Zürich : la police a commencé à évacuer le squatt
L’évacuation de l’aire Labitzke, à Zurich-Altstetten, occupée par des squatteurs, a débuté jeudi matin. La police municipale s’est rendue sur les lieux avec d’importants effectifs.
Quelques occupants se sont retranchés sur une tour. Pour le moment, la situation est calme. Selon des messages publiés sur Twitter, la police a emmené un des squatteurs. Elle a également demandé à ceux qui sont réfugiés sur la tour de descendre, mais sans succès pour l’instant.
L’évacuation de l’aire Labitzke, qui est occupée par les squatteurs depuis des années, est attendue depuis plusieurs jours. Cette zone est depuis longtemps un sujet de controverse. A part les squatteurs, d’autres locataires logent dans les bâtiments. L’entreprise immobilière Mobimo veut raser l’ancienne fabrique de peinture pour y construire 200 appartements.
Mardi matin, les squatteurs avaient érigé des barricades dans une rue de Zurich. Ils voulaient ainsi se défendre contre leur évacuation probable. La police était intervenue pour dégager la rue et avait procédé à 16 arrestations.
Leur presse – 20minutes.ch, 07/09/2014 à 09h53
Policiers à l’assaut de squatters «en béton»
Les agents ont dû employer les grands moyens contre des manifestants, mardi.
Les occupants de l’aire Labitzke à Zurich-Altstetten ont donné du fil à retordre aux forces de l’ordre. S’ils n’ont pas eu à utiliser des lacrymogènes ou autres canons à eau, ils sont intervenus armés de tronçonneuses à meules et de mèches à béton pour déloger les squatters. Ceux-ci avaient érigé des barricades au petit matin dans la Hohlstrasse. Ils entendaient ainsi se défendre contre leur évacuation, prévue prochainement pour faire place à un gros projet immobilier.
Des protestataires s’étaient enchaînés et bloquaient la circulation. Un autre avait les bras pris dans des containers emplis de béton. Une manière de faire répandue en Allemagne et en Angleterre, mais peu connue en Suisse: la police lausannoise dit ainsi ne jamais y avoir été confrontée. Au terme d’une opération qui aura duré presque six heures, les manifestants ont été «libérés» dans de grandes gerbes d’étincelles. Au total, 16 personnes ont été arrêtées.
Leur presse – 20minutes.ch, 05/08/2014 à 21h34
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Un suivi ici de l’expulsion en cette matinée du 7 août 2014
Vers 8h, l’artillerie policière se déploient dans le quartier Altstetten de Zürich pour expulser les occupant-es d’un bâtiment voués à la destruction au profit d’un projet de gentrification. Les flics, en nombre sur la Ohlstrasse avec canons à eau, encerclent l’aire et commencent à repousser les solidaires.
A 8h30, l’expulsion commence. Il est de plus en plus en plus difficile d’entrer dans le secteur car les robo-cops bloquent les rues. Deux personnes sont montées sur une tour en bois dans le jardin de Labizke. Il y a eu une arrestation.
9h06: les pompiers arrivent avec une grue sous protection de la police pour déloger la deuxième personne qui est sur la tour en bois. C’est la deuxième arrestation de la journée.
Vers 09h20, les flics pénètrent à l’intérieur de l’ABS où se trouvent encore de nombreuses personnes.
Vers 10h50, plusieurs personnes ont été été arrêtées dans la Ohlstrasse alors qu’elles étaient en dehors du périmètre démarqué par les flics pour l’expulsion. Peu de temps avant, les flics ont arrêté une personne qui étaient sur le toit de Labitzke, tandis que deux autres personnes à l’intérieur sont arrêtées suite à l’incursion des flics.
Vers 11h20, les flics délogent les dernières personnes
A 11h42, plusieurs personnes rapportent de nombreux contrôles d’identité dans les rues alentours.
Mise-à-jour 08/08/2014 à 17h30
Ce vendredi 8 août 2014 à 10h30, 9 personnes sont toujours en détention dans plusieurs commissariats. Nous exigeons leur libération immédiate !
Une manif est prévue samedi 9 août 2014 à partir de 21h30 sur la Limmatplatz de Zürich.
Le n° de téléphone Antirep est 076 649 51 62
Communiqué du 4 août 2014
C’est la fin? Ou plus tard? Ou ça continue encore?
