[Bruselas] Texto extraído de “Salto, subversion & Anarchie nº3” (es/fr)

rivolta

A t a q u e

Como bien resumía un compañero, hacen falta dos cosas para actuar: las ideas y los medios.

Desarrollar y comprender sus ideas, criticar los prejuicios y los puntos comunes, aprovechar el sentido de su hostilidad contra el mundo que nos rodea. Conquistar el espacio y el tiempo para reflexionar, algo que se hace cada vez más difícil en éste mundo; discutir y profundizar con algunxs compañerxs. No ceder a la facilidad y a la superficialidad; no recular frente a esfuerzos que exigen reflexión y profundización. Hacer las cosas rápido no va normalmente a la par que hacer las cosas bien. Descubrir afinidades; vivir las rupturas inevitables; volver la espalda a la integración, sus engaños y sus promesas. Ser coherente y valiente con sus ideas, tener confianza en sí mismo para ser capaz de tener confianza con otrxs compañerxs. Y en seguida, decidirse a actuar: componer el mosaico de la comprensión y de la voluntad para pasar al ataque.

A partir de ahí, habrá que afrontar cuestiones más prácticas. ¿Por dónde puedo yo asediar y atacar al enemigo por sorpresa? ¿Dónde se encuentra este enemigo hoy, cómo no caer en la trampa de fantasmas e imágenes que el poder exhibe a su alrededor? Para golpear bien, hay que comprender en qué tiempo y qué espacio nos movemos. Hay que estar buscando para aprovechar la ocasión en pleno vuelo, pero sin esperar. El ataque es algo muy serio, pero es un juego. Un juego en el que las reglas las determina la comprensión y la voluntad de lxs que asedian. No podemos esperar que todo nos caiga del cielo de golpe, hay que hacer esfuerzos necesarios para estudiar los medios de ataque que tenemos a nuestra disposición, los aspectos técnicos del objetivo a destruir, las prácticas para burlar la vigilancia. El enemigo no hace regalos, el ataque es una cuestión de inteligencia rebelde y de voluntad insurgente.

Permanecer todavía a la defensiva significa enterrar un poco más la posibilidad de una transformación revolucionaria, cada día mientras la dominación se mantenga. Se trata de tomar la iniciativa y pasar al asalto. Ya no por demostrarle nada al poder, ni para reclamar la atención de las cámaras de los actores de la política y de la representación, sino para golpear y destruir las estructuras y los hombres que encarnan la autoridad. Como una corriente subterránea que socava los edificios milenarios de la civilización.

Sí, se necesita organización, pero no es más que una cuestión técnica, una organización de las tareas prácticas. Los grupos de ataque son autónomos e independientes, una garantía para que la creatividad subversiva no pueda reducirse a un esquema unilateral congelado, y también una mejor defensa contra los tentáculos de la represión y la mejor situación imaginable para permanecer activxs e imprevisibles. Únicamente a partir de tal autonomía, la coordinación informal y activa se puede imaginar y desear; una coordinación que coincida con perspectivas y proyectos compartidos. Los pequeños grupos de fuego no están separados del conjunto de las actividades revolucionarias, sino que forman parte de ellas. Nadan como peces en el océano de la conflictividad social. El archipiélago de grupos de combate autónomos libra una guerra difusa que escapa a todo control, representación y circunvalación por parte de la dominación.

Nadie puede creer que la revolución social y la subversión serán únicamente obra de los grupos de acción. No son ni más ni menos lo que son y lo que son capaces de hacer: un poco de levadura en la fermentación social, un poco de coraje y de determinación frente a la resignación y la colaboración, algunas sugerencias respecto a la identificación del enemigo y de los destructores feroces y apasionados. Pero individualmente, es la gran aventura de una vida diseñada como revuelta, el sentimiento dulce de palpar a veces la coherencia entre lo que pensamos y lo que hacemos. La revuelta es la vida.

en francés

http://es.contrainfo.espiv.net/2013/11/27/bruselas-texto-extraido-de-salto-subversion-anarchie-no3/

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[Bruxelles] Texte extrait de Salto, subversion & anarchie, n° 3

A t t a q u e

Comme un compagnon le résumait plutôt bien, il faut deux choses pour agir : des idées et des moyens.

