OCCUPATION GALOU : L’HUISSIÈRE EST PASSÉE

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L’huissière est passée hier samedi signifier aux occupants du site abandonné de l’ancienne entreprise Galloo le jugement rendu jeudi. Le délais de 10 jours court donc, et ils deviennent expulsables à partir du 5 août. Un jugement tout entier orienté du côté des intérêts du propriétaire, les droits des occupants n’étant rappelés que pour expliquer qu’ils ne seront pas pris en compte. Le délai légal de deux mois pour quitter les lieux est réduit à 10 jours, ce qui rend ineffective toute possibilité d’appel : les différents appels possibles n’étant pas suspensifs, l’expulsion pourra avoir lieu avant.

Cette décision tend la situation, les exilés ont le sentiment de ne plus savoir où aller en cas d’une nouvelle expulsion, ils savent aussi ce qu’ils ont à perdre, un lieu où ils sont à l’abri de la violence, l’eau pour se laver et laver leurs vêtements, la possibilité de cuisiner ou de recharger leur téléphone portable. Pas grand’ chose, mais des choses si précieuses pour qui vit à la rue. Alors beaucoup disent qu’ils veulent rester, et que ce lieu ils veulent le garder.

Beaucoup de monde cet après-midi à l’occupation Galou. Dernier jour de ramadan, on se lave, et on lave ses vêtements. On recharge son portable pour pouvoir appeler la famille. Quelques personnes sont venues préparer un repas amélioré pour la rupture de jeûne. En fin d’après-midi, une camionnette stationne devant l’entrée, quelqu’un distribue des dates et d’autres vivres.

Et ici un petit film sur les murs qui parlent de l’occupation Galou :

http://www.dailymotion.com/video/x227ycm_fort-galloo-squat-a-calais_news

 

OCCUPATION GALOU : RESTER

Ambiance étrangement calme aujourd’hui à l’occupation Galou, malgré le verdict d’expulsion tombé hier. On joue aux cartes, on prépare le repas, on lave ses vêtements, on passe un coup de balais dans la cour, on discute en buvant le thé… De pus en plus de femmes fréquentent le lieu pendant la journée – elles sont aussi de plus en plus nombreuses dans les “jungles”, puisque le lieu d’accueil prévu pour elles et confié par la préfecture à l’association Solid’R est saturé.

L’assemblée générale prévue à 15h commence avec du retard, surtout du fait d’informations diverses et de choses à mettre au point. L’huissier ne passera que la semaine prochaine notifier le jugement, le délais de dix jours pour quitter les lieux ne courra qu’à partir de ce moment-là.

Ce qui s’est exprimé hier est confirmé : Les habitants veulent rester là, et ne partiront pas de leur plein gré à l’issue des dix jours qui leur sont laissés pour quitter les lieux. Des discussions s’esquissent quant à l’expression de leur volonté commune. Le processus est long à se mettre en place, entre des personnes qui ne se connaissent pas toutes ou pas depuis longtemps, qui n’ont pas toutes de langue et de culture communes, et qui se trouvent à mettre en place un processus démocratique commun.

Le week-end devrait permettre ces émergences collectives. En attendant, à la demande des habitants, des appels à venir et à se mobiliser circulent, comme ici :

https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/07/25/soutien-a-loccupation-galou-support-the-galou-occupation/

 

SOUTIEN À L’OCCUPATION GALOU / SUPPORT THE GALOU OCCUPATION

DU 28 JUILLET AU 6 AOÛT – CALAIS ET PARTOUT AILLEURS

JULY 28 TO AUGUST 6 – CALAIS AND EVERYWHERE ELSE

(English bellow)

2 juillet : le terrain aménagé pour la distribution des repas, occupé depuis un mois par des exilés, et trois squats, sont évacués. Plus de 600 personnes sont arrêtées, plus de 200 placées en rétention. Relâchées petit-à-petit, ces personnes reviennent à Calais.

12 juillet : à la fin d’une manifestation, les bâtiments désaffectés de l’usine Galloo sont ouverts et occupés par des exilés et des soutiens. Des douches sont construites, des toilettes et des tentes amenées par Médecins du Monde. L’ancienne maison du patron sert aussi au couchage. Une cuisine et des espaces de vie sont aménagés. La solidarité des Calaisiens et des associations fournit le nécessaire de la vie quotidienne et permet de préparer des repas. Des cours de langue, des concerts se mettent en place. Plus d’une centaine de personnes y habitent, mais le lieu sert aussi de ressource pour les autres exilés présents à Calais.

24 juillet : verdict du tribunal d’instance de Calais saisi par le propriétaire, les habitants ont dix jours pour quitter le lieu qui devient ensuite expulsable. Ce délais de 10 jours commence dès que l’huissier sera venu signifier le jugement, ce qui est possible dès lundi.

Les habitants ne veulent pas partir tant qu’aucune solution leur soit proposée. Ils demandent à toutes les personnes prêtes à les soutenir de se mobiliser :

– en venant participer à la vie du lieu et en faire un lieu de créativité et de résistance. Tous les talents sont les bienvenus pour des ateliers ou toute forme d’expression artistique, et avant tout pour être là en solidarité.

