LUTTONS CONTRE LA PRISON ET LA VILLE-PRISON
Depuis quelques mois, pendant que certains se font du fric et s’amusent dans le décor morbide de la prison au bar d’Alcatraz, situé sur le canal à Molenbeek au Quai des Charbonnages n°36 , d’autres y crèvent et subissent l’enfermement et ses atrocités. Dans un cadre malsain fait d’une chaise électrique, de cellules, de barreaux, le bar propose des cocktails au nom de « suicide », « cachot », « peine de mort »…
Comme s’il n’était pas suffisant d’utiliser la fascination de la prison comme un concept économique, ce bar participe aussi au projet de réaménagement de Molenbeek. Les nouveaux bars, le projet culturel « Molenbeek 2014 », les nouveaux lofts aux alentours du canal transforment le quartier en un espace, fait par et pour les riches, où tout est pensé pour être « clean », sans pauvreté et sans « délinquance ». Ces projets cherchent à montrer qu’« à Molenbeek, il fait bon vivre, ce n’est pas dangereux » afin d’attirer une population aisée et virer ceux qui ne veulent pas se soumettre à ces projets. L’Etat appelle ça du « marketing territorial ». D’abord, on redore l’image du quartier, pour le rendre « élégant », les promoteurs immobiliers accourent ; les loyers grimpent et obligent les habitants les plus pauvres à toujours plus s’éloigner de la ville. Ce phénomène se passe aussi dans d’autres quartiers à Bruxelles.
Pendant que certains « jouent » à la prison, l’État met en œuvre son projet national de construction de nouvelles prisons, dont la plus grande est prévue à Haren, au Nord de Bruxelles. Cette maxi-prison veut enfermer au moins 1 200 détenus : femmes, enfants et hommes. Pour faire passer la pilule, l’État parle de prisons plus humaines qui faciliteraient soi-disant la « réinsertion ». Par « humaines », ils entendent pas de barreaux aux fenêtres des cellules, mais des vitrages haute sécurité qu’on ne peut même plus ouvrir ! Ce n’est que de la poudre aux yeux balancée à la population pour détourner son regard des murs. En passant par un discours de protection, l’État réprime en fait toute personne, dite nuisible, qui s’écarte ou remet en question le modèle de société imposé par l’État. Ce n’est pas nouveau : l’État construit toujours plus de taules et enferme toujours plus, pour plus de délits.
Pendant que certains voudraient qu’on ferme les yeux, d’autres font le choix de se révolter en attaquant directement ceux qui sont à la base ou participent à ces projets (constructeurs, architectes, promoteurs…). Par diverses actions, chacun peut perturber ce système…
LUTTONS CONTRE LA PRISON ET LA VILLE-PRISON
[Repris de Indymedia Bruxelles, 11 décembre 2014]
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