Développer et comprendre ses idées, critiquer les préjugés et les lieux-communs, saisir le sens de son hostilité contre le monde qui nous entoure. Conquérir l’espace et le temps pour réfléchir, une chose qui devient toujours plus difficile dans ce monde ; discuter et approfondir avec quelques compagnons. Ne pas céder à la facilité et à la superficialité ; ne pas reculer devant les efforts qu’exigent la réflexion et l’approfondissement. Faire les choses vite ne va souvent pas de pair avec faire les choses bien. Découvrir les affinités ; vivre les ruptures inévitables ; tourner le dos à l’intégration, sa tromperie et ses promesses. Être cohérent et vaillant avec ses idées, avoir confiance en soi-même pour être capable de faire confiance à d’autres compagnons. Et ensuite, se décider à agir : composer la mosaïque de la compréhension et de la volonté pour passer à l’attaque.

A partir de là, il faut affronter des questions plus pratiques. Où puis-je assaillir et attaquer l’ennemi par surprise ? Où se trouve cet ennemi aujourd’hui, comment ne pas tomber dans le piège des fantômes et des images que le pouvoir exhibe autour de soi ? Pour frapper bien, il faut comprendre à travers quel temps et quel espace l’on se meut. Il faut être à l’affût pour saisir l’occasion en plein vol, mais sans attendre. L’attaque est une chose très sérieuse, mais elle est un jeu. Un jeu où les règles sont déterminées par la compréhension et la volonté des assaillants. On ne peut pas espérer que tout tombe du ciel d’un coup, il faut faire les efforts nécessaires pour étudier les moyens d’attaque à notre disposition, les aspects techniques de l’objectif à détruire, les pratiques pour détourner la surveillance. L’ennemi ne fait pas de cadeaux, l’attaque est une question d’intelligence rebelle et de volonté insurgée.

Rester encore sur la défensive signifie enterrer un peu plus la possibilité d’une transformation révolutionnaire, chaque jour pendant lequel la domination se maintient. Il s’agit de prendre l’initiative et de passer à l’assaut. Non pas pour prouver quoi que ce soit au pouvoir, ni pour attirer les projecteurs des metteurs-en-scène de la politique et de la représentation sur soi, mais pour frapper et détruire les structures et les hommes qui incarnent l’autorité. Comme un courant souterrain qui sape les édifices millénaires de la domination.

Si organisation il y a besoin, ce n’est qu’une simple question technique, une organisation des tâches pratiques. Les groupes d’attaque sont autonomes et indépendants, une garantie à ce que la créativité subversive ne puisse être réduite à un schéma unilatéral et figé, meilleure défense aussi contre les tentacules de la répression, meilleure situation imaginable pour rester agiles et imprévisibles. Uniquement à partir d’une telle autonomie, la coordination informelle et agissante est imaginable et souhaitable ; une coordination qui coïncide avec des perspectives et des projets partagés. Les petits groupes de feu ne sont pas séparés dans l’ensemble des activités révolutionnaires, ils en font partie. Ils nagent comme des poissons dans l’océan de la conflictualité sociale. L’archipel des groupes de combat autonomes livre une guerre diffuse qui échappe à tout contrôle, représentation et encerclement par la domination.

Personne ne peut croire que la révolution sociale et la subversion seraient uniquement l’œuvre des groupes d’action. Ils ne sont ni plus, ni moins que ce qu’ils sont et ce qu’ils sont capables de faire : un peu de levure dans la fermentation sociale, un peu de courage et de détermination face à la résignation et la collaboration, quelques suggestions par rapport à l’identification de l’ennemi et des destructeurs acharnés et passionnés. Mais individuellement, c’est la grande aventure d’une vie conçue comme révolte, le doux sentiment de palper parfois la cohérence entre ce que nous pensons et ce que nous faisons. La révolte, c’est la vie.

A t t a q u e