait avec comme une ombre. Un fossé profond s’était élargi entre lui et le futur qu’il avait prévu.
Les premiers jours furent courts. L’adrénaline ne laissait pas l’ennui ou la nostalgie s’installer, il relisait encore et encore le petit bout de papier, déjà froissé, qui contenait les informations basiques de son nouveau Moi. Il y avait des choses faciles, les noms, le travail, c’était des choses connues en étroit rapport avec sa propre vie ; dans l’immédiateté de la réalité. Mais il y en avait de très difficiles ; les chiffres lui avaient toujours échappé. Il se rappelait le bon côté de sa décision : son humanité résidait dans la fuite. Son Rut [1] contenait une multitude de chiffres, dans un ordre impossible !
Ça allait être long ; il espérait que le fossé allait le séparer du futur obscur, de la prison et son humidité, son froid permanent, ses bruits sourds. Tout ça restera loin, de l’autre côté de l’abîme où il voulait jeter ses peurs les plus profondes. Il pouvait ainsi vaincre la défaite.
Ces pensées lui provoquaient un rire nerveux, la demi-lune de son sourire se dessinait sur sa bouche, et laissait voir ses dents toutes blanches. Il devait le réprimer, il n’allait pas révéler sa liberté aux être obscurs de la Ville.
Quelques jours passèrent, et le temps n’était pas le temps ; l’éclat de rire n’était plus si facile, il y avait moins de joie et plus de réflexion, l’ombre de son identité était toujours collée à ses pieds, il pensait aux enfants de Peter Pan qui cherchent leur ombre. Et s’il la perdait ? L’idée l’angoissait. Même ce futur obscur qui faisait partie de cette ombre lui semblait faire partie de lui.
Enfin bon, secouer sa veste et se débarrasser de la nostalgie. Les enfants vont bien grandir. La compagnonne est forte et aimante. Elle lui avait offert un baisé éternel fort et sincère ; rempli d’émotion, il revenait sans cesse sur cette image. Ça le réconfortait et ça lui faisait aussi ressentir sa solitude grande et crue.
Mieux vaut revenir au sentiment de victoire ; la défaite de la défaite… c’est un aliment. Il remplit ses poumons, il était un homme heureux, personne ne pouvait le contredire. La vie, vive, apparaissait à l’horizon. Il y aura du temps, il avait laissé au sol chaque décision du pouvoir sur son corps.
Les rires revenaient – et ça n’était pas la solitude ; il entendait les rires de ses proches, de ses compagnons et des autres, il savait qu’il allait main dans la main avec les pires intentions, et avec les tumultes les plus créatifs de personnes vivantes et mortes.
S’observer, voyager, couler, changer, développer ces autres habilités, se connaître un peu plus. S’aimer beaucoup, et toujours un peu plus. La peur comme bouclier, l’idée dans la paume des mains, voler et voler pour la liberté…
Salutations proches et chaleureuses aux femmes et hommes qui façonnés d’amour prennent l’envol de leurs propres ailes.
-Libertad Estrella-
[Repris de Camotazo.]
Notes
[1] Le Rut est le numéro d’identification (au Chili).
http://www.non-fides.fr/?Chili-histoire-de-clandestinite