PARIS: Soirée de solidarité pour les anarchistes et les adhérent-e-s de la Sexta zapatiste emprisonné-e-s au Mexique.
Dans le cadre de la Semaine internationale de solidarité avec les prisonnier-e- s politiques 2014, nous vous invitons à la Soirée de solidarité pour les anarchistes et les adhérent-e-s de la Sexta zapatiste emprisonné-e-s au Mexique.
En solidarité avec les compagnon-ne-s incarcéré-e-s au Mexiquevenez nombreux et nombreuses
Le mercredi 16 avril à 19h dans les locaux de la CNT
33 rue des Vignoles, Paris 20e
( métro Avron ou Buzenval ).
Au programme : Projection d’une vidéo sur la situation du compagnon anarchiste Jorge Mario González García et d’une vidéo sur notre compagnon de la Sexta Álvaro Sebastián Ramírez « Luchar por la dignidad », présentée par le collectif Kamara-D.A. Repas Solidaire : Tacos végétariens- Boissons -Musique avec “Bato Loko & la Revolu-SoN”.
Soirée organisée par Les Trois Passants (Libérons-Les !) avec le soutien du Secrétariat international de la CNT et du Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte (CSPCL).
Site Internet de la Semaine de solidarité avec les prisonnier-e-s politiques (10 au 19 avril 2014)
Solidarité avec les prisonnier-e- s de la Sexta
La Sixième (Sexta) Déclaration Zapatiste est une proposition politique lancée par l’EZLN (Armée Zapatiste de Libération Nationale) à la société civile au Mexique et ailleurs sur la planète. Dans cette déclaration, les zapatistes concluent à la nécessité d’élargir le mouvement à d’autres secteurs de la société et de mettre en oeuvre une nouvelle forme de rencontre et de solidarité des luttes, dans une logique anticapitaliste. Il s’agit d’une proposition organisationnelle qui se confronte aux campagnes électorales et à toute logique électorale. Finalement, la Sixième Déclaration propose une façon inédite de faire la politique, « en bas à gauche ». Des milliers de personnes, de groupes et de collectifs au Mexique et dans le monde ont adhéré à cette initiative. Cependant, la réponse de l’État mexicain à ces luttes a toujours été la répression et la prison. Dès lors, plusieurs campagnes nationales et internationales ont été lancées pour la libération des compagnons et compagnes adhérents à la Sexta. À ce jour cinq prisonnier-e-s de la Sexta sont encore en prison.
Solidarité avec les anarchistes incarcéré-e-s à Mexico.
Tandis que les médias de l’État et les médias commerciaux mènent un véritable lynchage médiatique contre les manifestants « violents » et les « anarchistes-casseurs », depuis 2012 le gouvernement fédéral d’Enrique Peña Nieto et celui de la ville de Mexico ont déclenché une véritable persécution contre les mouvements sociaux, en particulier contre les mouvements anarchistes. À ce jour sept compagnon-e-s anarchistes ou liés au mouvement anarchiste se trouvent incarcéré-e-s pour avoir participé à des manifestations, piquets de protestation, actions, etc. Certains ont été condamnés à plus de cinq ans de prison ferme, comme Jorge Mario González García.
Pour tous et toutes nous exigeons la liberté !!!
Ici en bas, quand la rage inonde notre cœur, nous ne nous fatiguons pas,nous ne nous rendons pas !
À bas les murs de toutes les prisons !
