Sans relâche
A propos des récents coups répressifs contre les anarchistes et antiautoritaires sur le territoire belge
Petit rappel des faits
Depuis plusieurs années, différents coups de pression contre des anarchistes et des antiautoritaires sur le territoire belge se sont succédés. Les perquisitions qui ont eu lieu en septembre 2013 dans cinq domiciles à Bruxelles, Gand et Louvain en sont le dernier épisode. Fin mai, trois autres domiciles et la bibliothèque anarchiste Acrata avaient déjà été perquisitionnés. Ces initiatives de la juge d’instruction Isabelle Panou se situent dans le cadre d’une enquête pour « organisation terroriste, association de malfaiteurs et incendies volontaires », ouverte en 2008. Mais les forces répressives ne se sont pas limitées à ces perquisitions. A plusieurs reprises, elles ont cherché à recruter des mouchards pour espionner les activités d’anarchistes et d’anti-autoritaires. Elles ont eu recours aux « méthodes d’enquête extraordinaires », cachant notamment une caméra de vidéo-surveillance à l’intérieur de l’appartement de deux anarchistes bruxellois. Elles effectuent également des surveillances, dressent des rapports sur « la menace anarchiste », organisent des tracasseries administratives pour compliquer la vie des compagnons, passent des informations sur des individus à d’autres polices dans le monde, lancent des convocations pour des interrogatoires, publient de calomnies dans la presse etc. Plusieurs compagnons ont aussi fait de courts séjours de quelques semaines derrière les barreaux. Bref, en plaçant tous ces faits dans un cadre plus large, on comprend aisément que la répression cherche par plusieurs biais à freiner ou paralyser les pensées et les actes qui visent à détruire ce monde d’autorité. Cela ne nous amène néanmoins pas à parler d’un lourd climat répressif comme ce qu’on peut voir dans d’autres pays. Soyons clair sur ce point : c’est loin d’être le cas. De toute façon, il n’y a rien d’étonnant ou de particulier au fait que les forces de l’ordre aient des intentions malveillantes vis-à-vis des ennemis de l’autorité.
L’enquête vise vraisemblablement un certain nombre de luttes, d’agitations et d’initiatives, de plus ou moins forte intensité : la lutte contre la prison et la solidarité avec les mutineries dedans ; celle contre la construction du nouveau centre fermé à Steenokkerzeel et la machine à expulser ; les initiatives et attaques contre les veines de la ville-prison (construction de nouvelles lignes de train rapide RER autour de Bruxelles et transports en commun en général) ; l’agitation contre les huissiers, contre l’OTAN et sa présence à Bruxelles, contre les institutions européennes et les eurocrates ; ou encore la lutte contre la construction d’une maxi-prison à Bruxelles…
Où-en sommes nous ?
Si on peut se triturer les neurones pour analyser les manœuvres répressives de l’État, cela nous intéresse davantage de continuer à porter notre attention sur ce que nous pensons, ce que nous voulons et comptons faire pour critiquer ce monde de marchandises et de pouvoir, pour encourager la remise en question et le refus, pour diffuser la révolte contre tout ce qui nous opprime. En effet, au long de ces années, des luttes ont vu le jour, même si elles ont souvent été menées dans des conditions pas nécessairement très favorables et entourées par les marasmes de la résignation. Des idées corrosives ont été diffusées, discutées et partagées, des centaines d’actions, d’attaques et de sabotages – de toute forme, mais toujours hostile au pouvoir – ont parsemé des parcours de lutte et de révoltes. Des complicités ont été nouées, des solidarités se sont exprimées, des affinités se sont approfondies et à quelques reprises, on a pu voir le béton de l’oppression et de la soumission se fissurer.
