After having participated in what was called as a demo against the police in Hochelaga on Thursday April 14th, we had the urge to share some reflections outside of our living rooms (towards yours perhaps?).
First off, we were fucking excited to see a flyer circulate that was calling for a neighborhood demo in Hochelag’. We want to be able to participate in moments of struggle in the neighborhood and not only downtown and/or in demos called on Facebook.
We can clearly point out that the demo felt more like an action than a demo, because only around thirty people answered the call. Could it still have been a demo even if it was called in this way? Probably not. It seems difficult to subtly circulate flyers, less than a week in advance, and have a hundred people show up. But we don’t feel like people should have called it an action either, in which case we would have the impression that the invitation can’t be public (for safety reasons) and that there would be a clear objective, that people must follow. So we fall into the trinity cul-de-sac typical of Montreal; demo/action/demo-action. We don’t feel like what happened was a demo, and we don’t want it to be called an action either. We propose employing another term for this kind of offensive march: a ‘balade’ (roughly translates to stroll). It maintains the spirit of a march, which can be wandering, and we would add a connotation of combativity – no matter the form that this offensiveness could take. And the invitation could be made publicly, and people would know that there is space in the balade for them to take their own initiatives. The balade is open like the demo, offensive like an action.
Onwards.
This moment was called as a demo and the offensiveness wasn’t specified, so the situation lacked transparency for people who came and participated – this is dangerous for everyone. The vagueness of the call-out meant that some of the people who showed up weren’t adequately prepared for this kind of moment. It would have been worth mentioning in the flyer that people should come ready to participate in a black bloc, or to wear clothing to disguise their identity. This would have then allowed people to expect to participate in a combative demonstration. Although we understand that people don’t want to necessarily reveal the details of what they have in mind when they send out an invitation, we nonetheless believe that people should have a minimum of information to decide if they want to participate, and if that’s the case, to prepare themselves mentally and physically. It’s a matter of security and confidence, and these are essential in the long-term for our capacity to hold this type of offensive position.
Also, the starting point of the demonstration was highly problematic. Around thirty masked-up people in a park is going to freak out the neighbours, and this is how we found ourselves with two cop cars on our backs even before anything had really began. In the future, we need to find places that are more subtle to assemble or else the same scenario will repeat itself. Consequentially, because the cops showed up from the get-go, the people who had more information to share weren’t able to – or only in a highly rushed and even shouted manner as we attempted to get onto Darling street to go up to Ontario. Having a better starting point would have probably resolved, to a certain extent, the lack of transparency of the flyer.
Props to everyone, after all, because we knew to stick together from the moment when the cops showed up. We have the strong impression that if everyone dispersed from the beginning there would have been arrests. The fact that we decided to continue together, to trust each other, and to follow the instructions to the exit point clearly saved a good number of us from being arrested.
Props to everyone who charged at the cops to de-arrest that person who got snatched by police.
Props to everyone for the ferocity and the violent tenacity that allowed us to hold the cop cars at a distance while the condo real estate company Royal Lepage was attacked and while people found the way to escape a potential police trap.
Props for having attacked the fucking cops who permit this prison-world to be maintained against us.
Props for a balade in Hochelag’. In hoping that we find all kinds of strategies to continue the offensive.
See you in the next black bloc!
Xox
[Montréal] Pour la multiplication des balades : quelques réflexions sur la balade d’Hochelag’ contre la police – 14 avril 2016
Après avoir participé à ce qui a été appelé comme une manifestation contre la police à Hochelaga jeudi le 14 avril, on a eu envie de sortir quelques réflexions hors de nos salons, vers les vôtres peut-être…
Premièrement, on a été fucking content-es de voir circuler un flyer qui appelait à une manifestation de quartier à Hochelag’. On a envie de pouvoir participer à des moments de lutte dans le quartier et pas uniquement au centre-ville et/ou dans des manifestations appelées sur Facebook.