TRACT de la Semaine de solidarité avec les prisonnier-e-s politiques du 10 au 19 avril 2014
CONCERT – Journée festive en soutien aux prisonniers-es politiques
Programme de la Semaine internationale de solidarité avec les prisonnières-ers politiques 2014
Télécharger le programme imprimable
Deux expositions
Du 1er au 30 avril : « L’art enchaîné » – Œuvres du prisonnier politique amérindien Leonard Peltier
Librairie Quilombo – 23 rue Voltaire – 75011 PARIS
Du 13 avril au 20 avril : Oeuvres du prisonnier politique corse Petru Alessandri
Espace Louise-Michel – 42ter rue des Cascades – 75020 PARIS
Jeudi 10 avril 2014
Point sur la situation de Leonard Peltier – Lecture de textes de Leonard Peltier par la comédienne et auteure Elsa Solal
Librairie Quilombo – 23 rue Voltaire – 75011 PARIS
Vendredi 11 avril 2014
19h00 : Soirée de lancement de la Semaine
Présentation de la semaine – Interventions d’organisations solidaires sur les juridictions d’exception (Comité de soutien à Georges Abdallah, Kurdes, Mapuches, Palestiniens, Tamouls…) – Buffet de la liberté – Musique traditionnelle kurde
Académie des Arts et Culture du Kurdistan – 16 rue d’Enghien – 75010 PARIS
Samedi 12 avril 2014
15h00 : Rassemblement pour la libération des prisonniers politiques saharaouis
Fontaine des Innocents – 75001 PARIS
18h00 : Soirée de solidarité avec les prisonnières-ers politiques basques
Projection du documentaire Jo ta ke – Discussion sur la situation des prisonnières-ers politiques basques avec une avocate – Musique révolutionnaire basque avec Eire Larrea
Espace Louise-Michel – 42ter rue des Cascades – 75020 PARIS
Dimanche 13 avril 2014
16h00 : Vernissage de l’exposition des œuvres du prisonnier politique corse Petru Alessandri
Projection du documentaire Paschal Grousset-Benedetti, itinéraire d’un oublié ; un Corse ayant participé à la Commune de Paris – Point sur la situation des prisonniers politiques corses – Verre de la solidarité & Musique corse
Espace Louise-Michel – 42ter rue des Cascades – 75020 PARIS
Lundi 14 avril 2014
19h00 : Projection-débat « La situation en Irlande 16 ans après l’accord de pacification »
Projection de vidéos : « Melting pot politique de l’année en cours dans les 32 comtés d’Irlande » – Discussion avec Libération Irlande sur la situation en Irlande, notamment les prisonnières-ers républicains-es
Espace Louise-Michel – 42ter rue des Cascades – 75020 PARIS
Mardi 15 avril 2014
19h00 : Soirée de soutien aux prisonniers politiques au Maroc (Marocains et Sahraouis)
Film – Débat avec le secrétariat international de la CNT, l’AMDH Paris/IDF et le CORELSO
CNT – 33 rue des Vignoles – 75020 PARIS
Mercredi 16 avril 2014
Projection de vidéos – Discussions – Repas solidaire – Concert avec Bato Loko & la Revolu-SoN
CNT – 33 rue des Vignoles – 75020 PARIS
19h30 : Projection-débat en hommage à Joëlle Aubron
Projection du film « Joëlle Aubron. L’engagement » – Discussions avec Ne laissons pas faire – Repas participatif
Commune libre d’Aligre – 3 rue d’Aligre – 75012 PARIS
Jeudi 17 avril 2014
Journée de solidarité avec les prisonnières et prisonniers politiques palestiniens
Vendredi 18 avril 2014
19h00 : Soirée de solidarité avec les prisonniers politiques mapuches au Chili
Projection du film Mapuche Resiste ! – Discussions – Verre de la solidarité
Espace Louise-Michel – 42ter rue des Cascades – 75020 PARIS
Samedi 19 avril 2014
JOURNÉE FESTIVE EN SOUTIEN AUX PRISONNIERS POLITIQUES
Au programme dès 16h : Tables de presse / Théâtre / Bar et buffet de la solidarité
Et concert à partir de 18h
Concert « Hip-hop for prisoners » avec :
Zimanbaz (rap Kurdistan)
Refugees of Rap (rap Palestine / Syrie)
Latypik (Reggae 93 indépendant)
Akye & Skalpel de Première Ligne (rap 93 indépendant)
http://liberonsles.wordpress.com/
Sitio de la Semana Internacional de solidaridad con los presos y presas
políticas: http://prisonniers-politiques.samizdat.net/
La magistrate Sasaki confirme en appel la condamnation de Mario Gonzalez : La lutte continue!
La magistrate Sasaki confirme en appel la condamnation de Mario Gonzalez à cinq ans et neuf mois de prison. Elle n’a tenu compte d’aucun des arguments de la défense et s’appuie uniquement sur le témoignage des policiers qui disent que Mario a tenté de fuir pendant l’arrestation. Sasaki estime que cette tentative de fuite est une preuve suffisante de la culpabilité de Mario.
D’ailleurs, coupable de quoi ?
Ce qui est criminalisé et puni c’est l’engagement politique, le fait d’être anarchiste, jeune et de ne rien lâcher.
D’autres recours juridiques sont en cours de préparation, restons attentifs, la lutte continue !
Courage Mario, tu n’es pas seul !
