Avec ces quelques lignes, nous vous annonçons l’horrible nouvelle de la mort de Damiano Corrias le 26 Septembre 2013, à l’ âge de 31 ans. Il était l’un des enfants de la ville de Spoleto arrêtés le 23 Octobre 2007, lors de la dite “Opération Brushwood”, accusé de terrorisme.
L’heure n’est pas aux théories du complot , ou, pire encore, à l’ésotérisme (c’est la seconde mort , après celle de Fabrizio Reali* , sur les cinq jeunes hommes arrêtés).
En dépit d’être le jour de sa mort et , qui plus est , au cours de ces heures terribles , nous élevons notre malédiction jusqu’au ciel contre ses poursuivants ; contre les carabinieri du ROS, sous la direction du chef général Giampaolo Ganzer, qui vendait des armes à feu et de la drogue. Contre l’ex-président de l’Umbria, Maria Rita Lorenzetti, qui a passé quelques semaines en résidence surveillée en raison d’accusations de corruption.
Contre le dandy esthète de Pérouse, le procureur de la République qui signe n’importe quelle commande du ROS , même avec des erreurs typographiques telles que : ” la doctoress COMODI. ” La bête de Pérouse , qui a demandé six ans de prison pour Damiano , pour de la peinture sur un mur !
Et, malgré cela, il ne s’est pas rendu.
Il a fait le DJ pour toutes les fêtes dans les montagnes organisées par les anarchistes à Spoleto, avec beaucoup d’autres teufs plus ou moins politiques.
La dernière fois qu’il a battu le pavé, c’était le 23 Juin 2012, au cours de la manifestation de solidarité avec les anarchistes arrêtés pendant “l’Opération Ardire”, il a écrit des slogans merveilleux sur les murs tout au long de la nuit. Juste sous le nez de Comodi. Nous sommes sûrs que, de sa tombe, il lui lance un dernier doigt d’honneur.
ADIEU DASCHIA
Damiano et Fabrizio assassinés : dans quel sens ?
Bien sûr, nous n’avons pas encore la preuve d’un assassinat, au moins dans le sens dont l’entendent les patrons de la répression et de leurs experts techniciens. Mais c’est évidemment un homicide volontaire par ceux qui veulent détruire une vie uniquement parce que quelqu’un a osé protester avec de la peinture contre un représentant du régime. Nous aimerions réfléchir sur les très belles paroles du frère de Damiano à ses funérailles : « Je veux croire que ton cœur s’est arrêté à cause de trop de joie, et non en raison de toute la douleur que tu as vécu toute ta vie”, mais n’oublions pas “les mensonges d’une justice qui est forte avec les faibles et faible devant les forts. ” la même justice, dans nos paroles, qui, le jour même de l’enterrement de Damiano relâchent Lorenzetti après une deux semaines en résidence surveillée. Vous êtes corrompus = quelques jours en résidence surveillée, vous écrivez sur un mur contre les politicards corrompus = 6 ans de prison. C’est votre justice!
C’est pourquoi , voulant croire que son cœur s’est arrêté en raison d’une trop grande joie, et non en raison de trop de douleur , nous ne pouvons pas nous empêcher de considérer toutes ces crapules comme des assassins, ceux qui l’ont arrêté pour avoir protesté avec de la peinture contre le pouvoir. Les disparitions de Damiano et Fabrizio étaient des homicides politiques au plus haut sens du mot «politique», au sens où Comodi a passé des années à mettre en pratique son intention de détruire l’ensemble du mouvement anarchiste. Pour tuer.
Nous allons nous arrêter là, pour l’instant. Nous laissons aux lecteurs le soin et l’intélligence d’évaluer si Manuela Comodi se bat uniquement contre le «crime», si en réalité, elle aime vraiment certains aspects de la philosophie anarchiste comme elle le prétend, ou si elle fait bien plutôt partie d’une machine de guerre qui veut détruire quiconque se rebelle contre l’État maléfique, fusse avec une bombe de peinture.
Dans tous les cas …
Que Comodi laisse les morts en paix.
Les ami-e-s de Damiano et Fabrizio
* Trois semaines après son arrestation , Fabrizio a été libéré. Comodi n’avait aucune preuve pour demander un procès. Cela dit , elle n’a pas fait classer l’affaire et , pendant de nombreuses années, les avocats ont demandé l’officialisation du dépôt afin de demander aux bâtards du bureau du procureur de Pérouse une compensation. Néanmoins, il n’y a eu aucun résultat. Enfin, Fabrizio est décédé le 23 Juin 2010. Il aimait l’alcool et, à l’âge de 40 ans, une complication intestinale a pris sa vie.
http://fr.contrainfo.espiv.net/2013/10/31/spoleto-italie-a-propos-de-la-mort-du-camarade-anarchiste-damiano-corrias/