– en interpelant là où vous êtes les autorités françaises, préfectures si vous êtes en France, ambassades et consulats à l’étranger (coordonnées surhttp://www.diplomatie.gouv.fr/fr/le-ministere-et-son-reseau/annuaires-et-adresses-du-maedi/ambassades-et-consulats-francais-a/) pour leur dire que vous soutenez l’occupation et que vous êtes opposé-e à toute expulsion sans solution de relogement.
July 2: the equipped site for the distribution of food, occupied since one month by exiles, and three squats, were evacuated. More than 600 people were arrested, more than 200 are in detention. Released small to small, they return to Calais.

July 12: At the end of a demonstration, disused buildings Galloo plant are open and occupied by exiles and supporters. Showers are constructed, toilets and tents brought by Médecins du Monde. The old house of the boss of the factory is also used for sleeping. Kitchen and living spaces are arranged. The solidarity of Calaisians and associations provides the necessary daily life and enables to prepare meals. Language courses, concerts are taking place. More than a hundred people live there, but the place also serves as a resource for other exiles present in Calais.

July 24: verdict of the District Court of Calais seized by the owner, the residents have ten days to leave the place which afterwards becomes liable to expulsion. This time of 10 days begins when the bailiff comes to mean the judgment, which is possible on Monday.

The people do not want to leave them as long as no solution is proposed. They ask all the people willing to support them to mobilize:

– coming participate in the life of the place and make it a place of creativity and resistance. All talents are welcome for workshops or any form of artistic expression, and above all to be there in solidarity.

– in heckling where you are the French authorities, prefectures if you are in France, embassies and consulates abroad (contact details onhttp://www.diplomatie.gouv.fr/fr/le-ministere-et-son-reseau/annuaires-et-adresses-du-maedi/ambassades-et-consulats-francais-a/) to tell them that you support the occupation and that you are opposed to any eviction without rehousing.

OCCUPATION GALOU : NOUVELLES DU PROCÈS

Comme on pouvait s’y attendre dans un contexte politiquement miné, le verdict du tribunal d’instance de Calais concernant l’occupation des locaux abandonnés de l’ancienne entreprise Galloo par des exilés et des militants se situe dans un entre-deux bizarre : le délais légal de deux mois pour quitter les lieux n’est pas respecté, l’expulsion n’est pas immédiate non plus; les occupants ont dix jours pour quitter les lieux, à partir de la signification du jugement, à partir de quoi la police pourra procéder à l’expulsion, les recours possibles n’étant pas suspensifs. Il faudra lire les attendus du jugement pour voir quels sont les arguments qui justifient cette cotte mal taillée.

Assemblée générale ce soir à l’occupation Galou : en effet, contrairement aux autorités qui n’ont que la violence pour langage, les exilés et leurs soutiens ont choisi la parole et la décision en commun.

La tonalité générale est de refuser de quitter les lieux. Tous les habitants n’ayant pas participé à l’assemblée générale, les choses doivent être rediscutées avec chacun, et confirmées en assemblée générale demain.

D’ores-et-déjà, toute personne et tout collectif est bienvenu pour apporter son soutien, à distance ou ici, pour que l’occupation Galou soit un foyer de résistance et de créativité.

OCCUPATION GALOU : ATTENTE

Assemblée générale des habitants et des soutiens ce mercredi en fin de journée à l’occupation Galou, les anciens locaux de l’entreprise Galloo abandonnés et occupés depuis le 12 juillet par des exilés et des militants. Derrière la passivité apparente, chacun s’est rapproché insensiblement, d’autres réagissent de loin. Le jugement concernant le lieu doit être rendu ce jeudi après-midi, incertitude donc d’ici-là. Les termes du débat sont posés, soit une décision d’expulsion sans délais, soit un délais pour rester dans les lieux. Dans un cas, que faire et où aller ? Dans l’autre comment mieux organiser la vie dans le lieu ? Quelques points de vue échangés, et date est prise jeudi en fin d’après-midi, après que la décision soit connue.

Un calme apparent, derrière lequel sourd l’inquiétude. À l’extérieur, le chaos continue à Calais. Tensions autour du campement qui s’est créé suite aux expulsions du 28 mai et du 2 juillet sur les terrains de l’usine Tioxide. Tensions autour du port, de ses accès, des parkings. Aux tentatives discrètes de monter dans les camions ont succédé des tentatives en groupes importants, souvent en plein jour, souvent sans passeurs, désorientant les contrôles habituels.

De plus en plus de voix disent qu’il faut essayer autre chose, que les expulsions à répétition ne solutionnent rien, voire qu’elles aggravent les problèmes.

Dans un premier temps, accueillir les gens dignement, leur permettre de se poser, d’accéder à l’information, de réfléchir leur projet. La tension baisserait nécessairement. Puis proposer aux personnes des possibilités de se poser de manière durable en Europe : elles ne sont pas venues jusqu’ici pour stagner dans un lieu d’accueil fut-ce le plus confortable, mais pour reconstruire leur vie en Europe, travailler, fonder une famille ou faire venir la leur si elle est restée en arrière. Sans solution durable, les gens continueront leur route, sous les camions puisque c’est la seule issue que les autorités leur laissent.

Aux autorités françaises de faire le premier pas, puisque ces exilés sont sur leur sol. Et qu’on ne dise pas qu’on ne sait trouver des solutions pour quelques centaines de personnes, alors que des pays pays bien plus pauvres accueillent des centaines de milliers ou des millions de réfugiés. Puis, par cercles concentriques, impliquer les autorités britanniques et l’Union européenne dans la recherche de solutions plus globales.