Il va de soi que l’approfondissement et l’affûtage des idées anarchistes dans ces contrées n’ont pas échappé à l’attention des chiens de garde. La critique de la fixation quantitative et du fétichisme de l’organisation formelle, le refus de toute médiation et de toute représentation politique ont contribué à faire naître des espaces informels, affinitaires et autonomes, où les idées cherchent à aller main dans la main avec la pratique et l’offensive. C’est ainsi que des compagnons ont commencé à frayer, chacun et chacune, leur propre chemin pour affronter la domination, combattant les logiques politiciennes, refusant la paralysie de l’attente et armant leurs cerveaux et leurs mains pour détruire ce qui est juste intolérable. C’est la liaison passionnelle et individuelle entre idées et volontés, entre désirs et critiques qui les pousse à agir pour frapper les structures et les hommes de la domination au moment et de la manière qui leur semblent justes et opportuns, prônant en même temps le sabotage et l’attaque comme des moyens à la portée de toutes et de tous qui veulent se battre pour la liberté. Parfois ces compagnons ont rencontré, dans les rues ou dans des révoltes partagées, d’autres rebelles, d’autres réfractaires qui se battent à leur manière contre ce qui les opprime. Si le pouvoir pourrait bien avoir peur de quelque chose, c’est sans doute de la possibilité d’une contamination toujours plus vaste, d’idées et de pratiques ; de la reconnaissance réciproque entre rebelles et révoltés ; de la rencontre entre les différentes rébellions (dans les prisons, dans les quartiers, dans les camps de travail, dans les centres fermés, dans les camps d’éducation, dans les camps de récréation,…) qui perturbent encore de temps en temps le cauchemar d’une vie passée à bosser, consommer, subir et dormir.
Où en-sont eux ?
Il serait absurde de ne pas replacer les pressions contre les anarchistes et les antiautoritaires, contre leurs idées et leurs agitations, dans un cadre plus vaste. Si on se penche sur l’exemple de Bruxelles, capitale de l’Union européenne et carrefour de relations internationales, on voit clairement comment l’État et le capital sont en train d’intensifier leurs efforts et mettre le paquet pour perpétuer les rapports sociaux d’exploitation et d’oppression en adaptant l’environnement aux besoins du capital et du pouvoir, transformant la ville en prison à ciel ouvert pour contenir les révoltes et le dégoût d’une vie de galère. Les projets de construction de la plus grande taule de Belgique sur le territoire bruxellois ou du siège de l’OTAN, les extensions de la vidéo-surveillance et du tissu répressif (nouveaux commissariats, plus d’uniformes de toute sorte dans la rue, militarisation des transports en commun, opérations coups de poings dans les quartiers pauvres) vont main dans la main avec une politique réfléchie et planifiée d’enclavement ou de gentrification des quartiers populaires, de réaménagement de la ville à coups de grands projets immobiliers et commerciaux, d’extension de la zone européenne et des services pour eurocrates, diplomates et capitalistes, de construction de nouveaux axes de transport comme le RER afin d’huiler la circulation de la marchandise et de l’homme-marchandise. Il ne serait pas exagérer de parler d’une intensification de la guerre que mène le pouvoir depuis toujours contre les basses couches de la population.
Malgré son arrogance, le pouvoir se rend bien compte que tout cela comporte aussi des risques de tensions et de révoltes, voire d’explosions incontrôlables comme on a pu les voir dans d’autres pays ces dernières années. Malgré toute la propagande étatique et la drogue marchande, malgré l’intoxication technologique et l’abrutissement rampant, le spectre de l’insurrection n’est plus simplement une vieille chose appartenant à un passé révolu, il pointe à nouveau timidement son nez dans les cœurs et les cerveaux de ceux qui sont las de subir. C’est bien pour cela que l’État cible ceux qui parlent d’insurrection, ici comme ailleurs, et qui s’obstinent à penser et à agir à la première personne pour saper l’édifice pourri de la société autoritaire. C’est bien pour cela que l’Etat cherche à réduire au silence ceux qui parlent de révolte et de liberté, de solidarité et de révolution, c’est pour cela que l’Etat pourrait considérer utile de mettre à l’écart quelques révoltés, d’un côté pour limiter leur capacités de nuire en mots et en actes, de l’autre pour effrayer aussi tous les autres.