Lettre remise à la Magistrate Marín Sasaki à propos du procès en appel de Jorge Mario González García.*
20 mars 2014
Lic. Celia Marín Sasaki
Magistrate Présidente de la cinquième Chambre pénale de la ville de Mexico
En ce qui concerne la résolution du procès en appel numéro 273/14, qui est à votre charge, les organisations, associations et collectifs signataires exprimons ce qui suit :
Jorge Mario González García a été arrêté de façon arbitraire au mois d’octobre dernier ; au moment où il a été arrêté, il ne commettait aucun délit, et n’avait aucun mandat d’arrêt à son encontre. Comme il est constaté dans son dossier, il a été arrêté alors qu’il voyageait dans un bus, le délit d’atteinte à la paix publique qui lui a été attribué n’a pas été prouvé une seule fois.
Nous considérons que le procès pénal contre Mario n’a pas été conduit de façon impartiale, ses garanties judiciaires, ses droits humains, son droit à un procès correct et les preuves présentées n’ont pas été considérées comme il se doit, les preuves prouvant clairement son innocence ont été dissimulées, pour ne citer que quelques irrégularités parmi d’autres.
Jorge Mario est un jeune qui a été torturé et privé de liberté au travers d’un montage judiciaire qui cache une volonté de persécution contre un militant social, contre un étudiant activiste, contre un jeune précieux pour notre société. Nous rejetons fermement le fait qu’il soit considéré comme une personne « très dangereuse pour la société » alors qu’il s’agit d’un jeune qui exprime tout simplement ses idéaux, à la recherche d’une société meilleure pour tous. Nous pensons qu’une personne ne peut pas être punie pour sa façon de penser.
Pour tout ceci, nous considérons urgent d’arrêter cette chaine d’injustices et de remettre immédiatement en liberté Jorge Mario González García, qui malheureusement, est déjà reconnu comme prisonnier politique détenu par le gouvernement actuel de la ville de Mexico.
Les trois passants, París, Francia
Caracol Solidario, Besançon, Francia
Confederación General del Trabajo- CGT – Estado español
Internacional de la Federaciones anarquistas
Federación anarquista francófona
Centro de Documentación sobre Zapatismo -CEDOZ- Estado español
Dorset Chiapas Solidarity Group
Caracol Zaragoza, Estado español
London Mexico solidarity group
Plataforma de Solidaridad con Chiapas y Guatemala de Madrid
LaPirata:
– Nodo solidale, Roma y Mexico
– Nomads, Bologna y Berlin
– Colectivo Zapatista de Lugano
* Cette lettre a été écrite par le Comité de soutien de Jorge Mario González García et remise à la Magistrate Marín Sasaki.
Traduit par Les trois passants et Caracol Solidario
Mario González: Les liens de solidarité nous permettront de vaincre la peur pour défier cet ordre imposé.
Lettre de Mario González, lue le 20 mars 2014 dans le cadre du Kafé Disjonc’thé au Transfo,
en solidarité avec les prisonnièr-e-s anarchistes incarcéré-e-s à Mexico.
Bonjour compagnons et compagnonnes,
Je souhaite vous envoyer une forte accolade et vous remercier pour votre solidarité avec moi et les prisonniers et prisonnières anarchistes d’ici.
Avant de vous donner des informations sur mon cas, je voulais vous dire que, pour moi, ces liens qui sont en train de se construire sont très précieux. En effet, pour en finir avec le système « globalitaire », il est nécessaire de l’affronter depuis chaque coin de la planète, et cela toujours dans l’esprit libertaire.
Ces liens de solidarité nous permettront de vaincre la peur pour défier cet ordre imposé.
Au Mexique, une vague de répression s’est déchaînée contre toutes les luttes sociales en les qualifiant de violentes et de criminelles, et en les accusant d’attenter « aux intérêts de la société ». À chaque fois, les puissants créent de plus en plus de mécanismes pour criminaliser et contenir les protestations, et ils justifient auprès de la société la nécessité de les réprimer en prétendant protéger la sécurité de cette même société.
Je m’appelle Jorge Mario González Garcia. J’étais étudiant au collège de Sciences humaines de l’Université Nationale Autonome du Mexique (CCH-UNAM), une école fondée sur des principes critiques et caractérisée depuis sa création par une tradition et un enseignement combatifs. En effet une grande partie des étudiants et étudiantes de 1968 l’ont inaugurée. Depuis que j’y suis entré, je mène une activité de militant à l’intérieur et à l’extérieur de cette école.