On peut clairement déjà souligner que la manif a plutôt feelé comme une action que comme une manif, parce qu’il n’y a qu’une trentaine de personnes qui ont répondu à l’appel. Est-ce que ça aurait pu être une manif avec la manière dont ça a été appelé? Probablement pas. Ça a l’air difficile de faire circuler des flyers subtilement, moins d’une semaine à l’avance, et d’avoir une centaine de personnes qui se pointent. Mais on n’a pas envie que les gens doivent appeler ça une action non plus, autrement on a l’impression que l’invitation ne pourrait pas être publique (pour des raisons de sécurités) et qu’il y aurait un objectif clair – que les gens doivent suivre. Alors, on tombe dans le cul-de-sac du tryptique typiquement montréalais manif/action/manif-action. On ne feel pas que ce qui s’est passé est une manif, et on a pas envie que ça doive être appelé comme une action. On propose d’employer un autre terme pour ce genre de marche offensive : une “balade”. Ça garde l’idée d’une marche, qui pourrait être errante, et on lui ajouterait la connotation d’offensivité – peu importe la forme que pourrait prendre cette offensivité. Et l’invitation peut être lancée publiquement, et les gens savent qu’ils ont la place dans la balade pour avoir leurs propres initiatives. La balade est ouverte comme la manif, offensive comme l’action.
Poursuivons.
Comme ce moment a été appelé comme une manif dont l’offensivité n’était pas précisée, la situation manquait de transparence pour les gens qui sont venus y participer – ce qui est dangereux pour tout le monde. Le flou du call a fait en sorte qu’une partie des gens qui se sont présenté-es n’étaient pas préparé-es adéquatement pour ce genre de moment. Non seulement il aurait mieux valu mentionner sur le flyer que les gens avaient tout intérêt à venir participer à un black bloc, ou à porter des vêtements qui permettent de dissimuler leur identité. Cela aurait d’ailleurs permis aux gens de s’attendre à participer à une manifestation combative. Si on comprend que les gens ne veulent pas nécessairement révéler les détails de ce qu’illes ont en tête lorsqu’ils lancent une invitation, on pense quand même que les gens devraient avoir un minimum d’informations pour décider de manière éclairée s’illes veulent participer, et si c’est le cas, pour pouvoir se préparer mentalement et physiquement. C’est une question de sécurité, de confiance, et ça reste déterminant dans le long-terme pour nos capacités à tenir ce genre d’offensive.
Aussi, le point de départ de la manifestation était hautement problématique. Une trentaine d’êtres humains masqués dans un parc, ça a de quoi faire freaker les voisins, et voilà comment on se retrouve avec deux chars de flic sur le dos avant même le début de quoi que ce soit. Il faudra à l’avenir trouver des endroits plus subtils où se rassembler sinon le même scénario va se répéter. D’ailleurs, c’est parce que les flics se sont pointé dès le début que les gens qui avaient des informations à donner n’ont pas pu le faire – ou de manière vraiment rushée et même criée alors qu’on tentait de gagner la rue Darling pour monter jusqu’à Ontario. Avoir un meilleur point de départ aurait probablement pu résoudre jusqu’à un certain point le manque de transparence du tract.
Props à la gang, d’ailleurs, puisqu’on a su rester ensemble dès ce moment où les flics sont arrivés sur nous. On a la vive impression que si tout le monde s’était dispersé dès le début, il y aurait eu des arrestations. Le fait qu’on aille décidé de continuer ensemble, de se faire confiance, et de suivre les indications vers le point de sortie aura clairement sauvé bon nombre d’entre nous de se faire arrêter.
Props à tout le monde d’avoir chargé les flics pour désarrêter la personne qui avait été attrapée par la police.
Props à tout le monde pour la férocité et la violente ténacité qui a permis de tenir les chars de flics à distance du groupe pendant que les vendeurs de condos Royal Lepage étaient attaqués et que les gens trouvaient le moyen de se sortir d’un éventuel guet-apens policier.
Props d’avoir attaqué la flicaille de merde qui permet à ce monde-prison de tenir contre nous.
Props à une balade à Hochelag’. En espérant qu’on trouve toutes sortes de stratégies pour continuer l’offensive.
On s’voit dans l’prochain black bloc!
Xox