Jamais innocents
Face à ces coups de pression, nos pensées s’envolent immédiatement vers les nombreux compagnons ailleurs dans le monde qui se trouvent derrière les barreaux, aux révoltés assassinés par le pouvoir, aux rebelles qui affrontent au quotidien le monstre étatique et capitaliste, aux réfractaires des règles de cette société pourrie qui restent debout, dans les cachots des geôles comme dans les couloirs des villes-prison. Cela nous aide à comprendre que jamais il ne pourra y avoir d’entente ou de trêve entre ceux qui se battent contre la réduction de nos vies à celles d’esclaves de la marchandise, de l’autorité, du travail, des bagnes et ceux qui sont au pouvoir aidés de tous leurs défenseurs. En ce sens-là, nous ne pourrons jamais être innocents.
Si la menace de la prison est à affronter, il s’agit également de rejeter obstinément les sollicitations du pouvoir, même et voire de façon encore plus déterminée, quand nos luttes et idées attirent l’attention malveillante des défenseurs de l’ordre. Pour nous, affronter la répression fait partie de nos révoltes et de nos luttes et nous savons que le compromis ou l’acceptation (fût-elle temporaire ou circonstancielle) des médiations ou des pragmatismes politiques neutraliseraient la charge subversive de nos idées et de nos pratiques. Il ne s’agit pas là d’une attitude de sacrifice ou de martyre, mais d’une recherche de cohérence entre la pensée et les actes à laquelle personne ne saurait nous faire renoncer.
Comme le disaient récemment des compagnons uruguayens confrontés à la répression ces derniers temps dans un texte, les défenseurs de l’ordre sont toujours à la recherche d’eux-mêmes. Là où il y a tension subversive, affinité, solidarité, individualité, ils cherchent organisation structurée, hiérarchies, chefs et stratégies politiques. Là où il y a sabotage et refus, violence révolutionnaire et révoltes enragés, auto-organisation et initiative individuelle, ils parlent de terrorisme, de menaces à contenir et d’association de malfaiteurs, tandis qu’en vérité, ce sont eux qui terrorisent les exploités et les opprimés, ce sont eux qui menacent les gens au quotidien pour les forcer à rester dans le rang, ce sont eux qui sacrifient tant de vies sur l’autel du profit et du pouvoir. Au fond, ils sont incapables de comprendre quoi que ce soit des idées antiautoritaires, car pour comprendre les pensées et les désirs de quelqu’un, il faut au moins les avoir effleurés, ressentis ou imaginés soi-même. Comme leur horizon n’est que pouvoir, loi et autorité, ils seront toujours à peu près aveugles dans les contrées de l’anarchie et de la subversion. Face aux refus des compagnons de collaborer de quelque manière que ce soit à leur œuvre répressive, face à l’attitude de mépris envers ceux qui protègent l’ordre établi, les chiens de garde restent en effet bien seuls dans leur univers répressif. Cela ne les empêche certainement pas de réaliser quelques coups, mais ils devront marcher à tâtons dans des contrées hostiles où personne ne cherchera à communiquer avec eux, tandis que le dialogue sera ouvert avec les révoltes et les potentiels complices dans la bataille contre toute autorité.
On ne lâchera rien
Si les coups de pression peuvent aussi amener leur lot de découragements ou de craintes, nous souhaiterions plutôt tendre vers une affirmation de nos idées et de nos pratiques. Nous sommes là et on ne lâchera rien. Si nous restons muets face au pouvoir, nous adressons par contre quelques mots d’encouragement et de solidarité à tous les compagnons et révoltés. Restons sur la voie du conflit, persistons dans notre choix pour la révolte et l’attaque, continuons à arracher le masque de chimère de la paix sociale. Si le pouvoir compte transformer tout en cimetière social, on continuera à brûler dans l’ombre des rapports aliénés et autoritaires, à se griser en perturbant la monotonie que le pouvoir voudrait imposer, à répandre le virus de la révolte et la volonté de vivre dans ce monde mortifère.