Par exemple, nous nous sommes organisés pour ouvrir aux étudiants des espaces que les autorités avaient fermés. Nous nous sommes aussi organisés contre ces mêmes autorités qui voulaient en finir avec le peu qui restait du projet originel de ces écoles, tel que le sens critique, humaniste et social. Pour avoir entrepris cette lutte, nous, des élèves compagnons et compagnonnes, avons été frappé-e-s, menacé-e-s, expulsé- e-s et persécuté-e-s.
À la suite de notre dernière tentative pour récupérer notre place à l’Université Nationale Autonome du Mexique, au moment où je m’en allais du piquet de protestation que nous maintenions devant le rectorat et que je me rendais à la manifestation commémorant le massacre du 2 octobre de Tlatelolco, j’ai été arrêté dans un bus, et j’ai reçu d’innombrables coups et décharges électriques de la part des CRS. Nous avions été ciblés depuis la cité universitaire, pour être arrêtés.
Ensuite, ils m’ont fabriqué le délit d’attaque à la paix publique. Ils m’ont transféré en cachette en prison en utilisant un grand déploiement policier. Puis, alors que j’avais payé ma caution pour pouvoir suivre mon procès en liberté, j’ai été ré-arrêté car la juge a considéré que j’étais un danger social.
J’ai été condamné à cinq ans et neuf mois de prison. Cela fait cinq mois que je suis emprisonné et, cette semaine, je suis dans l’attente du résultat de l’appel. J’ai l’espoir de retrouver ma liberté dans les prochains jours. Je vous remercie infiniment de votre soutien, qui nous a déjà été très utile à moi et à mes êtres chers, et j’espère bientôt pouvoir vous remercier sans être derrière les barreaux.
Salud, anarchie et révolution sociale
Jorge Mario Gonzalez, dimanche 16 Mars 2014.
Traduit par les trois passants
Correction: Valèrie
*Lettre de Mario González, lue le 20 mars 2014 dans le cadre du Kafé Disjonc’thé au Transfo, en solidarité avec les prisonnièr-e-s anarchistes incarcéré-e-s à Mexico.
Le Transfo c’est 4 bâtiments squattés depuis novembre 2012, dont 3 sont dédiés à des activités collectives inscrites dans la lutte. Le Transfo c’est aussi un lieu expulsable et donc à défendre, car les propriétaires, EDF, en demandent l’expulsion.
MEXICO: les anarchistes sont pris pour cible, signale Mario González
Cela fait plus de 4 mois que Mario González García, étudiant âgé de 21 ans, se trouve en prison sans avoir eu le droit à un procès. Les délits d’atteinte à la paix publique ont été montés de toutes pièces pour pouvoir criminaliser son activisme politique et sa pensée anarchiste.
“La répression directe, les rafles, la surveillance, la police militarisée, l’espionnage, la prison reviennent : les anarchistes sont la cible d’une persécution nationale et internationale. Depuis les tranchées de cette prison j’élève ma voix pour aboyer ma rage et montrer mon mépris des porcs policiers soumis au système capitaliste, autoritaire et brutal”.
Mario
Ce que nous n’oublions pas : le 2 octobre 2013, comme ce fut le cas d’autres 2 octobre, la ville de Mexico se réveilla sous un gigantesque dispositif policier. La peur gouvernementale était aussi démesurée que les murs métalliques de 2,5 mètres de haut qui entouraient une bonne partie de la ville, ou que le déploiement de centaines de CRS préposés à faire la seule chose dont ils sont capables : réprimer, tabasser, emprisonner ceux et celles qui ne se rendent pas.
Ce que nous n’oublions pas : il y a quatre ans, le 2 octobre, Victor Herrera Govea, anarchiste et adhérent à la Sexta, sortit dans la rue comme beaucoup d’autres étudiants pour commémorer le massacre des étudiants à Tlatelolco, en 1968. Ce jour-là Victor ne rentra pas chez lui. Arrêté, il fut condamné par la juge Celia Marin Sasaki qui, quatre ans plus tard, le 2 octobre 2013, se chargerait de refuser la remise en liberté du compagnon Jorge Mario González García, également anarchiste.
