C’est l’histoire d’un jeune homme autodidacte de 18 ans qui s’engage dans la lutte révolutionnaire. Le parti fasciste est alors installé aux commandes de l’Etat italien depuis près d’une dizaine années. C’est l’histoire d’un anarchiste qui s’arme contre lui bien avant 1943, année du débarquement anglo-américain en Sicile, de la chute provisoire de Mussolini et des débuts officiels de la Résistance. Bien avant la fin de la trêve entre le fascisme brun et le fascisme rouge. Celle qui a par exemple conduit le Parti communiste italien, inféodé à Togliatti, à proposer à ses militants d’infiltrer les indispensables structures de masse créées par les fascistes pour un jour les retourner à son propre service. Un jour… L’attente dans une nuit sans fin, en cette période qui précède le second conflit mondial. Des poignées d’hommes courageux et déterminés sont pourtant prêts à risquer le tout pour le tout plutôt que de continuer à survivre sous un tel régime. Comme sous n’importe quel régime d’ailleurs, dès lors qu’il est placé sous le règne de l’Etat, de l’exploitation ou de la marchandise. Continue reading Nous fûmes les rebelles, nous fûmes les brigands, (aubiographie d’un partisan anarchiste de Carrare (Belgrado Pedrini)→
La Joie armée a été écrite en 1977, au moment où des luttes révolutionnaires se déroulaient en Italie, il faut avoir à l’esprit la situation de l’époque pour le lire aujourd’hui.
Le mouvement révolutionnaire, y compris les anarchistes, étaient dans une phase d’extension et tout semblait possible, même une généralisation de l’affrontement armé. Continue reading La Joie Armée (A.M. Bonanno-1977)→
par Individualités complices, avril 2005, 52 p. A5
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Ce n’est ainsi pas par seul goût du renversement que nous affirmons que si nos compagnons sont anarchistes et donc criminels, c’est parce que leur seule «culpabilité» est de ne respecter d’autres règles que celles qu’ils se sont fixés, c’est d’avoir osé lutter et affronter un monde où la réciprocité et la liberté doivent s’arracher malgré et contre tous les valets organisés qui défendent ce système de domination et d’oppression. Continue reading Autour du procès des compagnons à Aachen→
Luttons contre la construction d’une maxi-prison à Bruxelles !
Il y a deux semaines, les premières distributions de tracts appelant à une lutte contre la construction d’une maxi-prison à Bruxelles ont eu lieu à Anderlecht et à Molenbeek. Dans différentes quartiers bruxellois, la colle des premières affiches contre la maxi-prison est encore fraîche. Continue reading Lutte contre une maxi-prison à Bruxelles→
A Marseille, les travailleurs sans-papiers au piège des frontières urbaines (fév 2009)
La porte d’Aix est certainement le point d’entrée et de sortie de Marseille le plus remarquable : dans quelle autre ville une autoroute s’arrête/commence-t-elle au pied d’un arc de triomphe ? Le flot incessant des voitures qui s’y embouteillent allègrement donne à la police d’excellents prétextes pour y pratiquer des contrôles routiers quasi permanents : ceintures mal attachées, clignotants défectueux, franchissement de feux orange un peu trop rouge, vérification d’assurances… Des mauvaises langues parleront également de délits de sale gueule – au-delà de l’état douteux d’une carrosserie. Ah bon ? Continue reading No Borders Brochure (2009)→
François Claudius Kœnigstein, dit Ravachol (Ravachol, un de ses surnoms, est le nom de sa mère) est né le 14 octobre 1859 à Saint-Chamond (Loire, France). Miséreux, il était devenu anarchiste en pensant que l’origine de la misère et des inégalités sociales se trouve dans les fondements mêmes de la société capitaliste et hiérarchisée. Le refus de son sort le conduisit à voler les riches, d’abord sans violence, puis avec assassinat. Révolté par l’injustice de condamnations à l’encontre de militants anarchistes, il dynamite en mars 1892 le domicile de leur juge, puis de son substitut. Mais, reconnu dans un café à Paris, il est arrêté quelques jours après ces deux coups d’éclat. Il est condamné au bagne à perpétuité, pour ses attentats, le 26 avril 1892 ; puis le 21 juin suivant, il est condamné à la guillotine pour meurtres. Le 11 juillet 1892 à Montbrison, la célèbre machine à tuer lui tranche le cou.
Le texte suivant a été écrit par Ravachol pour être prononcé lors de son procès, le 21 juin 1892. Cela lui a semble-t-il été interdit. Voici ce que rapporte Emile Pouget dans un article intitulé “Ravachol” paru dans Le Père Peinard n°172 du 3-10 juillet 1892 : « Ravachol avait une sacrée envie de coller son grain de sel dans la défense, non pour se défendre, mais pour s’expliquer. Y a pas eu mèche, nom de dieu ! A la quatrième parole, le chef du comptoir lui a coupé le sifflet. Sa déclaration n’est pas perdue, nom d’une pipe ! ».
« Nous considérons que l’heure est venue de passer de la période d’affirmation à la période d’action et de joindre à la propagande verbale et écrite dont l’inefficacité a été démontrée la propagande par le fait et l’action insurrectionnelle. » Congrès de l’Internationale antiautoritaire, Londres, juillet 1881
Dans ce bref recueil de textes de ce combattant de l’anarchisme individualiste, la poésie vengeresse et paroxystique croise du regard le browning de l’anarchiste bandit. La ferveur éclatante de la prose d’Abele Rizieri Ferrari, alias Renzo Novatore, en dit long sur ce qui anime celui qui passe à l’acte, qui donne à ses idées le tournant pratique qu’elles impliquent, au prix de la vie, d’une vie menée contre toutes formes d’utopies, contre toutes métaphysiques, le sort d’un certain iconoclaste de La Spezia qui fabriquait des vers comme il fabriquait des grenades. Continue reading Et Notre Haine Rit… – Renzo Novatore→