Entre s’écraser devant le pouvoir ou succomber au cannibalisme social et lutter à corps perdu pour ce qui enflamme nos cœurs, il n’y a pas de doute sur les chemins que nous continuerons à parcourir.
Des individualités anarchistes
Bruxelles, octobre 2013
http://fr.contrainfo.espiv.net/2013/10/06/sans-relache-a-propos-des-recents-coups-repressifs-contre-les-anarchistes-et-antiautoritaires-sur-le-territoire-belge/
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[Belgien] Unablässig
Original: fr.contrainfo.espiv.net; deutschsprachige Übersetzung: linksunten.indymedia.org
Über die kürzlichen Repressionsschläge gegen Anarchisten und Antiautoritäre auf dem belgischen Territorium.
Kurze Erinnerung der Ereignisse
Während den letzten Jahren sind Anarchisten und Antiautoritäre, auf dem belgischen Territorium, von verschiedenen Repressionsschlägen getroffen worden. Die Durchsuchungen, die es im September 2013 in fünf Wohnungen in Brüssel, Gent und Löwen gegeben hat, sind die jüngste Episode. Ende Mai wurden bereits drei andere Häuser und die anarchistische Bibliothek Acrata in Brüssel durchsucht. Diese Initiativen der Untersuchungsrichterin Isabelle Panou ordnen sich in den Rahmen einer Untersuchung für „terroristische Organisation, Assoziation der Übeltäter [In etwa „kriminelle Vereinigung“], und Brandstiftung“, die 2008 geöffnet wurde. Die repressiven Kräfte haben sich jedoch nicht nur auf Durchsuchungen beschränkt. Sie haben mehre Male versucht, Spitzel zu rekrutieren, um die Aktivitäten der Anarchisten und Antiautoritären auszuspionieren. Sie haben „außergewöhnliche Untersuchungsmethoden“ angewandt, wie eine versteckte Videokamera in der Wohnung zweier Brüsseler Anarchisten. Sie haben Observationen durchgeführt und Berichte über „die anarchistische Gefahr“ angefertigt, administrative Belästigung organisiert um die Leben der Kompagnons zu erschweren, Daten von Individuen an andere Polizeien dieser Welt weitergegeben, Vorladungen zu Verhören ausgesandt, Verleumdungen in der Presse publiziert etc. Andere Kompagnons hatten kurze Aufenthalte von mehreren Wochen hinter Gittern. Kurz, wenn man all diese Sachen in einen breiteren Rahmen setzt, wird es einfach zu verstehen, dass die Repression versucht, über verschiedene Umwege, die Gedanken und Aktionen zu bremsen oder zu paralysieren, die auf die Zerstörung der Welt der Autorität abzielen. Nichtsdestotrotz sprechen wir nicht von einem harten Repressionsklima, wie wir es in anderen Ländern vorfinden. Lasst uns in diesem Punkt klar sein: das ist bei weitem nicht der Fall. An der ganzen Sache, dass die Ordnungskräfte böswillige Absichten gegenüber den Feinden der Autorität haben, gibt es nichts überraschendes oder besonderes.
Die Untersuchungen zielen mit Wahrscheinlichkeit auf eine bestimmte Anzahl an Kämpfen, Agitationen und Initiativen, von geringerer oder größerer Intensität ab: der Kampf gegen das Gefängnis und die Solidarität mit den Meutereien darin, jener gegen die Konstruktion des neuen Abschiebezentrums Steenokkerzeel und die Abschiebemaschinerie. Die Initiativen und Angriffe gegen die Venen des Stadtgefängnisses (Konstruktion der neuen Linien des Schnellzugs RER um Brüssel herum und den öffentlichen Verkehr im allgemeinen), die Agitation gegen die Gerichtsvollzieher, gegen die NATO und ihre Präsenz in Brüssel, gegen die Institutionen der EU und die Eurokraten und der Kampf gegen die Konstruktion des neuen Maxi-Gefängnisses in Brüssel…
Wo befinden wir uns?