Mario a été arrêté dans un transport public avec d’autres compagnons, quelques heures avant la manifestation commémorative du 2 octobre à laquelle il se rendait. Auparavant, la persécution politique contre Mario avait redoublé après l’installation d’un piquet de protestation dans l’esplanade du rectorat de L’Université Nationale Autonome du Mexique. Les compagnons y exigeaient leur réinscription suite à leur expulsion arbitraire du CCH Naucalpan – alors même, pour ce qui concerne Mario en particulier, que les témoignages de ses professeurs le signalaient comme un bon élève. Concernant cette persécution et cette criminalisation, les compagnons avaient dénoncé à plusieurs reprises le rôle des autorités universitaires qui les avaient menacés d’attenter à leur liberté s’ils ne levaient pas le piquet.
Face à tout cet arbitraire et à cause de l’abus de pouvoir commis par la juge Marin Sasaki, le compagnon a décidé de se mettre en grève de la faim. Après l’arrêt de sa grève de la faim qui a duré cinquante-six jours, les autorités pénitentiaires et la juge María Arrieta, en charge de son cas, n’ont guère fait pour faciliter sa libération. Au contraire, pendant l’audience, la juge a tenté d’intimider notre compagnon et de remettre cette deuxième audience déjà difficile à plus tard.
Depuis le début, il s’agit d’une vengeance politique. Le seul élément que la juge a obtenu tout au long de cette procédure arbitraire, a été le témoignage contradictoire de quelques policiers : ceux-ci, par le biais d’un tiers, ont reçu l’information que Mario lançait des objets depuis le bus qui le transportait à la manifestation du 2 octobre, ce qui ne représente aucun type de délit ni ne justifie le traitement infligé à notre compagnon jusqu’à ce jour. Après la décision de Mario de cesser sa grève de la faim, son état de santé ne s’améliore que très lentement. Le processus de récupération physique n’est pas simple, d’autant plus que notre compagnon n’a pas été suivi sérieusement par les médecins de la prison. Il n’a pas passé non plus les examens médicaux nécessaires à son rétablissement.
Mario vient d’être condamné le 10 janvier 2014 à cinq ans et neuf mois de prison pour atteinte à la paix publique et dégâts des biens d’autrui. Dégâts qui d’ailleurs n’ont pu être constatés ni évalués par la juge, qui l’a exempté de la réparation de ces dégâts imaginaires. Pour l’instant, la situation juridique du compagnon est bloquée du fait de l’appel de recherche de preuves entrepris par la juge.
Les preuves de solidarité continuent à abonder, tant au niveau national qu’international. La lutte pour sa libération continue.
Prison Nord de la ville de Mexico :
Le 2 octobre 2013, des compagnons ont été arrêtés pendant la manifestation commémorant les quarante-cinq ans du massacre de Tlatelolco. Cinquante personnes ont été encerclées par les “granaderos” (équivalent des CRS).
Ces derniers ont pris aléatoirement neuf personnes, dont huit sont encore aujourd’hui détenues : José Alejandro Bautista Peña, Abraham Cortez Ávila, Víctor Efrén Espinoza Calixto, José Daniel Palacios Cruz, Ilia Daniel Infante Trejo, Miguel Adrián Gutiérrez, Salvador Reyes Martínez, Iribar Ibinarriaga Ramírez.
Un piquet de protestation a été mis en place à l’extérieur de la prison.
Luis Fernando Bárcenas Castillo, lui, a été arrêté le 13 décembre, accusé d’avoir brûlé un arbre de noël de Coca-Cola. Il se trouve aussi dans cette prison, mais à un autre étage que les prisonniers du 2 octobre.
Extorsion jour après jour :
Les mardi, jeudi, samedi et dimanche les personnes du piquet vont visiter les prisonniers. Pour pouvoir accéder à la prison, elles se voient extorquer par les matons de dix à vingt pesos par personne, puis elles doivent encore payer dix pesos pour faire entrer la nourriture et lorsque la matonne est de mauvaise humeur c’est vingt pesos.
À l’intérieur les compagnons doivent aussi payer les matons pour pouvoir avoir le droit d’être sur la liste des prisonniers qui reçoivent des visites.
Dans le cas de Luis Fernando Bárcenas Castillo, celui-ci doit payer en plus dix pesos pour accéder à son dortoir.
À cause de tout cela les compagnons ont commencé à fabriquer des piñatas et des bracelets pour couvrir ces dépenses et soutenir leur famille, car certains étaient soutiens de famille.