Nous sommes en colère et un peu triste. Après trois ans de résistance continue contre la ville, la police et Mobimo, ces derniers veulent raser l’aire de Labitzke, l’une des occupations les plus importantes de la ville de Zurich. Par la suite, un objet de prestige de Mobimo doit être réalisé, une immense construction sans âme avec des tours allant jusqu’à 67 mètres de hauteur, ce qui constitue un autre élément essentiel dans un développement de la ville jusqu’à une jungle de béton totale. Mais nous n’allons pas nous faire expulser sans résistance !
Nous comprenons aussi les plans de démolition de Mobimo dans un contexte plus général du développement urbain, ce qui signifie le déplacement de vastes couches de la population. Déplacement des personnes loin de leurs logements, loin de leurs places, bref: de leurs maisons et de leurs lieux de rencontres. Que disparaissent de plus en plus de logements abordables et d’espace culturel ainsi que des espaces auto-organisés au profit de bâtiments à but lucratif et des appartements de luxe coûteux, ce n’est pas nouveau.
Avec l’aire de Labitzke et le Autonomer Beauty Salon, la ville et Mobimo veulent maintenant détruire un espace, qui est beaucoup plus que juste un centre sous-culturel. Bien plus qu’une simple alternative culturelle idéalisée de l’offre existante. Nous portons aussi dans ces projets et des espaces des idées qui sont issues de notre mécontentement avec les conditions actuelles. Nous voulons une vie au-delà de la logique de profit et de dépendances et recherchons le soutien mutuel et solidaire basé sur la vie commune, dans laquelle la compétition, le pouvoir et les hiérarchies sont remis en question.
Par ces projets, il ne s’agit pas seulement de créer une offre de consommation et culturelle sans règle et autant avantageuse que possible. Il s’agit, dans cet espace libre en dehors d’un statut d’objet de spéculation, de se battre pour obtenir un peu d’espace de vie dans une alternative temporaire. Que ce soit dans l’art et la manière de cuisiner, de nettoyer et d’habiter. Comme organiser des concerts et transmettre des connaissances, comme résoudre des conflits et planifier des projets. C’est un terrain d’expérimentation, un endroit pour expérimenter et apprendre. Et par-dessus tout, c’est un endroit où les gens peuvent se rencontrer, qui veulent se connaître, et qui n’acceptent pas les conditions existantes sans combattre.
C’est pourquoi nous réalisons notre résistance dans les rues ici et aujourd’hui dans les rues, de manière diverse et résolue en protestant contre les intentions de la ville et de Mobimo. Nous faisons cela de différentes façons, chacun/e comme il/elle veut. Nous ne laisserons pas divisés cette lutte par le petit jeu des médias autour de la question de la violence dans cette lutte. Nous voulons redéfinir quand on parle de la violence qui règne: Mobimo, qui est un acteur de plusieurs milliards d’euros dans le secteur de l’immobilier, bosse dans les appartements de luxe, font avancer l’expulsion et la marginalisation et voit purement des chiffres à la place des gens. La ville, qui conduit une politique hostile et nous frappant d’incapacité, veut nous pousser dans une vie comme des rouages dans tout. La police, qui pointent sur nous leur pistolet derrière leur armure et nous tombe dessus avec des matraques. Et cette violence doit être surmontée !
Nous réalisons notre combat ensemble et nous n’aimons pas nous laisser diviser entre squatteur/euses violent/es et pacifique/s. Cette séparation n’existe pas pour nous. Nous avons décidé de résister passivement sur l’aire de Labitzke. L’unique violence est celle de la police et de l’État. Nous sommes, en aucune façon, préoccupés à nous distancer de n’importe quelle forme d’action mais exigeons simplement, que nous voulons vraiment créer de la place, aussi en séparation spatiale, à toute action de résistance.
Encore une fois, nous sommes en colère ! Nous sommes en colère que de nouveau on nous cible avec des flashballs et qu’on nous tire dessus, que les gens s’arrogent le droit de nous dire comment nous devons vivre. Par conséquent nous contrecarrons maintenant leurs plans, avec des actions de solidarité dans d’autres villes et sur le lieu des événements. Avec des actions décentralisées à Zürich et une opposition bruyante, colorée et déterminée sur le terrain.
Bas les pattes de l’aire de Labitzke !
Traduit approximativement de l’allemand du site de l’autonomer beauty salon