Anstatt unsere Nerven zu zermartern, um die repressiven Manöver des Staats zu analysieren, sind wir mehr daran interessiert weiter, unsere Aufmerksamkeit darauf zu lenken, was wir denken, was wir wollen und was wir beabsichtigen, um die Welt der Waren und der Macht zu kritisieren, um das Hinterfragen und die Verweigerung zu befördern, um die Revolte zu verbreiten, gegen alles, das uns unterdrückt. Tatsächlich sind in den letzten Jahren Kämpfe zu Tage getreten, sogar wenn sie meistens in nicht günstigen Umständen stattgefunden haben, und von der Flaute der Resignation umgeben waren. Korrosive Ideen wurden verbreitet, diskutiert und geteilt, hunderte von Aktionen, Attacken und Sabotagen – aller möglichen Form, aber immer feindlich gegen die Macht – haben den Parcours des Kampfes und der Revolte gezeichnet. Komplizenschaften wurden geknüpft, Solidarität ausgedrückt, Affinitäten vertieft und bei einigen Gelegenheiten konnten wir Risse im Beton der Unterdrückung und Unterwerfung sehen.
Es ist klar, dass die Vertiefung und Schärfung anarchistischer Ideen in diesen Gegenden nicht der Aufmerksamkeit der Wachhunde entkommen ist. Die Kritik der quantitativen Fixierung und des Fetischismus der formellen Organisation, die Zurückweisung jeder Mediation und politischer Repräsentation haben zu der Geburt informeller Räume, affinitär und autonom, beigetragen. Wo die Ideen versuchen Hand in Hand mit Praxis und Offensive zu gehen. So kam es, dass Kompagnons begannen, jeder und jede, ihre eigenen Wege zu bahnen, um die Herrschaft zu konfrontieren, die politische Logik bekämpfend, die Paralysierung des Wartens verweigernd und ihre Gedanken und Hände bewaffnet um das zu zerstören, das unerträglich ist. Es ist die leidenschaftliche und individuelle Verbindung zwischen Ideen und Willen, zwischen Begierden und Kritik, die dazu antreibt zu agieren um die Strukturen und Menschen der Herrschaft im Moment und der Manier die man für richtig und angebracht hält anzugreifen. Zur selben Zeit wird die Sabotage und Attacke als verfügbares Mittel für alle, die für Freiheit kämpfen wollen, empfohlen. Manchmal treffen sich die Kompagnons in den Straßen oder in einer geteilten Revolte, mit anderen Rebellen, anderen Fahnenflüchtigen, die in ihrer eigenen Manier gegen das kämpfen, was sie unterdrückt. Wenn die Macht vor einer Sache Angst hat, dann ist es ohne Zweifel die Möglichkeit, weit verbreitete Kontamination der Ideen und Praktiken, vor dem gegenseitigen Wiedererkennen der Rebellen und Revoltierenden, dem Aufeinandertreffen zwischen verschiedenen Rebellionen (im Gefängnis, im Quartier, in den Arbeitslagern, in den geschlossenen Zentren, in den Ausbildungslagern und den Erholungslagern…) die von Zeit zu Zeit den Alptraum eines Lebens, das beim schuften, konsumieren, hinnehmen und schlafen vorbeizieht, durcheinanderbringen.
Wo befinden sie sich?
