Tag Archives: Libertad Albert

Haine

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Par Albert Libertad (1899)

 

Le tramway glissait tout droit sur son chemin au milieu des voitures zigzaguant autour de lui. De temps à autre la corne du conducteur jetait son appel strident, et la voie se faisait libre à son passage.
A l’intérieur, les voyageurs quelque peu bercés se dévisageaient d’un œil tout à la fois indifférent et scrutateur.
Les uns, le nez plongé dans un journal, jetaient des regards furtifs par-dessus la feuille ; les autres, se tournant les pouces, examinaient leurs voisins dans le désir de trouver un visage ami ou simplement sympathique, afin de passer agréablement ce quart d’heure de promiscuité banale.
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Ai rassegnati [it/es/fr]

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Albert Libertad

 

Odio i rassegnati!

Odio i rassegnati, come odio i sudici, come odio i fannulloni.

Odio la rassegnazione! Odio il sudiciume, odio l’inazione.

Compiango il malato curvato da qualche febbre maligna; odio il malato immaginario che un po’ di buona volontà rimetterebbe in piedi.

Compiango l’uomo incatenato, circondato da guardiani, schiacciato dal peso del ferro e del numero.

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The Joy of Life (en/fr)

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Albert Libertad (1907)

Wearied by the struggle of life, how many close their eyes, fold their arms, stop short, powerless and discouraged. How many, and they among the best, abandon life as unworthy of continuance. With the assistance of some fashionable theories, and of a prevalent neurasthenia, some men have come to regard death as the supreme liberation.
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Libertad, La joie de vivre

1906 1907 novembre à février greve de Fougeres soupes communistes distribution de pains

Devant la fatigue de la lutte, combien ferment les yeux, croisent les bras, s’arrêtent, impuissant et découragés. Combien, et des meilleurs, sont tant lassés qu’ils quittent la vie, ne la trouvant pas digne d’être vécue. Quelques théories à la mode et la neurasthénie aidant, des hommes considèrent la mort comme la suprême libération.

Contre ces hommes, la société sort des arguments clichés. On parle du but « moral » de la vie : on n’a pas le « droit » de se tuer, les douleurs « morales » doivent être supportées « courageusement », l’homme a des « devoirs », le suicide est une « lâcheté », le partant est un « égoïste », etc. – toutes phrases à tendances religieuses et qui n’ont aucune valeur dans nos discussions rationnelles.

Qu’est donc le suicide. Le suicide est l’acte final d’une série de gestes que nous faisons tous plus ou moins selon que nous réagissons contre le milieu ou que le milieu réagit contre nous.
Extrait de l’Anarchie, 25 avril 1907.Lien

Brochure A6x2 12 pages téléchargeable sur Infokiosques.net

WE GO ON

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Albert Libertad

We don’t have faith, we have absolutely no confidence in our success: we are certain that we have neglected nothing, that we have made all our efforts in order to be on the correct road.
We are not certain that we will succeed: we are not certain that we are right. We don’t know, it is not possible for us to know if success will be at the end of our efforts, if it will be the reward; we try to act so that, logically, we should arrive at the result that interests us.
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Che crepi il vecchio mondo! (it/fr)

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Albert Libertad
Ah! Ah! È Capodanno!
La voce chiara del ragazzo e la voce spezzata del vecchio intonano la stessa ballata: la ballata dei voti e degli auguri.
L’operaio al suo padrone, il debitore al suo creditore, l’inquilino al suo proprietario, ripetono lo stesso ritornello del buono e felice anno.
Il povero e la povertà se ne vanno per le strade a cantare la cantilena della lunga vita.
Ah! Ah! È Capodanno!
Bisogna che si rida! Bisogna che ci si diverta. Che tutti i volti assumano un atteggiamento di festa. Che tutte le labbra lascino sfuggire i migliori auguri. Che su tutte le facce si disegni il ghigno della gioia.
È il giorno della menzogna ufficiale, dell’ipocrisia sociale, della carità farisaica. È il giorno dell’imbroglio e del falso, è il giorno dell’apparenza e del convenuto.
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La légende de Noël Dédiée aux petits-enfants de l’an 3000 (ou plus)

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Par Albert Libertad (24-30 décembre 1899)

Il était une fois, il y a bien longtemps de cela, vers l’an 1900, un gros amas de pierres et de boue que les naturels d’alors appelaient Paris.
C’était la capitale d’un pays favorisé par un climat tempéré et où les céréales, les vignobles, les plus beaux fruits poussaient en abondance.
En s’approchant de ces amas de pierres, vainquant les odeurs pestilentielles qui s’en dégageaient, on le voyait sillonné de voies de toute sortes : les unes larges, bondées de belles maisons ; les autres, étroites, avec, de chaque côté, rangées et serrées, des maisons aux allures de souricières.
Ce jour-là, l’année se terminait ; c’était fête par cette ville, mais la nature paraissait bouder et la neige tombait à gros flocons.
Malgré cela, tout le long des rues, les magasins jetaient des flots de lumière et les yeux étaient attirés par des amas de victuailles bizarrement achalandés.
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