Clermont-Ferrand: l’Hôtel des Vil-e-s, un squat en paix

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Bal tragique à l’Hôtel des Vil-e-s, 2 blessé-e-s, Marion Tefflon et Boris “Pare-Balles” Noris sauvent soixante personnes du fusil d’un chasseur myope non idéologisé.

L’histoire commence dans la principauté de Chamalières, havre de paix et de sécurité pour une trentaine de néo nazis qui s’épanouissent dans une réserve naturelle protégée : 12 % de logements vides, 15% de logements sociaux, 30 policiers municipaux et 65 % des ménages qui paient l’impôt sur le revenu, une sorte de Center Park dirigé par un roi aimable et doux. Mais quelle mouche a bien pu pousser les sympathisants des panzers et des chants de la Waffen SS à quitter leur belles côtes pour le centre ville (tout noir) de Clermont ?

1 – le refus des clermontois d’un local FN à Clermont
2 – la menace d’une invasion maoïste
3 – leur grands frères de Lyon qui les traitent de couille molle
4 – rendre une bd à la bibliothèque
5 – allez voir un concert qui dénonce les expulsions illégitimes d’immigrés

Tout cela à la fois sans doute. Mais maintenant, après des heures d’enquête et des témoins dignes de foi, nous pouvons nous positionner :

Vous ne nous ferez jamais dire que depuis un an, des milices d’extrême droite en mal de pluralisme politique ont multiplié leurs agressions dans le centre ville de Clermont, tabassant et violant “de temps à autres” le militant de gauche, la maghrébine… Nous ne sommes pas de cette engeance paranoïaque et complotiste !

De même, nous tenons à faire taire les rumeurs comme quoi la police aurait bâclé ou précipité l’enquête. Grâce à leurs services, nous sommes maintenant persuadé-e-s que l’auteur de la fusillade se promenait seul, perdu hors de Chamalières, un fusil à canon scié lui servant de cane (quand on a rien chez soi, on fait avec ce qu’on a, à quoi vous réduit la misère je vous jure), se rendant au Raymond Bar à la recherche d’un hypothétique concert. Quelle ne fut pas sa surprise de tomber sur un squat dont il ignorait l’existence et dont il apprend consterné qu’on y pratique le prix libre. Il a eu ce geste noble (vu dans un « Envoyé spécial » sur l’intervention Serval au Mali) de tirer huit coups en l’air pour prévenir qu’il arrivait et dégager la chaussée encombrée de pré-pubères communistes. Mais par une grande maladresse, combinée à notre malchance naturelle, il n’a pu éviter que les plombs tirés ne croisent quelques malheureuses têtes, mains, coudes et autres mollets. Toutefois, nous aurions souhaité une meilleure répartition des plombs dans le public. Avec deux victimes, on voit bien qu’encore une fois ce sont toujours les mêmes qui vont toucher de la thune, ce qui va à l’encontre de notre aspiration à une répartition égalitaire des richesses.

Ce communiqué en hommage aux victimes permettra de rééquilibrer la partialité des médias locaux toujours prompts à crier au loup quand la bergère est occupée à vendre de la coke. Et si pour vous la plaisanterie a assez durée, alors unissons nous autour de positions communes, refusons le fascisme, la misère qui l’alimente, son impunité, pour qu’il ne revienne plus frapper à notre porte.

L’Hôtel des Vil-e-s, 55 avenue de l’Union Soviétique, Clermont-Ferrand
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