Es wäre in einem breiteren Rahmen absurd, den Druck gegen die Anarchisten und Antiautoritären, ihre Ideen und ihre Agitation zurückzustellen. Wenn wir das Beispiel Brüssel ansehen, Hauptstadt der Europäischen Union und Knotenpunkt internationaler Beziehungen, können wir klar sehen, wie der Staat und das Kapital dabei sind, ihre Anstrengungen zu intensivieren und Pakete zu schnüren, um die sozialen Beziehungen der Ausbeutung und Unterdrückung fortzusetzen, und die Umwelt nach den Bedürfnissen des Kapitals und der Macht zu adaptieren. Die Verwandlung der Stadt in ein Gefängnis unter freiem Himmel um die Revolten und den Ekel vor einem Leben der Galeere zu unterdrücken. Das Projekt der Konstruktion des größten Knasts von Belgien im Brüsseler Territorium oder der Sitz der NATO, die Ausweitung der Videoüberwachung und des repressiven Netzes (neue Kommissariate, mehr Uniformen jeder Art in den Straßen, die Militarisierung des öffentlichen Transports, knallharte Operationen in den armen Vierteln) gehen Hand in Hand mit einer überlegten Politik und geplanter Einschließung oder Gentrifizierung von Arbeiterquartieren, Neuentwicklung der Stadt durch große Immobilien und Kommerzprojekte, die Ausweitung der europäischen Zone und der Dienste für die Eurokraten, Diplomaten und Kapitalisten und die Konstruktion neuer Achsen des öffentlichen Verkehrs der RER, um die Zirkulation der Waren und Warenmenschen zu ölen. Es wäre keine Übertreibung von einer Intensivierung des Krieges, den die Macht immer schon gegen die unteren Schichten der Bevölkerung geführt hat, zu sprechen.
Trotz ihrer Arroganz hat die Macht sehr gut berechnet, dass dies auch das Risiko von Spannungen und Revolten beinhaltet, ja sogar von unkontrollierbaren Explosionen, wie man sie in anderen Ländern in den letzten Jahren gesehen hat. Trotz der ganzen staatlichen Propaganda und der Droge des Markts, trotz der technologischen Vergiftung und der schleichenden Massenverdummung, ist das Gespenst der Insurrektion nicht mehr nur eine alte Sache aus längst vergangener Zeit, sie taucht erneut schüchtern in den Herzen und Köpfen von jenen auf, die müde sind es hinzunehmen. Das ist es wieso der Staat auf jene abzielt, die von der Insurrektion sprechen, hier wie anderswo, die hartnäckig bleiben um in erster Person zu denken und zu handeln, um das faulige Gebäude der autoritären Gesellschaft zu untergraben. Das ist es wieso der Staat versucht, jene zum Schweigen zu bringen, die von Revolte und Freiheit, von Solidarität und Revolution sprechen, das ist es wieso der Staat es als nützlich empfinden mag ein paar Rebellen zur Seite zu nehmen um ihre Kapazitäten, durch ihre Worte und Taten zu schaden, zu beschränken, und des weiteren um andere zu verschrecken.
Niemals unschuldig
Im Angesicht des Drucks der Schläge fliegen unsere Gedanken sofort zu vielen verschieden Kompagnons anderswo auf der Welt, die sich hinter Gittern finden, Revoltierende, die vom Staat ermordet wurden, Rebellen, die das Monster Staat und Kapital täglich konfrontieren, die Fahnenflüchtigen der Regeln dieser verfaulten Gesellschaft, die aufrecht bleiben, in den Kerkern der Gefängnisse genauso wie auf den Korridoren der Gefängnisstädte. Das hilft uns zu verstehen, dass es niemals eine Einigung oder einen Waffenstillstand zwischen jenen, die gegen die Reduzierung unserer Leben zu Sklaven der Waren, der Autorität, der Arbeit und der Straflager kämpfen und jenen an der Macht, mit Hilfe all ihrer Verteidigern, geben kann. In diesem Sinne könnten wir niemals unschuldig sein.
Wenn der Bedrohung des Gefängnisses gegenüber gestanden wird, gilt es ebenfalls die Ersuchen der Macht hartnäckig zurückzuweisen, gleich und ja sogar mit entschlossenerer Fasson, wenn unser Kämpfe und Ideen die Aufmerksamkeit der boshaften Verteidiger der Ordnung auf sich ziehen. Für uns ist es Teil unserer Revolte und unserer Kämpfe, Repression gegenüber zu stehen und wir wissen, dass der Kompromiss oder die Akzeptanz (wenngleich temporär oder der Situation bedingt) der Mediation oder des politischen Pragmatismus, die subversive Ladung unserer Ideen und Praktiken neutralisiert. Es geht hier nicht um eine Attitüde der Selbstaufopferung und des Märtyrertums, aber um eine Suche nach der Kohärenz zwischen dem Denken und der Taten von welchen wir niemals ablassen werden.
