L’Etat belge veut construire une maxi-prison à Haren, au nord de Bruxelles. Cet immense camp de détention comptera 1200 cellules, avec des sections pour hommes, jeunes et femmes avec enfants. Il s’agit de la plus grande prison jamais construite sur le territoire belge, un projet qui rapporte gros à de nombreuses entreprises.
La construction de cette atrocité, et neuf autres nouvelles prisons ailleurs dans le pays, est emblématique de la société qu’on nous impose. On nous fait plus que jamais comprendre que la valeur de notre vie est une valeur économique. On attend de nous qu’on nourrisse corps et âme la croissance économique, qu’on trime pour enrichir les riches et se contenter d’une simple « survie ». L’Etat, qui veut maintenir et renforcer cette routine quotidienne, se donne un large éventail de moyens pour ce faire : la construction de nouveaux centres commerciaux, le réaménagement urbain, l’implantation de lofts dans des quartiers plus pauvres, la création de rues piétonnes pour attirer des touristes et autres consommateurs, la construction d’énormes parkings, …en font partie. Mais aussi les mesures d’austérité, l’intensification de la chasse aux chômeurs, l’extension de toutes sortes de sanctions et d’amendes, la construction de nouveaux commissariats de police, l’augmentation du nombre de caméras de vidéosurveillance et… la construction de nouvelles geôles comme celle prévue à Haren. A des moments où les contradictions de l’ordre actuel se font sentir toujours plus brutalement, l’Etat veut pouvoir isoler et briser ceux qui ne peuvent ou ne veulent consciemment pas rejoindre ses rangs. Il comprend que l’existence de son pouvoir en dépend et n’économisera donc ni argent ni effort pour se blinder.
Mais les projets de l’Etat ne sont pas invulnérables. Ils ne sauront jamais résister contre le choix déterminé de chacun et de chacune de s’insurger et de passer à
l’acte. Arrêtons de demander des faveurs au pouvoir, et commençons à l’attaquer
partout où c’est possible. Battons-nous contre cette nouvelle maxi-prison et la
société qui la produit. Débusquons les responsables pour leur faire connaître
l’art du sabotage et de l’action directe. Organisons-nous de façon autonome, seul
ou en petits groupes agiles, et jetons-nous dans une bataille pour la destruction de
ce projet de l’Etat, et donc en même temps pour la destruction de l’idée qu’il pourrait
déterminer nos vies…