Tour médicale de Tepepan :
Sous le nom policé de “Tour médicale de Tepepan” se cache une prison-hôpital où, suite à sa grève de la faim, Mario González se trouve enfermé. Mario a été arrêté en compagnie d’autres compagnons et compagnonnes alors qu’ils se rendaient à la manifestation du 2 octobre. Il est le seul à rester en prison suite à cette arrestation, les autres compagnons et compagnonnes ayant pu sortir sous caution.
Là aussi, un piquet de protestation pour le soutenir s’est mis en place.
Une précision : cette arrestation n’est pas la même que celle des prisonniers dit du “2 Octobre” dont nous avons parlé précédemment. Mario et ses compagnons et compagnonnes ont été arrêtés alors qu’ils et elles se rendaient à la manifestation ; les prisonniers dit du “2 Octobre” ont été arrêtés à la même date, mais pendant la manifestation.
Prison de Santa Martha Acatitla :
Luna Flores a été arrêtée le 13 décembre. Elle est, elle aussi, accusée d’avoir brûlé un arbre de noël de Coca-Cola.
Nous n’avons pas plus d’information actuellement sur sa situation.
Prison pour Mineurs de la ville de Mexico :
Isabel de la Madrid Flores s’y trouve enfermée, accusée dans l’affaire de l’arbre de noël de Coca-Cola. Pour l’instant ses proches ne souhaitent pas communiquer à son sujet.
Procure Générale de la République : Le 17 février 2014, marquait la fin des 40 jours d’arraigo”* (détention provisoire) décrété par le Procureur Général de la République contre Carlos López, Amélie Pelletier et Fallon Poisson. Elles sont détenues actuellement dans la prison pour femmes Reclusorio Femenil de Santa Martha. Carlos se trouve dans le Reclusorio Oriente. Il et elles sont accusé-e-s d’avoir lancé le 5 janvier 2014 des pierres et des cocktails molotov sur des installations du Secrétariat de Communications et Transports et sur une concession NISSAN. Les charges retenues contre lui et elles étaient : dégâts matériels, sabotage, délinquance en bande organisée et terrorisme, cependant, à la fin de l’arraigo, il et elles ont été relâché-e-s faute de preuves, ensuite, la Police du District Fédéral (ville de Mexico) les a remis-es en détention pour des accusations de dommages et attaques à la paix publique.
*Littéralement « arraigo » signifie « enracinement ». Au départ, ce terme désignait avant tout l’assignation à résidence. Aujourd’hui, il fait principalement référence à une forme de détention provisoire préalable à toute enquête et inculpation pour les personnes soupçonnées de liens avec le crime organisé. Au Mexique, les personnes suspectées d’appartenance à la criminalité organisée sont placées en garde à vue par le ministère public pour une période pouvant aller jusqu’à 96 heures. À l’issue de cette période, elles peuvent être : relâchées faute d’éléments ; inculpées, mais libérées ou assignées à résidence dans l’attente d’un procès ; inculpées et mises en détention provisoire ; ou, comme c’est le cas le plus courant, mises en détention sous arraigo pour une période de 40 jours renouvelable une fois, soit jusqu’à 80 jours.
Au total ce sont actuellement quinze compagnons et compagnonnes qui sont enfermé-e-s par la ville de Mexico et l’État mexicain, pour le seul fait de penser différemment, d’être proche des mouvements libertaires et anarchistes de la ville de Mexico ou d’y participer.
Leur détention est clairement politique.
Les trois passants
MEXICO: les anarchistes sont pris pour cible, signale Mario González
Mexico: Lettre de Mario González
Après quatre mois d’enfermement et dans l’attente de la prochaine audience en appel, l’espoir de sortir ne m’a pas abandonné. Depuis le lit de l’hôpital, j’imagine la pseudo-liberté en dehors de la prison, ce qui arrivera tôt au tard, inévitablement ; c’est le sort qui attend la majorité des prisonnier-e-s de tout type, sans pour autant soigner la douleur d’être ici.
Cinq ans et neuf mois d’enfermement, c’est ce que l’État veut que je lui paie. C’est un clair exemple de sa violence légitimée juridiquement, qui s’abat principalement sur les dissidents-e-s et les exclu-e-s.
Mais comme l’écrit un ami, malgré cela, « nous savons qui nous sommes, nous savons ce que nous faisons, et nous devons avoir confiance en cela » ; nous sommes des rêveurs déterminés, incorrigibles et incorruptibles.
Mario González (09/02/14)
Traduit par les trois passants
Correction Val
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