Wie ein paar Uruguayische Kompagnons, die mit Repression konfrontiert sind, vor kurzer Zeit in einem Text gesagt haben, sind die Verteidiger der Ordnung immer auf der Suche nach sich selbst. Da wo es subversive Spannung, Affinität, Solidarität, Individualität gibt, suchen sie nach strukturierten Organisationen, Hierarchien, Chefs und politischen Strategien. Wo es Sabotage und Verweigerung gibt, revolutionäre Gewalt und wütende Revolten, Selbstorganisierung und individuelle Initiative, sprechen sie von Terrorismus, von Gefahren, die eingedämmt werden müssen und Assoziation von Übeltätern, während in Wahrheit sie diejenigen sind, die die Ausgebeuteten und Unterdrückten terrorisieren, sie diejenigen sind, die die Menschen täglich bedrohen damit sie in der Reihe bleiben, sie diejenigen sind, die so viele Leben auf dem Altar des Profits und der Macht opfern. Im Grunde genommen sind sie unfähig irgendetwas über Antiautoritäre Ideen zu verstehen, weil um diese Gedanken und Begierden zu verstehen, muss man sie zumindest flüchtig berührt, empfunden oder sich selbst vorgestellt haben. Da ihr Horizont nur der der Macht, Gesetzte und Autorität ist, werden sie fast immer blind in den Gegenden der Anarchie und Subversion sein. Angesichts der Verweigerung von Kompagnons in irgendeiner Weise mit ihrem repressiven Werk zu kollaborieren, angesichts ihrer Attitüde der Verachtung gegen jene, die die etablierte Ordnung beschützen, sind sie, die Wachhunde tatsächlich sehr alleine in ihrem repressivem Universum. Das hält sie offensichtlich nicht davor zurück, einige Schläge zu realisieren, aber sie müssen tastend vorangehen in feindlichen Gegenden, wo niemand versuchen wird, ihnen etwas mitzuteilen, während der Dialog zwischen den Revolten und potentiellen Komplizen in der Schlacht gegen jede Autorität, geöffnet sein wird.
Wir werden nichts sein lassen
Auch wenn der Druck der Schläge ihren Preis der Entmutigung oder Angst mit sich bringen kann, wünschen wir lieber eine Affirmation hin zu unseren Ideen und Praktiken. Wir sind hier und werden nichts sein lassen. Wenn wir gegenüber der Macht still bleiben, schicken wir einige Worte der Ermutigung und Solidarität an alle Kompagnons und Rebellen. Lasst uns auf dem Weg des Konflikts bleiben, lasst uns hartnäckig an unserer Entscheidung für die Revolte und die Attacke festhalten, lasst uns damit weitermachen, die Maske der Chimäre des sozialen Friedens herunterzureißen. Wenn die Macht beabsichtigt alles in einen sozialen Friedhof zu verwandeln, werden wir damit weitermachen die entfremdeten und autoritären Beziehungen in der Dunkelheit zu verbrennen, die Monotonie durcheinander zu bringen, die die Macht uns aufzwingt, den Virus der Revolte zu verbreiten und den Willen in dieser tödlichen Welt zu leben.
Zwischen dem zusammenbrechen vor der Macht, dem erliegen unter dem sozialen Kannibalismus oder Hals über Kopf für das, was unsere Herzen entflammt zu kämpfen, gibt es keinen Zweifel welchen Weg wir weitergehen werden.
Ein paar anarchistische Individuen
Brüssel, Oktober 2013
http://www.abc-berlin.net/belgien-unablassig